samedi 10 mars 2007

Compte de mots – 10 mars



Pour moi, espérer, ça veut dire attendre.
« Rock Springs » de Richard Ford, P. 125


« Rock Springs », c’est le titre phare de ce beau recueil de nouvelles dont j’ai terminé la lecture hier. L’auteur raconte une Amérique dure, qui carbure à l’essence, l’adultère, d’histoires de chasse, de luttes et d’errances. Un monde bien loin des histoires de Walt Disney.

Une fois débuté la lecture, impossible de s’arracher aux nouvelles de Ford. Et si ses nouvelles reflètent le désespoir d’une Amérique « profonde » et pourtant pas si loin de nous, elles ne ferment jamais ou presque la porte sur des possibles, sur d’autres avenues.

Il y a un peu de Faulkner, de Steinbeck et de Hemingway dans « Rock Springs ». Mais je pensais aussi – et surtout – à des auteurs plus modernes, comme Harper Lee, Jim Harrison, Kaye Gibbons, Stewart O’Nan, Tobias Wolff *

À peine terminé, j’ai prêté le recueil de nouvelle à une collègue - Alors Bianca, ça avance la lecture de « Rock Springs » ;-)


« Rock Springs », Richard Ford
Traduit de l’américain par Brice Matthieussent
Seuil. coll. Points nouvelles, no. 403
342 p., 1990
ISBN : 9782020122061
CCR : 112.n/FOR

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* Quelques titres…
Harper Lee : « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » (1960). Un classique de la littérature états-unienne.
Jim Harrison : « Nord-Michigan » (1976). Son autobiographie « En marge » est en soi un roman.
Kaye Gibbons : « Ellen Foster » (1987). Un classique en devenir.
Stewart O’Nan : « Nos plus beaux souvenirs » (2002). Très touchant, d’un réalisme profond.
Tobias Wolff : « Portraits de classe » (2003). À lire, absolument.

mardi 6 mars 2007

Compte de mots - 6 mars



Débuté et terminé hier soir, la lecture du livre « Le tunnel », de Ernesto Sabato. Paru pour la première fois en 1948, le livre est considéré, encore aujourd’hui, comme un des plus grands romans de la littérature latino-américaine.

L’histoire pourrait résumer en quelques lignes :
Lors du vernissage de ses oeuvres, un peintre remarque une jeune femme qui semble s’attarder sur un détail d’une de ses toiles. Intrigué mais gêné tout à la fois, il n’ose l’aborder. Et lorsqu’il trouve le courage de lui parler, c’est trop tard, elle est disparue.
S’en suit alors une longue quête ; pendant des mois il rêve d’elle, de l’amour, de leur rencontre. Cent fois dans sa tête, il se rejoue le scénario de leur rencontre avec chaque fois, une variante. Mais le jour ou il tombe sur elle bien sur, aucun scénario n’est là pour l’aider. À peine ont-ils échangés quelques mots qu’elle disparaît de nouveau. Finalement, de rencontres en rendez-vous, nous allons découvrir l’univers inquiétant deux être attachants et torturés.

C’est une histoire universelle, sans frontière et sans temps. Et avant d’être une histoire d’amour, c’est une histoire sur solitude et de l’incapacité de communiquer.

J’ai l’impression que ce roman va m’habiter longtemps...


« Le tunnel », Ernesto Sabato
Traduit de l’espagnol (Argentine) par Michel Bibard
Seuil, coll. Points
139 p., mars 1995
ISBN 978-2-02-023928-8
CCR : 115.r/SAB

lundi 5 mars 2007

Compte de notes - 5 mars



Merci à C. pour l’inspiration de ce billet...

Depuis quelques jours, je me repasse plusieurs CD de Philip Glass en boucle. Le reproche que j’entends le plus souvent au sujet de Philip Glass, c’est qu’il n’a pas su se renouveler, innover, rejouant toujours les mêmes choses. Ce n’est pas totalement injustifié comme reproche mais en même temps, je m’en fous. J’aime sa musique sérielle, j’aime son approche et réentendre sensiblement la même chose, mais d’un autre angle, ne me gène pas du tout.

Mon initiation à l’univers musical de Philip Glass s’est faite il y a plusieurs années, avec son opéra « Einstein on the beach ». Pas tout à fait l’idée que l’on se fait d’une oeuvre facile d’approche. Mais à partir de ce moment, j’ai voulu tout connaître, tout entendre, de ce grand compositeur de musique sérielle du XXe siècle. Je me suis constitué patiemment une discothèque de ses oeuvres, achetant un à un ses disques, surtout dans l’usagé, car le prix demandé par les grandes surfaces du disques était - et est encore - prohibitif.

Laissant de coté toute sa musique pour films, qui m’intéressait peu, j’ai consacré mes acquisitions sur ses oeuvres les plus connues. Au fil des ans, je me suis mis à écouter, avec plus de sérieux, certaines de ses oeuvres. Dans l’ordre :

Kronos Quartet performs Philip Glass ;
Low Symphony ;
Solo piano ;
The Photographer ;
Music with changing parts ;
Songs from the trilogy ;
Concerto pour violon et orchestre ;
Glassworks ;
Songs from liquid days ;
Koyaanisqatsi.

Pour s’initier à l’oeuvre vocale de Glass, je recommande vivement « Songs from the trilogy », qui regroupe de merveilleux arias de trois grands opéras de Glass (Satyagraha, Akhnaten et Einstein on the beach) sur étiquette Sony. Le talent de Glass éclate au grand jour et les interprètes sont fameux.

Pour ceux que la musique sérielle (répétitive) rebute, je recommande vivement « Kronos Quartet performs Philip Glass » (sur étiquette nunsuch). C’est résolument une musique moderne avec des réminiscences plus »classique » dirons-nous. Et cette interprétation par le Kronos Quartet est impeccable.

Pour une musique plus intimiste, j’insiste pour recommander son « Piano solo ». L’interprétation n’est pas toujours à la hauteur de l’oeuvre (Glass y est parfois maladroit) mais cela ne doit pas vous décourager. C’est véritablement «méditatif » comme musique (sur étiquette Sony).

Enfin, parce que la musique sérielle peut-être très belle, je recommande « Music with changing parts ».


Je suis toujours à la recherche des oeuvres suivantes :
Toutes ses symphonies et spécialement la Symphonie no. 2 ;
Einstein on the beach ;
Music in twelve parts ;
Organ works ;
Satyagraha ;
Akhnaten ;
Music for hands (avec Steve Reich).

Et Steve Reich ? Ouais, bon, se sera pour un autre jour ;-)

Compte de mots – 5 mars

Fiou ! je ne suis plus seul ! Voyez plutôt :

« Je lis trois livres en ce moment.
Peut-être même cinq. Depuis le
premier janvier, j'ai lu ou suis en
train de lire… 22 livres. (Et quand
je dis lire, c'est du début à la fin
sans sauter une ligne.) Maniaque,
je vous dis.
»

Je pourrais être l'auteur de ces lignes, mais non, elles sont de vieux bandit. Vous pouvez lire la suite ici…
http://www.vieuxbandit.org/blog/2007/02/26/lecture-pensees-additionnelles/