vendredi 3 avril 2009

Compte de mots - 03 Avril




Melissa Bank ; le charme opère toujours

- «Tu pourrais peut-être retourner dans l'édition. Après tout, tu adores lire.»
- «J'adore aussi manger et ce n'est pas pour ça que j'ai envie de bosser dans un restaurant.»
Melissa Bank
«Prochain arrêt le paradis», p. 400

Après l'excellent bestseller «Manuel de chasse et de pêche à l'usage des filles», on savait que le second opus de Melissa Bank serait scruté à la loupe : Est-ce que se sera aussi bon que son premier livre ? Est-ce qu'elle va nous revenir avec les mêmes pesonnages ? Va t-elle se répéter ? Si j'ai bonne mémoire, pour plusieurs critiques, «Prochain arrêt le paradis» serait un peu trop un copier/coller de «Manuel de chasse...» ; permettez-moi de ne pas être entièrement d'accord avec ça ! Oui il y a un «lien» entre les deux livres, oui il est encore question des relations homme-femme, de carrière, de recherche d'appartement ; c'est la «marque» Melissa Bank. Vous avez aimé «Manuel de chasse...» ? Alors vous aimerez «Prochain arrêt le paradis».

«[...] puis il nous a guidés à travers le restaurant où se côtoyaient de nombreux mannequins et autres gravures de la mode - tous des enfants. [...] Non loin de lui est apparue une fille tellement maigre qu'elle aurait pu se glisser dans un fax : une ramette d'amies l'a rejointe et toutes se sont pliées dans le box voisin.»
P. 414

Dans ce roman, Sophie Applebaum nous entraîne dans ses mésaventures ou plutôt, dans sa quête pour trouver sa place (et le bonheur) dans le monde. Au final, un livre sympathique, sans prétention autre que de divertir.


«Prochain arrêt le paradis»
Melissa Bank
Titre original : The Wonder Spot
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Maillet
Rivages, collection Littérature étrangère
Janvier 2006 pour cette édition. 375 pages
ISBN : 9782743614706
CCR : 112.r/BAN


Pendant ce temps, au boulot ! - 03 Avril






À la demande des grands bonzes de Toronto (qui semblent très bien me connaître alors que moi j'ignore tout d'eux) je viens tout juste d'être nommé membre d'un comité prioritaire sur l'amélioration de tout ce qui touche nos données et métadonnées*. Un projet en deux phases, qui va se dérouler sur tout près d'un an.

Je pourrais résumer la phase I comme« l'identification des processus et des problématiques«. La phase II quant à elle serait de trouver des «solutions aux problématiques». À terme, cela devrait nous permettre :

- de meilleurs contrôles sur la qualité des données
- d'améliorer le cadre actuel entourant la saisie de données
- de prévenir et détecter les erreurs ou inexactitudes
- de réduire ou d'éliminer les données incorrectes qui sont actuellement dans nos systèmes
- donner plus de responsabilité aux usagers par la mise en place de rôles et de responsabilités bien définis en ce qui concerne l'entrée de données
- de déterminer s'il y a des aspects de chaque sous-systèmes qui pourrait être utilisé pour créer des gains d'efficacité et accroître la précision.

Grosso modo, c'est ça. C'est un très gros projet. Mais est-ce une bonne nouvelle pour moi ? Pas tellement dans la mesure où je suis déjà bombardé sans arrêt de «projets spéciaux» - qui inévitablement, se chevauchent . Et à part m'apporter un peu de visibilité à Toronto... Mais bon, si c'est pas une promotion, c'est du moins une reconnaissance - tardive peut-être, mais il y a un début à tout... Le bémol : tout va se dérouler en anglais.



___________
* métadonnées : de DONNÉES, informations et META, ce qui dépasse, englobe. Le grand dictionnaire terminologique défini les métdonnées comme suit : Dans la perspective des entrepôts de données, les métadonnées sont un élément primordial et sont destinées à diverses catégories d'utilisateurs. Elles permettent notamment de connaître l'origine et la nature des données stockées dans l'entrepôt, de comprendre comment elles sont structurées, de savoir comment y avoir accès et comment les interpréter, de connaître les différents modèles de données en présence et les règles de gestion de ces données.
Équivalent en anglais : metadata


jeudi 2 avril 2009

Compte de mots - 02 Avril






«Après le plaisir de posséder des livres, il n'y en a guère de plus doux que d'en parler»
- Charles Nodier

«Des bibliothèques pleines de fantômes» ; voilà un curieux petit livre qui saura plaire à tous les lecteurs, qu'ils soient amoureux, collectionneur ou tout simplement passionné par le livre. C'est un livre d'un genre assez indéfinissable, qui posent mille questions - et qui tente d'y répondre :
«Classez-vous les volumes par thème, langue, auteur ou selon un critère de vous seul connu ?», «Avez-vous peur de mourir dans votre sommeil, enseveli sous l'écroulement de votre bibliothèque ?», «Peut-on faire voisiner sur une étagère deux auteurs irrémédiablement brouillés dans la vie ?» Ludiques comme questions? Pas du tout ! Dans ce petit traité sur l'art de vivre avec beaucoup (trop aux yeux de certains) de livres, tout est permis au nom du livre.

L'auteur raconte fort bien le piège du livre : on en achète un, puis un autre et encore un autre et un jour, on se retrouve avec des centaines, voir des milliers de livres. Bientôt, les livres occupent tout l’espace vital, jusqu'à occuper l'espace des cadres et photos des murs, s'empilent dans la salle de bains, dans des caisses au sous-sol. Conscient d'être de plus en plus vu comme un phénomène en voie de disparition à l'heure d'internet, de Google Books et du livrel (e-books), Bonnet revendique, avec beaucoup d'humour, le droit à la bibliomanie ; On lui pardonne volontiers sa préséance sur le livre.

À lire et à relire !


«Des bibliothèques pleines de fantômes»
Jacques Bonnet
Editions Denoël
Septembre 2008 pour cette édition. 138 pages
ISBN : 9782207260548
CCR : 131.e/BON


mercredi 1 avril 2009

Impôts et rustines - 1er Avril






Je sais pas ce que vous avez fait hier soir, mais moi, j'ai fais deux choses que je fais pas souvent : mes impôts et ouvrir le PC (pour procéder aux nombreuses mises à jour). Mon PC ?!? Bah ! oui, j'ai beau rouler en Mac avec mon MacBook Pro - et plus du iMac 24 pouces sur le bureau - j'ai aussi un PC sous XP qui «dort» (et le mot n'est pas trop fort) sous le bureau. Je fais plus rien avec cet ordinateur. Il est là, attendant d'être assez vieux pour figurer comme un truc tout juste bon pour un musée j'imagine ;-) Je suis même pas assez nostalgique pour l'ouvrir de temps en temps ; trop de cauchemars lié à Microsoft sans doute ;-) Bref, hier soir tout en faisant ma comptabilité pour l'année financière 2008 (avant de tout apporter à mon comptable) j'ai mis à jour le PC. Première chose, installer le SP3 de Windows XP (qui aurait dû être fait il y a plusieurs mois). Une fois le SP3 installé, redémarrer Windows - entre deux additions. Ensuite, installer les «patchs» (ou rustines) de sécurité. Il y en avait probablement plus d'une dizaine ! redémarrer Windows, redémarrer Windows (entre trois soustractions) cliquer oui deux fois, redémarrer Windows. Ensuite, rendez-vous sur le site de Windows Update pour récupérer les plus récentes rustines. Redémarrer Windows, redémarrer Windows (entre quatre sub-divisions). Une fois complété, j'ai mis à jour le firewall (mur coupe-feu), l'anti-virus, le logiciel anti-espion. Redémarrer Windows, cliquer oui trois fois (entre deux soupirs de découragement)... J'avais un peu oublié ça les nombreux redémarrages ;-) Mais bon, au bout d'un peu plus de deux heures, j'avais terminé mes impôts, ainsi que la mise à jour de Windows. Je suis donc prêt à affronter mon comptable - comprendre : je suis prêt à entendre la même phrase d'année en année ; «vous devez x milliers de $ à nos gouvernements». Et mon PC est prêt pour affronter le méchant ver Conficker. Mais comme je suis pas prêt de le rallumer, j'aurai sans doute une panoplie de rustines à télécharger de nouveau lorsque je penserai a ouvrir mon PC - dans six mois. Genre.

Si j'ai mis à jour les Mac contre Conficker ? Pffft ! Vous voulez rire ! Le ver ne s'attaque pas aux ordinateurs roulant OSX ou Linux ;-)



mardi 31 mars 2009

Questionnaire - 31 Mars



Vue partielle sur mes bibliothèques.


Aux yeux de certains, le fait de lire plus de cinq livres par année fait automatiquement de vous un «grand» lecteur. On devient vite «suspect» - et on me pose souvent de bien drôles de questions (tu lis où, combien de livres dans ta bibliothèque, etc.) Mais la question qui revient le plus souvent - la question qui tue : «comment tu fais» ? Ou pire : «tu es chanceux» ? Comme si la chance avait un quelconque rôle dans tout ceci !!! (je suis généralement sans pitié dans ma réponse). Ce matin, j'ai pensé réunir ici les questions qui reviennent le plus souvent - et vous faire part de mes réponses.


01. Un endroit insolite ou je lis ?
Il n'y a pas d'endroit assez insolite à mon avis pour lire. Plus jeune, je lisais même en marchant. Maintenant que je suis plus vieux, j'aime bien regarder là où je vais mettre les pieds ;-)
Confidence : plus jeune, j'ai tenté d'imperméabilisé un livre - afin de lire sous la douche - mais le procédé (c'est un secret) s'est révélé fastidieux. De plus, le livre quadruplait en poids... Donc adieu livre imperméable !


02. À quoi ressemble ma bibliothèque ?
Quatre grandes bibliothèques IKEA dans le corridor menant de la porte d'entrée à la salle à dîner (littérature, histoire, géographie, philosophie, politique, etc.)
Deux grandes bibliothèques IKEA dans le bureau (dictionnaires, langues, livres sur la musique et l'informatique. Le reste des étagères étant occupé par des CD...)
Une bibliothèque vitrée antique dans le salon. (livres grands formats et livres de collections).


03. Un livre qui m'a particulièrement ému ?
Quelques uns tout de même :
«Vendredi soir» de Emanuèle Bernheim
«Féérie dans l'île» de Gerald Durrell
«Journal» de Hector de Saint-Denys Garneau.


04. Un livre qui m'a terrifié ?
«L'Affaire Charles Dexter Ward» de Howard Philips Lovecraft. Je relis ce roman une fois par année.


05. Le ou les auteurs dont j'ai lu les oeuvres intégrales ?
Hector de Saint-Denys Garneau, Howard Philips Lovecraft et les soeurs Brontë. J'ai à peu près tout lu Jack Kerouac - à deux ou trois livres près. Même chose pour Sylvia Plath. Je lis tous ce que je trouve en usagé de Alistair MacLean. Enfin, j'ai à peu près tout lu Sartre (mais j'ai pas tout compris) et de Beauvoir. Ah ! oui, j'achève de lire l'intégral des oeuvre de Jane Austin. Cet été, je compte m'attaquer à la quasi intégrale des oeuvres de Panaït Istrati.


06. Comment je lis : Assis, debout ou couché ?
Je lis à peu près partout, le plus souvent assis (j'ai plus l'âge de lire des heures debout).
Confidence ; je lis très rarement au lit.


07. Est-ce que je lis plusieurs livres en même temps ? Si oui, combien ?
Oui, toujours. Au moins trois livres à la fois, passant de l'un à l'autre, sans transition.


08. Qu'est-ce que je préfère le livre de poche ou les éditions originales ? Et pourquoi ?
Avant tout, je préfère le livre usagé. Deux raisons : monétaire - ça coûte moins cher. Mais avant toute chose, j'aime lire et tenir entre mes mains un livre qui a du «vécu». Et je préfère la version poche pour deux raisons : le coût - c'est moins cher mais surtout, parce que je suis limité en terme d'espace dans mes bibliothèque ; c'est principalement pour cette raison que je vais privilégier la version poche.


09. Combien de livres dans mes bibliothèques ?
Jamais plus de 1,100 : c'est la capacité maximale de l'ensemble de mes bibliothèques. Ce qui m'oblige à un élagage quasi mensuel...


10. Est-ce que je prête mes livres ?
Pas assez souvent à mon goût ! J'aimerais partager mes coups de coeurs plus souvent avec mes amis...


11. Est-ce que j'ai lu tous les livres qui sont dans mes bibliothèques ?
Bien sur que non !


12. Le livre qui n'est jamais rangé dans ma bibliothèque et qui traîne un peu partout ?
Mes livres ne traînent jamais - vous êtes drôle !


lundi 30 mars 2009

Mort d'un magazine - 30 Mars





Pif gadget (1969-2009)

Est décédé dans la plus totale indifférence le 15 janvier 2009 (avec mort imminente annoncé dès novembre 2008) Pif Gadget (1969-2009), Magazine français de bandes dessinées pour jeunes, Pif gadget fut pour moi un compagnon de tous les instants au début des années 70. Avec ce magazine, j'ai fais mon apprentissage du monde de la BD et de nombreuses expériences ludéo-pratique. Fondé par le Parti communiste français (ce que j'ai ignoré pendant longtemps) le magazine doit son nom à son héros principal, le chien Pif et au gadget inséré dans la revue. Après une interruption entre 1993 et 2004, il renaît sous forme de mensuel en 2004 pour finalement mourir «une première fois» en novembre 2008. Son décès est finalement constaté pour de bon le 15 janvier 2009, avec la liquidation finale de ses actifs.


Quelques séries célèbres publiées dans le périodique Pif gadget :

«Corto Maltese» de Hugo Pratt
«Gai Luron» de Marcel Gotlib
«La jungle en folie» de Christian Godard (Mic Delinx, dessin)
«Léonard» de Bob de Groot (Turk, dessin)
«Placid et Muzo» de José Cabrero Arnal, puis Jacques Nicolaou
«Rahan, le fils des âges farouches» de Roger Lecureux (André Chéret, dessin)
«Totoche» de Tabary
«Docteur Justice» de Jean Ollivier (Raffaele Carlo Marcello, dessin)


Prière de ne pas envoyer de fleurs...

Compte de mots - 30 Mars




Ma ville, mon 400e : Québec

Lors de mon passage éclair à Québec la fin de semaine dernière, ma grande amie Martine m'a donné un magnifique livre : «Ma ville mon 400e». Un très très beau livre de souvenirs du très réussit 400e de Québec. Le livre, qui fait 160 pages, est divisé en cinq parties :

1. Raconte-moi Québec (survol des 400 ans d’histoire)
2. Québec croquée sur le vif (portrait de la ville et actualités de l’année 2008)
3. Québec en fête! (48 pages de photos des festivités)
4. Pluie de confettis (récit de la journée du 3 juillet)
5. Splendide capitale (présentation des legs).

De très belles photos des grands moments - et ils furent nombreux - 400e mais aussi, de magnifique photos d'archives. Selon Pierre-André Normandin, du journal Le Soleil, au moins une des photos n'aurait pas sa place dans le livre : pour illustrer la tenue du Championnat mondial de hockey, la photo choisie n'a pas été prise au Colisée, mais plutôt en Lettonie en 2006. D'oh !

Le livre est disponible au coût de 3,00 $ (oui, oui, 3,00$) dans les 25 bibliothèques de Québec. Et à peine deux semaines après son lancement, on avait déjà vendus plus de 36 000 copies du livre sur les 100 000 copies disponibles !

Merci Martine !


Ah ! oui, une galerie de photo du 400e est disponible ici



Ma ville, mon 400e
160 pages
Édition du Service des communications - Ville de Québec, 2009.



dimanche 29 mars 2009

Compte de mots - 29 Mars




Pink Floyd ; une biographie qui reste à écrire...

C'est au batteur Nick Mason, véritable archiviste du groupe, que revient la lourde tache de raconter l'histoire de Pink Floyd. ien sûr, les avis divergent sur la véritable histoire des Pink Floyd. C'est pourquoi Mason souligne plus d'une fois en fait que c'est «sa» version de l'histoire, même s'il a fait lire le manuscrit aux autres membres du groupe. Tout y passe ; de l'origine du nom du groupe en passant par le «départ» de Syd Barrett, l'arrivé de David Gilmour, les succès - Dark Side of the Moon - la tension entre les membres, le départ de Roger Waters, la renaissance du groupe avec la tournée «Learning to fly» (sans Roger Waters), la réunion, bref, vous saurez tout ! Mais si comme moi, vous êtes un vrai fan de Pink Floyd, cette biographie vous laissera sur votre appétit. Bien sur il y a des photos inédites (pas des tonnes), nous apprenons quelques petites choses ça et là, mais dans les faits, on ne trouveras pas de vraies réponses à nos questions.

Et puis parfois, on aurait aimé un peu plus d'explication ; cet ouvrage fut écrit comme si il était destiné uniquement aux proches du groupe...

Au delà de cette déception de ne pas trouver grand chose de nouveau, il y a les nombreuses erreurs dans le texte qui sont inexcusables : par exemple, il est impardonnable de parler de la tour du CN de Toronto comme étant «la tour CNN» ! Mais n'ayant pas l'édition originale en anglais sous la main, il m'est impossible de dire si on doit cette erreur - et beaucoup d'autres aussi - à la traduction ou à Mason lui-même. Fait à souligner, l'éditeur a eut recours à cinq traducteurs ! Cinq ! Pourquoi ? Essentiellement pour «sortir» un ouvrage au plus vite et ce, au détriment d'une certaine homogénéité ; c'est une nouvelle «mode»...

Pink Floyd la biographie demeure encore à écrire - et à mettre à jour aussi : la mort de Syd Barrette et de Rick Wright par exemple... Et elle mériterait une meilleur traduction aussi ! Bref, tout est à refaire - ou faire, c'est selon.




Pink Floyd : L'histoire selon Nick Mason
de Nick Mason
Ouvrage traduit par cinq traducteurs.
EPA édition, 2007. 239 pages.
ISBN : 9782851206565




Compte de mots - 29 Mars





«Si vous voulez connaître les gens que vous fréquentez, répétait le dictateur, renseignez-vous sur leurs lectures»
Page 103

Prétextant l'ouverture des archives de l'ex-URSS, Fédorovski a tenté de dresser un portrait plus précis de Staline (1879-1953), le Petit Père des Peuples (ou Tsar rouge). C'est un ouvrage intéressant pour quiconque ne connaît pas Staline ou l'histoire de la Russie depuis la révolution bolchevik : assez court pour ne pas ennuyer, assez long pour inciter le lecteur à pousser plus loin. Les chapitres sont courts et il y a peu de renvoi en bas de page. On découvre même une Staline amateur de... littérature !

«Staline faisait souvent les cent pas dans son bureau, la pipe à la main, savourant l'odeur sucrée de son tabac préféré, puis se dirigeait vers sa bibliothèques (qui comprenait vingt mille volumes). Il avait commencé à la constituer dans les années 1920.»
Page 103

Pour ma part, je n'ai rien appris - ou presque - dans ce petit livre de 280 pages. Faut dire que je m'intéresse à la Russie et l'ex-URSS (histoire, littérature, musique, politique) depuis près de trente ans ! J'ai de loin préféré le livre de Anne Applebaum «Goulag - une histoire» (voir le Compte de mots du 02 Mai 2008). Mais là où le livre de Fédorovski devient intéressant, c'est lorsqu'il évoque Vladimir Poutine, son accession au pouvoir, et le parallèle à faire avec le Tsar rouge. On regrette même que Fédorovski n'explique pas plus en détail les liens présumé de Poutine avec la mafia russe, le partage du pouvoir, l'élimination des «geneurs» (journalistes pour la plus part), le retour en force d'une façon de faire que Staline n'aurait pas renié ; l'histoire qui s'écrit au jour le jour mais qui a des accents des pires moments du stalinisme.

Un beau livre d'introduction donc à l'histoire de la Russie, de la chute du régime tsariste lors de la Révolution de 1917 jusqu'à l'élection de Medvedev en mars 2008.



«Le fantôme de Staline» (avec préface inédite de l'auteur)
Vladimir Fédorovsky
Le livre de poche
Décembre 2008 pour cette édition. 280 pages
ISBN : 9782253126812
CCR : 351.h/FED





Compte de mots - 29 Mars




La mort n'est pas un jeu !

Trezième opus de Rankin avec l'inspecteur Rebus de la police métropolitaine d'Édimbourg. Cette fois-ci, Rebus est aux prises avec un meurtre aux apparences de rituel. En fait, tout débute avec une disparition, celle de Flip Balfour, fille d'un puissant banquier d'Edimbourg. Puis, un petit cercueil en bois est retrouvé sur la propriété familiale. De fil en aiguille, Rebus est amené a revoir des cas similaires. En même temps, Siobhan Clark enquête sur l'énigmatique Quizmaster, contact de Flip Balfour sur Internet. Et c'est là que débute un jeu de devinettes par courriel entre Quizmaster et Clark. En attendant, des pistes, encore des pistes, mais pas de coupable - et pas de corps. Jusqu'au jour ou le corps est découvert sur une colline dominant la ville : et c'est là que les choses s'accélèrent. Se bousculent. Que la véritable enquête débute et dérape.

«En général, Rebus était gêné de parler de son travail. Il n'était pas certain que les gens s'y intéressaient vraiment. Même si c'était le cas, il savait qu'ils n'avaient pas envie d'entendre la version non expurgée ; les suicides et les autopsies, les rancoeurs et les accès de désespoir qui conduisent les gens en cellule. Violences conjugales et coups de poignard , samedis soirs tournant mal, voyous professionnels et drogués.»
P. 130

Une histoire crédible, des personnages plus vrais que nature, une description d'Edimbourg et des environs qui donne l'impression d'y être vraiment, une belle démonstration de la hiérarchie de la police, des tensions entre collègues, Rebus qui s'enfonce dans ses problèmes avec l'alcool et dans sa relation avec les autres et la hiérarchie, bref, encore un très bon roman policier de Rankin.

La colline des chagrins
Ian Rankin
Titre original «The Falls»
Traduit de l'anglais (Écosse) par Daniel Lemoine
Paris, 2005 pour cette édition. 521 pages
Éditions du masque
ISBN : 9782253116349
CCR : 121,1.rp/RAN



Compte de mots - 29 Mars




l'argent, toujours...

Quel drôle de roman ; voici une histoire qui se déroule dans le futur, mais ce n'est pas du tout un roman de science-fiction ou d'anticipation. Nous sommes à Londres en 2021. Inspectrice des impôts, Anne Moore se voit confier la gestion d'un dossier explosif : allez à la rencontre de l'homme le plus riche de la planète, John Law, (dit le cryptographe), inventeur de la monnaie virtuelle (le Soft Gold), qui aurait fraudé le fisc. Le différent se règle très tôt et l'histoire aurait pu se terminer là n'eut été que la rencontre entre Anna et John fait des éteincelles. Ils vont se revoir à quelques reprises mais soudainement, John disparaît alors que le système monétaire virtuelle s'effondre, victime d'un virus. À force de chercher, Anna va retrouver John.

Curieux roman. Séduisant et lent (un peu trop peut-être). L'idée de cette monnaie virtuelle est la clé de ce roman. En fait, tout tourne autour de cette monnaie. Et c'est dommage car au fond, on en connaît assez peu sur les personnages, leur motivations profondes, etc. À trop mettre l'emphase sur le sujet central, le contour perd de sa saveur.

Le cryptographe
Tobias Hill
Titre original «The Cryprographer»
Traduit de l'anglais (Angleterre) par Jean vaché
Rivages, collection Rivages poche
2008 pour cette édition. 369 pages
ISBN : 9782743619329
CCR : 121.r/HIL



Compte de mots - 29 Mars




La musique comme guérison et comme nécessité.

«Si la plasticité corticale est propice au développement de la dystonie focale, peut-elle également inverser son cours ?»
- Oliver Sacks, page 332

Vous avez compris quelque chose vous ? Pas moi ! Heureusement, des phrases comme celle-ci, il n'y en a pas des tonnes dans ce nouvel opus du docteur Oliver Sacks. J'ai lu une demi douzaine d'ouvrages de ce grand neurologue, spécialiste des maladies bizarres du cerveau. Si son nom vous est inconnu, peut-être que le nom de son plus célèbre ouvrage «L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau» vous est-il familier ? Ou encore, le film «Awakening» avec Robin «I hate french people» Williams dans le rôle titre de cette fiction inspirée du livre du même nom - à lire («L'éveil» en français). Mais si vous avez déjà lu un des ouvrages de Oliver Sacks, vous savez un peu comme se divise ses ouvrages ; «Musicophilia : La musique, le cerveau et nous» ne fait pas trop exception à la règle : on raconte un cas, on explique, souvent dans un jargon clinique qui demande une certaine attention de la part du lecteur et parfois, il y a un addendum. Mais cette fois-ci, en prime, l'auteur partage avec ses lecteurs ses expériences personnelles.

Mais de quoi est-il question dans cet ouvrage ? De musique. De musique qui nous accompagne partout (ce que, personnellement, je déplore : plus possible de faire un pas sans entendre de la musique !). De musique qui guérit et apaise tout autant l'âme que le corps. De musique qui n'a jamais ou presque été pris au sérieux par la médecine en général. De musique qui dans certains cas, peut devenir envahissante.

«Qu'il est étrange que des milliards d'individus - une espèce entière - jouent ou écoutent des motifs sonores dénués de signification, ce qu'il est convenu d'appeler «musique» les occupant ou les préoccupant à longueur de temps !»
Préface, page 9

Il est effectivement étrange de constater que plus d'aires cérébrales sont affectées au traitement de la musique qu'à celui du langage. Ce qui définirait l'être humain des autres espèces serait cette faculté à faire et reconnaître la musique, plus que tout autre animal peuplant la terre. Plus étonnant encore, «il n'y a pas de centre de la musique unique dans le cerveau humain : une douzaine de réseaux sont dispersés dans l'ensemble de cet organe sont conjointement impliqués.» (p. 11). L'origine de la musique déroutait même Darwin !

L'ouvrage, quoi qu'inégale, devrait intéresser quiconque s'intéresse à la musique - même sans être un musicien ou un mélomane. L'ouvrage ne réponds pas à toutes les questions : la musique demeure encore un grand mystère..


Musicophilia : La musique, le cerveau et nous
Oliver Sacks
Traduction de «Musicophilia, Tales of Music and the Brain»
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Christian Cler
Broché: 472 pages
Seuil, collection La couleur des idées
janvier 2009 pour cette édition
ISBN-13: 978-2020969765
CCR : 712.mu/SAC




Compte de mots - 29 Mars




Loukie, pourquoi t'as fait ça ?

«Encore aujourd'hui, il m'arrive d'entendre, le soir, une voix qui m'appelle par mon prénom, dans la rue. [...] la voix de Louki. Je me retourne, mais il n'y a personne. Pas seulement le soir, mais au creux de ces après-midi d'été où vous ne savez plus très bien en quelle année vous êtes.»
- Patrick Modiano, Dans le café de la jeunesse perdue

J'ai découvert cet auteur sur le tard - genre, l'année dernière ou il y a deux ans ;-) Depuis, j'essaie bien humblement de rattraper le temps perdu. Avec «Dans le café de la jeunesse perdue», Modiano revient encore sur un événement du passé, mais cette fois-ci, j'ai comme l'impression que c'est un passé qui ne lui appartient pas. Un peu comme s'il nous racontait une histoire qu'on lui avait raconté, plutôt qu'une histoire qu'il aurait vécu (en tout ou en partie). Est-ce ce qui explique une certaine froideur du récit ? La distance avec les personnages ? L'idée de faire parler les personnages du roman à tour de rôle est une idée intéressante - même si le procédé n'est pas nouveau. Mais on y croit pas tellement à ces rencontres dans un café ; on y croit pas du tout en fait. Et n'eut été de la fin, le livre m'aurait déçu. 

Tout de même, le court roman pose des questions essentielles : connaissons-nous vraiment les personnes que nous voyons tous les jours ? Que savons-nous de leur passé ? De leur fantômes ? Et puis, est-ce qu'on guérit un jour d'un chagrin d'amour ?



«Dans le café de la jeunesse perdue» (roman)
Patrick Modiano
Editions Gallimard, collection Folio
159 pages, janvier 2009 pour cette édition
ISBN : 9782070361243
CCR : 131.r/MOD