- Marie-Andrée Chouinard
La lecture en cadeau, Le Devoir, édition du lundi 03 décembre 2007
http://www.ledevoir.com/2007/12/03/167009.html

> Comment transmettre le goût de la
> lecture si, à la maison, les bibliothèques
> ne contiennent que des bibelots ?
J’ai eu la chance de grandir dans une maison où il y avait peu de bibelots, mais beaucoup de livres. Je me souviens qu’il y avait un mur complet de livres tout en haut de l’escalier qui menait aux chambres à coucher. Dans le salon, il y avait des livres (et des disques aussi). Dans le « boudoir », il y avait aussi des livres (encyclopédies Grolier et jeunesse, de même qu’une série de gros livres sur l’histoire de la psychanalyse. Je me souviens aussi de livres de la collection Time Life sur la nature).
> Quel espoir subsiste-t-il de transformer
> nos enfants en lecteurs boulimiques si la
> tenue d'un livre est platement associée, dans
> l'esprit des parents, à une activité imposée
> dénuée de tout délice ?
Ma mère avait toujours un ou deux livres « en chantier » sur la table de chevet de sa chambre. Je l’ai toujours vue lire. Elle n’avait jamais l’air de s’ennuyer. Je sais qu’elle lit encore beaucoup et je demeure persuadé qu’elle ne s’ennuie pas. Nos lectures sont assez dissemblables, Portant, nous nous sommes découvert un même goût pour les romans policiers de Elizabeth George.
> le Québec gagne le championnat des
> bibliothèques scolaires dégarnies ?
Dans « mon jeune temps », si nous n’avions pas toujours de belles grandes bibliothèques dans nos écoles, du moins, il y avait un « local » avec des livres, des tables et des chaises. Plus vieux, j’ai découvert qu’à l’université, la bibliothèque servait surtout de dortoir aux étudiants/antes ; j’ai vite fait de fuir ce lieu...
L’amour de la lecture (et de la musique, et de l’écriture), voilà le plus bel héritage que pouvait me laisser ma mère.