samedi 14 novembre 2009

Média - 14 Novembre



Christiane Charette plus vraie que nature




Je n’ai jamais caché mon aversion pour Christiane Charette. Non, je ne suis pas un nostalgique de l’émission «Indicatif présent» et de Marie-France Bazzo (même si j’aimais bien au fond. J’aimais le genre d’émission, les entrevues éclatées, les invités, l’intelligence vive de Marie-France Bazzo). Mais Christiane Charette, non «chu pas capable». J’ai tenté de lui donner sa chance - et dix fois plutôt qu’une. Mais rien à faire. Son plus gros défaut : l’absence d’écoute de l’autre. Lorsqu’elle pose une question, elle n’écoute pas vraiment la réponse car dans sa tête, elle est déjà cinq question plus loin. De plus, elle ne possède pas son sujet. On la sens toujours dépassée : enlevez-lui ses petites cartes remplies de notes et de question, enlevez-lui le support de son équipe technique (et du régisseur qui intervient constamment dans ses écouteurs) et elle sera incapable de poursuivre l’entrevue. Confession : c’est avec Christine Charette que j’ai graduellement cessé d’écouter la radio de radio-Canada. Attention ; je ne dis pas que c’est uniquement à cause d’elle que j’ai cessé d’écouter la radio de radio-Canada, non. Mais elle fut mon premier grand sujet d’agacement. Deux autres sujets d’agacements sont venu tuer mon envie et mon goût d’écouter la radio de radio-Canada :

- Les olympiques dans mon bol de céréales.
Lors des olympiques de Bejing, il n’y en avait QUE pour les olympiques. Imaginez ; on coupait l’émission du matin pour donner des résultats sportifs, des entrevues, etc. Bordel, était-ce trop demander à radio-Canada que de «déjeuner en paix» (dixit Stéphane Eicher). S’en était trop pour moi. À partir de ce moment, j’ai complètement arrêté d’écouter la radio de radio-Canada le matin.


- La course effrénée de radio-Canada aux cotes d’écoutes.
Déplacer l’excellente émission de Jacques Languirand «Par quatre chemins» pour retransmettre l’insipide «Tout le monde en parle» - qui monopolise déjà les ondes de la télévision - c’est vraiment n’importe quoi. De l’improvisation, du gignol, juste pour les cotes d’écoutes.

Mais je dois vous avouer mon plaisir jouissif d’avoir découvert sur Youtube que Marc Labrèche avait fait une imitation de Christiane Charette. C’est tellement criant de vérité que quelqu’un devrait mettre le vidéo sous le nez de Christiane Charette et lui dire : ben voilà ma Christiane, voilà comment tu es insipide, centré sur toi, imbuvable (surtout avec le café du matin). Je suis donc soulagé de voir que je ne suis plus seul à ne pas aimer Christiane Charette : il y a aussi Marc Labrèche.


On dit que le père de Christiane Charette était un grand communicateur ; faut croire que le gène de la communication ne s’est pas transmis à la fifille...


vendredi 13 novembre 2009

Acquisition - 13 Novembre






Notre voisin, un homme d’un peu plus de 80 ans, est décédé un peu plus tôt cette année. Homme effacé et d’une discrétion exemplaire, il m’avait un jour raconté quelques moments clefs de sa vie. Pourquoi moi plus qu’un autre, je l’ignore.

Il y a quelques jours, une vente de succession était organisée par la famille. Les objets de toute une vie à vendre. Il y avait beaucoup de choses forcément. Imaginez un peu à quoi pourrait ressembler la maison d’une personne qui aurait passé toute sa vie au même endroit. Jumelé à cette habitude que peuvent avoir certaines personnes à tout conserver (au cas où...). Nous avons vite fait le tour des pièces encombrés d’un bric à braque indescriptible. Un musée.

Perdu dans une boite au sous sol, j’ai trouvé huit mini-bols «Taillefer & Fils» (oui, comme dans les saucisses Taillefer) ainsi qu’un mini-pot de lait très charmant (Laiterie des consommateur). La fille du vieux monsieur décédé, sachant que nous étions attaché à son père (c’est moi qui pelletait chez-lui l’hiver), nous a donné l’ensemble pot et bols. Elle nous a dit que ça nous ferait un souvenir de son père. Elle a bien raison.


J’ai fais quelques recherches sur la provenance des bols «Taillefer & Fils» et du pot à lait «Laiterie des consommateur» :

Les huit mini-bols «
Taillefer & Fils»

Le président de la compagnie Taillefer & Fils, fabricants du fameux «Boudin Hygiénique Roch Taillefer», naquit à Valleyfield, le 8 mars 1869.
Il ne fréquenta l'école de Valleyfield que peu de temps. À l'âge de 14 ans, il apprit le métier de boucher à Valleyfield chez son frère Trefflé, et y travailla durant quatre ans. En 1907, il vint habiter Montréal, où il entra au service de la grande salaison Alfred Leduc et de Dionne & Dionne. Pendant 18 ans, M. Taillefer pratiqua son métier, jusqu'au jour ou il s'établit à son compte, sous la raison sociale de «R. Taillefer», comme fabricant de boudins. En 1923, il prit son fils Louis-Avila comme associé et forma alors une nouvelle société sous le nom de «Taillefer & Fils».
Ses produits, préparés avec un soin jaloux, sous sa direction immédiate, sont reconnus et recherchés dans toute la province, pour leur saveur et leur goût exquis. Il est le seul au pays à fabriquer le «Boudin Hygiénique Roch Taillefer». Par son travail et sa persévérance, M. Taillefer est parvenu à faire de son négoce, modeste au début, une industrie importante et florissante, qui requiert les services journaliers d'un grand nombre d'employés. Ses activités ne se limitèrent pas seulement à la fabrication du boudin. Il est en effet, l'inventeur d'un savon à barbe, qui une fois mis sur le marché, éclipsera tout ce qui s'est fabriqué dans le genre jusqu'aujourd'hui.

Le pot à lait «
Laiterie des consommateur» : (MISE À JOUR)

J’ai rien trouvé de concret, sinon qu’une autre personne est à la recherche des mêmes informations que moi. Je vais entrer en contact avec cette personne dans les prochaines minutes.

MISE À JOUR


Et bien voilà, nous sommes maintenant au moins deux personnes à tenter de percer le mystère de la Laiterie des consommateurs. Vous avez des informations sur la laiterie des consommateurs ? N’hésitez pas à me laisser un message dans les commentaires. Vous pouvez aussi vous rendre ici et laisser un message. Merci.


jeudi 12 novembre 2009

Musique - 12 Novembre


A Night at the Opera




Non, je ne vais pas vous parler du film burlesque des Marx Brothers[1] mais plutôt de ma soirée à l’opéra hier. En effet, j’ai assisté à la représentation de «Die Zauberflöte» de Mozart. Un mot tout d’abord sur Karina Gauvin (Pamina) : la soprano est absolument extraordinaire. Il serait faux de dire qu’elle porte tout l’opéra sur ses épaules (son jeu scénique est assez ordinaire) mais sa voix, sa présence... Ouf ! C’est ce qui s’approche le plus du sublime selon moi ! Ça fait quelques fois que vais au concert pour entendre Karina Gauvin et chaque fois, la magie opère (j’ai aussi plusieurs de ses disques). N’ayant jamais entendu Karna Gauvin dans un répertoire autre que baroque, je me demandais comment elle s’en sortirait dans un répertoire classique - et qui plus est, pour une singspiel ; ne faisant pas exception à la règle, Karina Gauvin était parfaite dans son rôle de Pamina - quoi dire de plus ! John Tessier (Tamino) est assez convainquant, mais sa voix ne porte pas très loin (faut dire que j’étais assis au niveau corbeille). Aaron St. Clair Nicholson dans le rôle de Papagano est incroyablement juste, avec une belle voix puissante et juste assez cabotin pour nous faire croire à la naïveté et la fragilité du personnage. Lara Ciekiewicz dans le rôle de Papagena est absolument délicieuse. Et que dire de cette belle complicité avec Papageno. Reinhard Hagen dans le rôle de Sarastro est crédible, avec une belle voix de basse qui porte loin. Et finalement, Aline Kutan dans le rôle de la Reine de la nuit est quasi parfaite. Quasi parfaite donc, pas parfaite ? Un ensemble de choses qui m’ont agacé - et gâché mon plaisir dans le fameux air du deuxième acte.[2] Mon bémol va donc :
- à la mise en scène ; la Reine de la nuit devrait être juchée sur le haut d’une montagne plutôt que de se retrouver au même niveau que tous le monde. Disons que son apparition aurait dû être plus flamboyante
- On ne sait pas qui de l’orchestre ou de la chanteuse va trop vite ; toujours est-il que l’on sent la chanteuse (qui maîtrise pourtant très bien l’air) un peu en manque «d’air» et hier soir, elle a commis une fausse note à cause de cette précipitation. Fâcheux. D’ailleurs, tout le deuxième acte va «trop» vite ; on sens une précipitation tant dans la mise en scène que chez l’orchestre. Dommage. Malgré tout, l’orchestre Métropolitain, sous la direction d’Alain Trudel, est très efficace.
Enfin, seul Monostatos (Aaron Ferguson) ne m’a laissé aucun souvenir ; faut dire que son rôle se limite à quelques très brèves apparitions sur scène.


Le public : le vrai bémol de la soirée.
Comme toujours, le public de la représentation d’hier soir aurait fait honte à l’infâme Gingras[3] : bruyant, toussant à qui mieux-mieux (A H1N1 anyone ?) et applaudissant un peu n’importe où. Mais bon, le public québécois est ainsi : il écoute avec sa bouche plutôt qu’avec ses oreilles ! (et je passe sous silence le parfum épouvantable des vieilles madame)

Pour résumer.
J’ai passé une excellent soirée. Je recommencerais demain, sans hésitation. Et c’est sans hésitation que je vous recommande fortement d’aller voir et entendre cette belle production qui fort heureusement, n’as «rien de ces prétentieuses et inutiles «relectures» de metteurs en scène venus du théâtre et ne connaissant rien à l'art lyrique.»[4]

J’oubliais...
Il y a vraiment de nombreuses similitudes entre «Die Zauberflöte» et «Don Giovanni» (du même compositeur - Mozart - mais de deux librettistes différents). Faudra en reparler un de ces jours...

«Die Zauberflöte», opéra de deux actes, K. 620
musique de W. A. Mozart.
Livret d'Emanuel Schikaneder
Autres représentations: 14, 16 et 19 novembre à 20h et le 21 novembre à 14h.


____________
[1] film de 1935 avec les Marx Brothers (sans Zeppo)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Une_nuit_à_l%27opéra

[2] pour entendre le fameux air de la Reine de la nuit. vous rendre sur le site de l’Opéra de Montréal (http://www.operademontreal.com/fr/index.html) et sélectionner «La flûte enchantée». Après quelques secondes d’attente, la musique et la voix se fait entendre.

[3] l’infâme Gingras, surnom de Claude Gingras, critique de musique classique au journal La Presse depuis au moins 103 ans.

[4] http://www.cyberpresse.ca/arts/musique/musique-classique/200911/09/01-919805-la-flute-enchantee-enfin-mozart-dans-la-tradition.php


mardi 10 novembre 2009

compte de mots - 10 Novembre


Mort et transfiguration...




Il arrive parfois que l’on identifie tellement un écrivain à un seul livre, que l’on fini par oublier que cet écrivain est aussi l’auteur de plusieurs autres livres. C’est le cas pour Frank Herbert, que l’on associe au roman de science-fiction Dune. Donc, lorsque j’ai mis la main sur un roman de cet auteur qui n’avait pas de lien avec Dune, je pensais avoir un bon roman de SF entre les mains ; erreur ! «La mort blanche» est tout sauf un bon roman. C’est plutôt un ramassis de croyances, de sciences, de religions et de haine de l’autre. Et c’est dommage car l’idée de base du roman est très intéressante : après avoir vue sa femme et ses deux enfants mourir dans une explosion attribué à l’IRA, un scientifique prépare sa revanche ; il va créer un virus qui ne s’attaque qu’aux femmes. Mais c’est là que le roman bascule dans l’absurde : cette revanche aura toutes les allures d’une guerre sans merci à l’ensemble des terroristes de la planète (même si l’action se déroule surtout en Irlande). Et comment le scientifique prépare t-il sa revanche ? en faisant mourir les femmes du monde entier ! Elles succomberont à un virus inconnu. Mais se ne sont pas toutes les femmes qui succomberont ; quelques unes échapperont à la contamination. On suivra tout au long du roman les péripéties de l’une d’entres-elles, une Irlandaise un peu sosotte !!!

Rien ne nous est épargné dans ce roman. Pas même la mort du pape (dans un attentat), l’éradication de villes entières (comme Rome) ou de pays (comme l’Afrique du sud), le déménagement de pays (Israël «déménage» au Brésil). L’auteur ne nous épargne pas non plus l’explication «scientifique» du modus operandi du virus (en cela, Herbert voulait sans doute nous montrer que lui il comprenait les mécanismes de l’ADN et de de L’ARN). Sans compter un petit laïus sur une écologie un peu primaire (risque d’extinction des mammifères marins).

Le roman se termine sur une note d’espoir d’un monde «nouveau», mais c’est trop tard : le lecteur aura sans doute décroché avant ou si comme moi, il aura persévéré dans sa lecture, il aura perdu toute illusion sur le roman et son auteur...

Avant dernier roman écrit par Herbert, «La mort blanche» reprend des thèmes chers de l’auteur, que l’on retrouve dans Dune : la survie de la race humaine et son évolution, l'écologie, les interactions entre la religion, la politique et le pouvoir. Et si l’auteur pose beaucoup de questions dans son roman, il n’apporte pas de réponse.


Un mot sur l’auteur
Frank Herbert est né le 8 octobre 1920 et est décédé le 11 février 1986. «La mort blanche» fut publié en 1982 aux États-Unis. Dune a été adapté au cinéma en 1984 par David Lynch.


«La mort banche» (The White Plague)
Frank Herbert
Le livre de poche, collection Science-Fiction
1991, 701 pages
ISBN : 9782253045113
CCR : 112.sf/HER

lundi 9 novembre 2009

Les archives de la Stasi - 09 Novembre


Archives de la Stasi.



Siège de la Stasi.

Dans les semaines qui ont suivie la chute du mur de Berlin, le PSU (Parti Socialiste Unifié) qui dirigeait la RDA depuis 1949, fut dissous, ainsi que sa police politique, la Stasi. La Stasi fut créée en 1950 pour remplir les fonctions de police politique. La principale mission de la Stasi était de traquer les opposants au régime.

Au cours des années, les agents de la Stasi ont rassemblé des millions de dossiers, jusqu’à en faire un fonds d’archives de 194 km linéaire. Il reste encore 180 km de dossiers, le reste ayant été partiellement brûlé ou détruit par les agents de la Stasi après la chute du mur. Heureusement, Les dossiers abîmés ont été récupérés, et le gouvernement s'emploie actuellement à reconstituer chacun d'entre eux, ce qui pourrait prendre encore des années. Ce fonds d’archives est un des plus important de l’Allemagne.

À ce jour, Des millions de demandes ont été déposées pour consulter ces dossiers (on parle de plus de six millions de demandes). Comme le rappelle Marianne Birthler, Présidente de L'administration du Commissariat fédéral pour les dossiers du Service de la Sécurité d'Etat de l'ancienne RDA (BStU) – aussi appelée aussi Administration Birthler :

«Les dossiers de la Stasi sont une archive
particulière pour laquelle le législateur
a, non sans raison, établi des normes
juridiques, particulières elles aussi. La
raison en est surtout le caractère
particulier des documents, qui ont, dans
une proportion considérable, été obtenus
dans des conditions contraires aux droits
de l'homme.
»[1]

On retrouve principalement dans les archives de la Stasi des dossiers, des fiches, des films, des photos, des documents sonores et des microfilms.

L’édifice de la Stasi sert maintenant de musée. Le site Internet (en anglais) permet de voir quelques photos intéressantes[2].

__________________
[1]http://www.goethe.de/ges/pok/dos/dos/ern/vgp/fr3595739.htm
[2]http://www.stasimuseum.de/en/enindex.htm


Berlin - 09 Novembre



Une section du mur de Berlin au Centre de commerce mondial à Montréal.
Source de la photo


Berlin, 9 novembre 1989. Contrairement à certaines personnes (comme le Président Sarkozy ici et ici) , je ne vais pas tenter de vous faire croire que j’étais à Berlin le fameux soir où le mur est tombé. Mais je ne vous cacherai pas que je suivais intensément l’actualité politique du temps. Bien sur, tout n’a pas débuté avec la chute du mur de Berlin ; d'autres pays se sont ouverts avant la RDA. Mais la chute du mur incarne la fin d'une époque. La chute de d’autres symboles surviendront au cours de l’année - et les années suivantes (la révolution de velours de la Tchécoslovaquie le 17 novembre, la démission de Jivkov (chef de l’état Bulgare et secrétaire du parti communiste) en novembre, la dissolution de la Stazi le 14 décembre, la mort du dictateur de la Roumaine Nicolae Ceausescu et de sa femme Elena, tous deux fusillés le 25 décembre 1989, etc.).

Que reste-il vingt ans plus tard de la chute du mur ? Beaucoup de souvenirs, d’espoirs pas toujours comblés, mais le symbole lui, reste.


Pour voir la section du mur de Berlin au Centre du commerce mondial à Montréal, prendre le métro sur la ligne orange jusqu’à la station Square Victoria, prendre la sortie «Centre de Commerce Mondial» et une fois au Centre du Commerce, suivre la ligne rouge sur le plan.