Loukie, pourquoi t'as fait ça ?
«Encore aujourd'hui, il m'arrive d'entendre, le soir, une voix qui m'appelle par mon prénom, dans la rue. [...] la voix de Louki. Je me retourne, mais il n'y a personne. Pas seulement le soir, mais au creux de ces après-midi d'été où vous ne savez plus très bien en quelle année vous êtes.»
- Patrick Modiano, Dans le café de la jeunesse perdue
J'ai découvert cet auteur sur le tard - genre, l'année dernière ou il y a deux ans ;-) Depuis, j'essaie bien humblement de rattraper le temps perdu. Avec «Dans le café de la jeunesse perdue», Modiano revient encore sur un événement du passé, mais cette fois-ci, j'ai comme l'impression que c'est un passé qui ne lui appartient pas. Un peu comme s'il nous racontait une histoire qu'on lui avait raconté, plutôt qu'une histoire qu'il aurait vécu (en tout ou en partie). Est-ce ce qui explique une certaine froideur du récit ? La distance avec les personnages ? L'idée de faire parler les personnages du roman à tour de rôle est une idée intéressante - même si le procédé n'est pas nouveau. Mais on y croit pas tellement à ces rencontres dans un café ; on y croit pas du tout en fait. Et n'eut été de la fin, le livre m'aurait déçu.
Tout de même, le court roman pose des questions essentielles : connaissons-nous vraiment les personnes que nous voyons tous les jours ? Que savons-nous de leur passé ? De leur fantômes ? Et puis, est-ce qu'on guérit un jour d'un chagrin d'amour ?
«Dans le café de la jeunesse perdue» (roman)
Patrick Modiano
Editions Gallimard, collection Folio
159 pages, janvier 2009 pour cette édition
ISBN : 9782070361243
CCR : 131.r/MOD
2 commentaires:
C'est mon premier Modiano et je ne suis pas certaine d'avoir aimé...
Je suis bien d'accord avec toi : tu devrais essayer «Des inconnues»...
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