jeudi 9 juillet 2009

Éducation - 09 Juillet




Depuis quelques temps au bureau du «Sinistre de l'éducation», on a complètement biffé l'expression «décrochage scolaire» par «la persévérance scolaire». Comme si par la magie des mots, on arriverait à augmenter sensiblement le nombre de racrocheurs au Québec, Je sais combien le poids des mots est parfois puissant. Mais lorsqu'on emprunte la langue de bois pour camoufler une réalité, pas un mot, pas une expression va permettre aux jeunes décrocheurs de raccrocher. Penser le contraire relève de la pensée magique. Faut dire qu'on ne manque pas de penseurs au «Sinistère de l'éducation» : juste à voir le programme de la réforme scolaire... Et puis, comme je le disais à une collègue plus tôt cette semaine, lorsqu'on est dans un trou et qu'on désire en sortir, la meilleure chose à faire c'est encore d'arrêter de creuser, non ? Mais la «Sinistre de l'éducation» et ses sbires ne semblent pas voir la chose du même oeil. La preuve, nous apprenions la semaine dernière que la nouvelle idée à la mode serait de payer les jeunes afin qu'ils s'accrochent ! Selon Pierre Foglia, se serait aussi une bonne idée. Il parle même d'une suite logique a une autre grande idée : la réforme scolaire. Comme il l'explique si bien dans son billet, pour accommoder les futurs décrocheurs, on a mis sur pied un renouveau pédagogique (la réforme scolaire) :

«il ne s'agissait plus d'instruire les élèves mais de les former; il ne
s'agissait plus de leur transmettre des savoirs, mais de les
«transversaliser». En clair: tu ne veux pas étudier, mon petit
bonhomme? Ben c'est pas grave; ferme ton livre, on va faire un projet
».

Mais ça n'a pas fonctionner, les jeunes ont continué de décrocher. On a donc eu la brillante idée d'abaisser les critères :

«Ils méritaient 0? On leur mettait 6 sur 10, la note de passage. Et
pour leur éviter l'horreur de l'échec, on ne les a plus fait redoubler.
»

Mais les jeunes ont continué de décrocher. 10 ans après la mise en place de la réforme, les jeunes décrochent encore et toujours. D'où l'idée de les payer pour qu'ils restent à s'ennuyer à l'école. Mais si ça ne marchait pas ? Selon Foglia, l'idée est déjà toute trouvée :

«J'ai entendu dire qu'ils allaient les emmener aux putes.»


À lire aussi sur le site de R-C : Des résultats bien minces


Littérature - 09 Juillet

Littérature et censure, ça rime en crime !

Je viens de terminer «Acid Test» de Tom Wolfe (traduction de «The Electric Kool-Aid Acid Test»). Je vous en parlerai plus longuement demain car j'ai vraiment aimé ce livre (qui n'est pas un roman mais une chronique sur le chaînon manquant entre les «Beatnik» et les «Hippie» : les «Merry Paranksters»). Et pour une fois, la traduction est vraiment bien. Et question de voir si la traduction est bien faite, il est intéressant d'avoir le texte original sous la main. Grâce à Amazon, il est possible maintenant de lire quelques pages d'un livre avec la technologie du feuilletage (Look Inside). Curieux, j'ai plongé dans les quelques pages (plus d'une dizaine en tout) et je suis tombé en arrêt sur les liminaires



Remarquez bien ce qui est encerclé de rouge. C'est surtout la deuxième phrase qui est intéressante :
«Not one word has been omitted.»

Donc, on nous apprends que le livre n'a pas fait l'objet de censure - comme c'est souvent le cas [1]. Censure, mais pourquoi ? C'est qu'il y a des gros mots dangereux pour la jeunesse américaine dans ce bouquin. Des mots comme drugs, LSD, fuck, alchool, dope, marijuana... Sans parler de personnages tout aussi dangereux que l'on rencontre tels les Neal Cassady, Thimothy Leary, Allen Ginsberg, Jack Kerouac... Donc si vous êtes jeunes et vivez aux États-unis, il vaudrait mieux demander la permission à vos parents avec de lire «The Electric Kool-Aid Acid Test»... (fin de l'ironie).

__________________
[1] «Aujourd’hui, plus de la moitié des Etats représentés à l’ONU pratiquent la censure, et notamment la censure littéraire
- Faustine Amoré pour Evene.fr - Février 2006


Musique - 09 Juillet


Van der Graaf Generator à Montréal


Source de la photo

Van der Graaf Generator à Montréal ! Tout un événement ! Van der qui ? Ouais, bon, si vous avez moins de 45 ans, peu de chance de trouver un disque de ce groupe dans votre collection, je le concède. Van der Graaf c'est une figure de proue dans la mouvance britannique du rock progressif (Peter Hamill, l'âme et le fondateur du groupe a souvent contesté cette appellation même s'il se dit moins pointilleux aujourd'hui). Et effectivement, la musique de Van der Graaf c'est plus que du rock progressif ou plutôt, ce n'est pas que du rock progressif. C'est un mélange assez indéfinissable de rock, de jazz, d'expérimentations et d'explorations musicales. C'est un «genre» qui fut très populaire ici au Québec dans les années 70 : Emerson, Lake & Palmer, Genesis (avec Peter Gabriel), Gentle Giant, King Crimson, Yes...

Le groupe existe depuis 1967 - avec des éclipses dans le temps et des séparations et des réunions. Le spectacle de ce soir au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts sera un beau moment de musique (mais diantre pourquoi dans le cadre du festival de Jazz de Montréal ?).

Curieux ? je recommande premièrement une visite sur le site de Van der Graaf. Ensuite, je recommande deux albums «grand public» : «World Record» et «Still Life», deux très bons albums enregistré en 1976.

Discographie :

1969 : The Aerosol Grey Machine
1970 : The Least We Can Do is Wave to Each Other
1970 : H to He, Who Am the Only One
1971 : Pawn Hearts
1975 : Godbluff
1976 : Still Life
1976 : World Record
1977 : The Quiet Zone, the Pleasure Dome
1978 : Vital (live)
1982 : Time Vaults
1986 : First Generation (compilation)
1986 : Second Generation (compilation)
1988 : Now and Then (compilation)
1993 : I Prophesy Disaster (compilation)
1994 : Maida Vale (BBC sessions)
2000 : The Box (compilation)
2000 : An Introduction (compilation)
2005 : Present
2007 : Real Time (live)
2008 : Trisector