jeudi 8 juillet 2010

Température - 08 Juillet




Je parle rarement de la température qu'il fait - et jamais de celle qu'il va faire (surtout sachant que pour Montréal, il est impossible de prévoir la température qu'il va faire au delà des six prochaines heures ! Alors les prévisions à long terme de météomédia...). Et je ne parle pas plus que du temps qu'il a fait. Comme dirait l'autre, je m'accommode du temps qu'il fait. Mais là hier soir, en arrivant du bureau, il faisait 33C dans la maison. Ça c'est du concret. C'est pour ça que je le souligne.

Voilà, c'est tout !

mardi 6 juillet 2010

Compte de mots - 06 Juillet





Le Poulpe au Québec ; un passage raté !

« Le Poulpe », c'est Gabriel Lecouvreur (dit « Le Poulpe »). Amateur de bière, il déteste le vin. Et il a un don : se mêler de ce qui ne le regarde pas. Il se retrouve donc, à son corps défendant, mêlé à des histoires sordides de meurtres. Et son premier voyage au Québec en fait pas exception. Dans une histoire qui mélange finale de la coupe Stanley et dessous du hockey professionnel, Le Poulpe se trouve mêlé à une étrange histoire de meurtre : un concierge obèse est abattu en pleine rue. Entre Montréal et Shawinigan, le Poulpe va tenter de comprendre pourquoi et qui avait intérêt à faire disparaître le concierge obèse.

L'histoire semblait intéressante, mais au finale, j'ai pas aimé : trop de violences gratuites, ambiance trop sombre, un dessin trop «gore», une histoire tordue, bref, autant j'avais aimé les deux aventures du Poulpe par Didier Daeninckx [1], autant j'ai détesté celle-ci, par le duo Dolbec-Tande. N'étant pas un amateur de BD, pas impossible que je me goure complètement ; c'est peut-être ça la BD aujourd'hui ! Je suis sans doute trop vieux pour apprécier ce genre de dessin «gore» et «d'humour noir»...

Je relirais avec plaisir les aventures du Poulpe par Daeninckx [2] (ou par d'autres auteurs), mais je vais tenter d'oublier celle-ci au plus vite...


Au sujet de la collection Le Poulpe
« Le Poulpe », c'est une collection de romans policiers initialement publiée aux éditions Baleine et inaugurée en 1995 avec «La petite écuyère a cafté», de Jean-Bernard Pouy (également le directeur de collection originel). Jusqu'en 2001, la particularité de cette collection était que chacun des épisodes était écrit par un auteur différent ; ce n'est plus vrai maintenant que Didier Daeninckx a écrit un deuxième épisode.


Le poulpe «Palet dégueulasse»
6 pieds sous terre
Michel Dolbec
Leif Tande
ISBN : 9782910431402

_________________
[1] 1998 : Didier Daeninckx, «Nazis dans le métro», 93 p. (Le Poulpe no 7, Librio noir no 222) (ISBN 2-277-30222-8)
2001 : Didier Daeninckx, «Éthique en toc», 125 p. (Le Poulpe no 185, Librio noir no 526) (ISBN 2-290-31861-2)
Cherchez un peu dans ce blogue ; vous trouverez des références aux deux livres....

[2] Je dois la découvert de «Nazis dans le métro» et «Éthique en toc» à ma Belle-Soeur : un GROS merci MJ...

lundi 5 juillet 2010

Compte de mots - 05 Juillet





À l’amour comme à la guerre !

À ma grande honte, je n’avais encore jamais lu de romans d’Alice Parizeau. C'est maintenant chose faite avec «Pour l'amour de Jeanne». L'histoire se déroule en Pologne, pendant la deuxième guerre mondiale, dans une Pologne occupée par l'armée allemande. Zosia (Sophie en français), une jeune adolescente, fera l'apprentissage de la vie à travers différents événements : les bombardements, les rafles chez les juifs, les hommes qui disparaissent. Un jour, la mère de Zosia ramène à la maison une inconnue, pour la cacher de la Gestapo : Mme. Dorata. Une juive. Avec l'arrivée de cette inconnue, Zosia fera l'apprentissage de la peur ; surtout parce qu'elle habite dans un immeuble remplis d'officiers de l'armée. Elle connaîtra l'amour avec Tomek, le marché noir, l'école «souterraine», le mensonge, bref, si tout est assez crédible jusqu'à la page 195, c'est après que ça se gâte un peu ; on conçoit difficilement qu'une seule et même personne ait pu connaître aussi l'emprisonnement, le travail forcé, une évasion, l'exil, la vie dans un couvent, l'amour (prise 2), l'éducation dans un camp, le retour en Pologne libérée (mais sous le joug soviétique), le retour en France et quoi d'autres encore ! Sans parler de la compression du temps ; on a la curieuse impression que Zosia vit tout tout ça en deux ou trois ans maximum. Ça fait beaucoup pour une seule personne - et en si peu de temps. Beaucoup trop pour être crédible.

Déception donc pour mon premier contact avec une oeuvre de cette auteur d'ici. Mais j'ai bien l'intention de récidiver avec Cote-des-neiges.

Sur la romancière.
née Alicja Poznańska (25 juillet 1930 - 30 septembre 1990), Alice Parizeau était écrivaine, journaliste et criminologue. Québécoise d'origine polonaise, elle était l’épouse de Jacques Parizeau.


Alice Parizeau
«pour l'amour de Jeanne»
Pierre Tissere éditeur
ISBN : 2890513149
CCR : 154,1.r/PAR

Musique - 05 Juillet





Si certains rêvent de grimper l'Everest, de franchir l'atlantique à la nage ou de voyager dans l'espace, mes rêves à moi sont pas mal plus terre à terre : Tellement en fait que j'ai pu en réaliser un hier : assister à une représentation du «Don Giovanni» de Mozart. Et chanceux, j'ai assisté à une représentation que je pourrais qualifier de parfaite : des voix sublimes, un orchestre (le Métropolitain) en pleine forme, un chef dynamique comme toujours (Yannick Nézet-Séguin), une mise en scène efficace, une foule de 2,600 personnes attentive et très silencieuse et une soirée parfaite en plein air, au théâtre Verdure du parc La Fontaine. Bon, allons-y dans l'ordre :

L'opéra
C'est dans le cadre champêtre du théâtre verdure, au parc La Fontaine, que fut donné l'opéra Don Giovanni. Un spectacle gratuit qui a fait «salle» comble (et même plus).

Les voix chez les femmes
Qu'il s'agisse de Kimi McLaren (émouvante Zerlina), Marianne Fiset (la très crédible Donna Elvira) ou Kyra Folk-Farber (la puissante Donna Anna), toutes les trois furent parfaites, rien de moins ! Trois noms à retenir absolument.

Les voix chez les hommes
Chapeau a Taras Kulish (Leporello) et Alexander Dobson (Don Giovanni), absolument parfait pour les rôles. Stephen Hegedus (Mazetto) s'en tire très bien. Ibidem pour Alain Coulombe, en Commendatore très crédible. Mon bémol - et c'est un bien petit bémol - conserne Colin Ainswort (Don Ottavio) ; sa voix, un peu faible par moments, se perdait avec le son des instruments.

L'orchestre et son chef
L'orchestre Métropolitain n'est plus, depuis longtemps, un orchestre de deuxième ordre ; et il l'a prouvé encore une fois hier. Et Yannick Nézet-Séguin n'a plus besoin vraiment de présentation (http://www.yannicknezetseguin.com/biographie.html) ; un grand chef toujours aussi passionné par son métier et qui communique très bien son enthousiasme au public.

Mise en scène et choix
Pour la version «concert» de l'opéra (sans décor et avec un minimum d'accessoires), la mise en scène fut admirablement montée par Alain Gauthier. Le choix du chef de s'en tenir à l'édition originale de l'opéra (sans la fin «heureuse») est à mon sens LA chose à faire. L'opéra se termine donc avec la chute de Don Giovanni jeté aux enfers. La scène de l'opéra Don Giovanni dans le film «Amadeus» de Milos Forman donne une idée précise de cet scène finale *
Confidence : même si j'ai vu ce passage mille fois, c'est toujours avec beaucoup d'émotions que je regarde cette finale de l'opéra («terrifying and wonderful to watch» - Salieri).

La foule et le théâtre
Le «théâtre» en plein air affichait complet (2,600 places. Pour voir un opéra !) ; tous ceux et celles qui n'ont pu entrer ont tout de même pu entendre l'opéra a défaut de le voir : le son ne connaît pas les clôtures ;-) Et je n'avais jamais vu une foule si respectueuse, si attentive ; pas un bruit, pas un son, pas une parole pendant prés de trois heures ! Ça m'a réconcilié avec la foule montréalaise, qui à la fâcheuse habitude d'écouter avec sa bouche.

Au final donc, j'ai réalisé un rêve et j'ai passé une soirée extraordinaire sous les étoiles, en écoutant ce que plusieurs considèrent comme le chef-d'oeuvre de Mozart.


Don Giovanni, K. 527. Opéra en deux actes
W. A. Mozart
version «concert» et sans la finale

___________
* Les prises de vue de l'opéra Don Giovanni furent filmées sur la scène même où eut lieu la première de cet opéra à l'époque.

dimanche 4 juillet 2010

Compte de mots - 04 Juillet





«Le cinéphile» ou pourquoi je ne vous recommande pas un livre que j’ai adoré !

J’ai lu il y a une semaine ou deux, un livre excessivement dense que j’ai adoré, mais que je ne recommande pas ! Non je ne suis pas tombé sur la tête ;-) «Le cinéphile» (The Moviegoer) de Walker Percy, un classique dans son genre dans la littérature états-unienne, n’est pas un livre de tout repos. C’est un livre qui remue et qui dérange. Imaginez un peu La nausée de Sartre et l’étranger de Camus dans un même livre, et dont l’action se déroule à la Nouvelle-Oléans, a la fin des années 50 ; vous avez-là une idée de ce à quoi ressemble «Le cinéphile».

«L’enfer, ça ne peut pas être le feu,
il y a des choses pires que le feu.»

- Kate (p. 166)

Jetant un regard acide sur les moeurs hypocrites de l’Amérique d’après guerre, Walker Percy ne se contente pas d’être caustique ; il a aussi beaucoup d’humour (ce qui sauve la mise). Mais le plus désespérant c’est sans doute de se rendre compte que rien - ou presque - n’a changé dans cette Amérique qui est aussi un peu la nôtre.

«Rien n’a changé concernant le vol,
la luxure, le mensonge, l’adultère ;
mais ce qui est nouveau c’est que de
nos jours les menteur et les voleurs,
les putains et les adultères veulent
aussi être félicités et sont
effectivement félicités par le grand
public si leurs confessions sont
suffisamment psychologiques ou
délivrés avec assez d’émotion et de
sincérité dans le ton.
»
(p. 202)

C’est un peu en partant à la recherche de lui-même que le personnage principal de ce roman, John Bickerson Bolling (dit Binx Bolling) découvre ce monde de mensonges auquel il participe malgré lui. Seul le cinéma le sauve, en lui procurant la distance nécessaire dont il a tant besoin entre lui et les autres.

Très bon roman donc, très exigeant et qui saura satisfaire le plus exigeant des lecteurs de romans «sérieux».


Sur l’auteur.
Walter Percy (28 mai 1919 - 10 mai 1990) est né en Alabama. Dès son premier roman, Le Cinéphile, qui parut en 1961 et pour lequel l'auteur obtint le National Book Award, Walker Percy s'est imposé comme l'une des grandes voix de la littérature du Sud.



Le Cinéphile (The Moviegoer)
Walter Percy
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Claude Blanc
Bibliothèque étrangère Rivages
France. 1990 pour cette édition. 218 pages
ISBN : 9782869303362
CCR : 112.r/PER