samedi 2 mai 2009

Compte de mots - 02 Mai




Mensonges d'État : Comment Bush a perdu la guerre

«C'est vrai, il [George W. Bush] il ne montre pas une
grande curiosité intellectuelle. Tenez, je me souviens
qu'il m'a dit, une fois ; Je ne veux pas ressembler à
mon père, je veux ressembler à Ronald Reagan
».
P. 615

«George W [Bush] avait passé sa jeunesse à hésiter
entre rébellion et compétition, ne sachant pas s'il
voulait s'opposer à son père ou le battre à son propre
jeu. C'était la seconde voie qu'il avait choisie et elle
aboutissait à un désastre
».
P. 617


Troisième tome de cette trilogie que Bob Woodward (All the President's Men co-écrit avec Carl Bernstein, The Secret Man: The Story of Watergate's Deep Throat) a écrit sur l'administration Bush. «Mensonges d'État» est de loin le meilleur des trois.

Dans sa façon bien à lui de nous plonger au coeur du pouvoir, Woodward nous explique avec force et détails pourquoi tout a déraillé en Irak. On pourrait résumer ainsi : dans tous les cas de figure, face à deux solutions, l'administration Bush a toujours privilégié la mauvaise solution. Toujours. Même chose dans le choix des personnes pour les postes clefs : entre deux, le choix s'est toujours - toujours - porté sur le pire ; l'arrogance et l'aveuglement de Donald Rumsfeld, les doutes de Condoleezza Rice, l'omniprésence de Dick Cheney, la marginalisation de Colin Powell. Mais surtout, surtout, le déni le plus total de George W. Bush qui, avant même de mentir à l'Amérique et au monde, s'est d'abord menti à lui-même.

«L'administration Bush avait cru que Saddam Hussein
dirigeait un État moderne, efficace, et s'était imaginé
qu'une fois le ditacteur renversé, le pays recommencerait
à fonctionner. L'éffondrement général n'avait pas été
prévu, ni sa conséquence : la nécessité de tout
reconstruire à partir de zéro
».
PP. 616-617

La publication aux États-Unis de ce livre a eu un tel retentissement que certains commentateurs lui ont attribué une part dans la victoire des opposants à la guerre lors des élections au Congrès de novembre 2006. Mais attention, il ne s'agit pas ici d'un livre militant mais comme toujours avec Woodward, de journalisme d'enquête implacable. Je recommande pour quiconque désire en connaître un peu plus sur l'histoire de cette minable administration et sur les dessous de la débâcle de la guerre en Irak.


Mensonges d'État : Comment Bush a perdu la guerre
Bob Woodward
Titre original «State of Denial»
Gallimard, collection Folio Documents
2008 pour cette édition. 718 pages.
ISBN : 9782070356294
CCR : 412.p/WOO



vendredi 1 mai 2009

Média - 1er mai




Québécor tire la plogue du Ici !


La Corporation Sun Media, une division de Quebecor Media a annoncé que l'édition papier de l'hebdomadaire culturel montréalais Ici paraissait pour la dernière fois hier. On le sait, la récession et la crise dans les médias (en grande partie la faute d'Internet et des Internautes selon les grandes corporations) explique toujours les déboires des quotidiens et hebdomadaires :

«Malheureusement, compte tenu de la crise qui sévit dans
l’industrie de la presse écrite, de même que de la chute
dramatique des revenus publicitaires des journaux...
»
- extrait du communiqué de presse de Québécor

C'est oublier que le Ici n'attirait que 89 000 lecteurs par semaine versus 500 000 pour le Voir. En 12 ans d'existence, le Ici n'a jamais réussit à se démarquer. Suis-je peiné ? Honnêtement, j'ai cessé de lire le Ici et le Voir depuis bientôt 10 ans ; il serait bien malhonnête de ma part de commenter la chose. Mais ce qui me désole au fond, c'est que l'absence de diversité laisse toute la place au deux médiocres quotidiens gratuits distribué dans le métro (et ailleurs aussi) : le Métro et le 24 heures, ce dernier, propriété de Québecor...



Compte de mots - 1er Mai




«Cette guerre - unilatérale - que je menais contre Saint Oswald depuis notre première rencontre avait bien évolué : d'abord la haine, puis l'admiration, la colère et la poursuite inlassable».
P. 101

Ça fait déjà deux semaines que j'ai terminé ce qui s'avère pour l'instant mon plus gros coup de coeur de 2009 : «Classe à part» de l'anglaise Joanne Harris. Son nom ne vous est sans doute pas inconnu : elle est l'auteure du roman «Chocolat» (mièvrement porté au grand écran il y a quelques années).

«Classe à part» c'est l'histoire d'un enfant pauvre et désoeuvré qui rêvait de fréquenter le prestigieux collège Saint Oswald. Mais voilà, avec un père alcoolique et gardien dans ce même collège et une mère qui est depuis longtemps disparue du paysage, le rêve de cet enfant semble irréalisable. Vraiment ? Déguisé en élève, il se faufile à l'intérieur du collège, en découvre tous les secrets et se lie d'amitié avec un élève. Mais tout ceci ne fait pas de lui un élève de Saint Oswald... Vingt ans plus tard, devenu professeur à Saint Oswald, il prépare sa vengeance...
Entrecoupé de flashs back qui nous permettent de comprendre et reconstruire son enfance, nous marchons dans ses pas de même que dans les pas d'un vieux professeur de latin.

Difficile d'en parler plus longuement sans révéler le «punch». Tout ce que je m'accorde à vous dire c'est que la romancière sait comment écrire une histoire, comment captiver le lecteur et comment nous surprendre.

C'est un livre que je recommande fortement. C'est un livre coup de coeur. C'est le livre que je vais prêter toute l'année à mes amis.



«Classe à part»
Joanne Harris
Traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Jeanette Short-Payen
Titre original : «Gentlemen and players»
Points.
Paris, 2008 pour cette édition. 539 pages.
ISBN : 9782757809358
CCR : 121.r/HAR


mercredi 29 avril 2009

Cinéma - 29 avril


Photo de famille.


Les «reconnaissez-vous» ? Si oui, vous êtes un indécrottable trekkie ;-)


Dans l'ordre :

Pavel Chekov
James T. Kirk
Montgomery «Scotty» Scott
Dr Leonard «Bones» McCoy
Hikaru Sulu
Nyota Uhura

Où est Spock ? ben c'est sans doute lui qui prenait la photo ;-)


Alors oui, j'ai bien l'intention de me rendre au cinéma quelque part en mai pour voir le nouveau Star Trek. Je me demande si on y entendra la phrase mythique :

«Space, the final frontier. These are the voyages of the starship Enterprise. Its five year mission: to explore strange new worlds, to seek out new life and new civilisations, to boldly go where no man has gone before.»


dimanche 26 avril 2009

Compte de mots - 26 Avril




Voyages au bout de l'espace

J'ai lu plus tôt cette semaine «Histoires de voyages dans l'espace». Ce livre est un des 42 titres de «La Grande anthologie de la science-fiction». Publié par le Livre de poche dans les années 1970, sous la direction de Demètre Ioakimidis, Jacques Goimard et Gérard Klein, cette collection a comporté trois séries ; la première composé de douze volumes et la seconde de vingt-quatre volumes. Une troisième série consacrée à la SF française, composée de cinq volume et un supplément, est également parue.
Chaque volume réunit plusieurs nouvelles (short stories) autour d'un thème de science-fiction. Il comporte une introduction générale à la collection, une introduction particulière au thème traité et est suivi d'un dictionnaire des auteurs.

Je possède 14 titres de cette collection. S'il devait y avoir un dominateur commun dans cette anthologie, c'est l'inégalité. Il y a parfois de bien bonnes histoires, parfois de bien mauvaises. «Histoires de voyages dans l'espace» ne fait pas exception à la règle. Mais ce que j'aime par dessus tout dans cette collection, c'est découvrir l'ingéniosité des auteurs a dépasser des problématiques. Comme par exemple, les voyages dans l'espace ; même en frôlant la vitesse de la lumière, certains voyages peuvent durer des centaines d'années. Comment faire ? Les auteurs moderne de S-F ont souvent recours au »worm hole» (trou de ver) pour passer d'une galaxie à l'autre ou d'un univers à l'autre. Dans cette anthologie, on fait autre chose. Par exemple, un auteur (Cordwainer Smith dans «La dame aux étoiles») propose comme solution de modifier le centre de perception de l'écoulement du temps des voyageurs : ainsi, un cosmonaute qui naviguerait dans l'espace pendant 40 ans n'aurait pas la perception que le voyage a duré 40 ans mais.... 1 mois. Dans une autre nouvelle, on imagine les rapports humains entre les membres d'un même équipage qui doit vivre des années, réunis dans un espace clos (le vaisseau spatiale) alors que la technologie les robots s'occupent de tout, laissant les humains avec pas grand chose à faire.

Pour résumer, une anthologie avec des textes qui datent un peu. Mais il est toujours intéressant de lire ce que les auteurs de SF du passé pouvaient penser de l'avenir...

«Histoires de voyages dans l'espace»
«La Grande anthologie de la science-fiction»
J'ai lu, No. 3780
Paris, 1983. 445 pages.
ISBN : 9782253031505
CCR : 131.sf/COLL


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«Histoires de voyages dans l'espace» :

Les Gamètes de l'univers de Gérard KLEIN
Kaléidoscope de Ray BRADBURY
Les Spécialisés de Robert SHECKLEY
Objets perdus de Thomas Michael DISCH
La Poussière des étoiles de Chad OLIVER
La Dame aux étoiles de Cordwainer SMITH
Le Naufrage du vaisseau John B. de Frank Malcolm ROBINSON
Le Vaisseau qui chantait de Anne McCAFFREY
Le Pantomorphe de Daniel F. GALOUYE
L'Impossible étoile de Brian ALDISS
L'Étoile noire de Robert SILVERBERG
Les Opérateurs humains de Harlan ELLISON Alfred Elton VAN VOGT
Oiseau de printemps de Theodore R. COGSWELL Theodore Lockard THOMAS




Compte de mots - 26 Avril




Heureuse rencontre

Je viens de terminer la lecture de «La tournée d'automne», ce très beau roman de Jacques Poulin. J'ai acquis ce livre il y a près d'un mois, chez Pantoute rue St-Jean, lors d'une visite de trois jours à Québec.

«La tournée d'automne» raconte l'histoire d'un chauffeur de bibliobus qui entreprend, trois fois par année, une tournée de petits villages de la Côte Nord. À bord de son bibliobus, il fait des rencontres étonnantes, mais voilà, il pense mettre fin a sa tournée. Trop vieux ou tout simplement trop déprimé, il ne voit plus l'utilité de la chose. C'est sans compter sur le destin : il va croiser la route de Marie, une saltimbanque française de passage au Québec avec «sa» troupe. Avec elle, il s'embarque pour ce qu'il imagine être son ultime tournée. À travers les livres, les récits de voyages, Marie et lui vont se découvrir et se redécouvrir.

C'est un roman tout simple, mais plein de tendresse et de poésie. Un tout petit livre qui étire le temps qui passe parfois beaucoup trop vite...


«La tournée d'automne»
Jacques Poulin
Babel/Leméac
1997. 208 pages.
9782742709922
CCR : 111,1.r/POU