mercredi 16 mai 2007

Compte de notes - 16 mai


La « bête noire » de la musique des années 80 ; Bryan Ferry

Suite logique au merveilleux « Avalon » (1982) de Roxy Music, « Bête noire » (1987) de Bryan Ferry est un incontournable de la musique des années 80 - et de la musique point. Pourtant, je ne suis pas un amateur de la musique des années 80. Loin de là. C’est que les années 80 auront vues quelques unes de mes idoles de la musique rock se « planter » avec l’arrivé du New Wave, du mouvement punk, sans parler de la musique dite New Age (ou nouvelle âge). Alors oui, j’ai une dent contre la musique des années 80. Mais celui qui m’a réconcilié avec cette musique est sans conteste Bryan Ferry avec son album « Bête noire ». J’ai découvert ce disque au début des années 90 chez un couple d’amis de Côte-des-neiges, lors d’un souper mémorable qui devait s’éterniser au delà de minuit. Aujourd’hui ce couple d’amis est séparé – et je suis sans nouvelles d’eux – mais le CD que j’ai acheté une semaine après ce souper, demeure pour moi encore aujourd'hui, un des sommets de la musique. Tout dans ce disque est parfait : la voix de Ferry, d’une justesse sans égale, la musique, entraînant et sensuelle – qui n’est pas trop marqué par les dérives musicales de l’époque. Je ne sais pas si le disque est encore disponible sur les tablettes de plus en plus dégarnies de nos disquaires – après tout, cet album a 20 ans cette année – mais je recommande fortement. Et pas seulement aux nostalgiques de la musique des années 80.


« Bête noire », Bryan Ferry
Étiquette Reprise, 1987.

Compte de notes - 16 mai

« Au five-spot, 5e Rue, dans la Bowery,
vous pouvez parfois voir Thelonious Monk au
piano ; vous entrez. Si vous connaissez le
patron, vous vous installez sans payer à une
table, avec une bière [...] C’est toujours
bondé pendant le week-end. Monk est abîmé dans
ses cogitations, il promène autour de lui un
regard distrait, plaque un accord et énonce un
thème, son pied énorme battant délicatement la
mesure sur le plancher ; la tête, tournée de
ce côté, il écoute, il pénètre dans le piano. »
[...]
« Le five-spot est éclairé chichement,
les serveurs sont inquiétants, mais il y a
toujours de la bonne musique, parfois John
« Train » Coltrane fait pleuvoir tout à l’entour
les notes rudes de son gros cornet ténor. »

Jack Kerouac
scènes new-yorkaises
dans Le vagabond Solitaire
PP. 175-176, Folio No. 1187.


Monk et Coltrane ensemble, méchant duo. Nostalgique d’un temps à jamais disparu ? Jaloux de Kerouac pour ne pas avoir assisté a une telle rencontre de deux grands noms du jazz ? Faite comme moi et procurez-vous « Thelonious Monk With John Coltrane » (voir mon billet intitulé « musiques » en date du 23 avril).














Si ce n’est pas assez, Offrez-vous « Thelonious Monk Quartet With John Coltrane » (Complete Live at The Five-Spot, 1958) - il semble que la qualité de l’enregistrement laisse à désirer. Sinon, misez vos sous sur « Thelonious Monk quartet with John Coltrane at Carnegie Hall ». Des enregistrements inédits, découvert à la « Library of congress » un peu par hasard, il y a trois ou quatre ans. L’enregistrement est d’une qualité exceptionnelle à ce qu’on dit... Au fait, j’écume les boutiques de disques usagés depuis plus d’un an pour mettre la main sur ces deux albums...
















Parfois, faut pas chercher à en dire plus. Faut juste écouter...

Compte de notes - 16 mai



« Metropoli », Idea 6

Mettez ensemble six musiciens (tous italiens) bourrés de talents, dix compositions originales avec un respect total pour le jazz standard et vous obtiendrez « Metropoli », de Idea 6. J’ai comme l’impression qu’il y a un engouement de plus en plus grand pour un jazz standard - en tout cas, c’est la constatation que j’ai pu faire en me rendant dans deux grandes surfaces du disques à Montréal récemment. Faut dire que depuis les années 70, le jazz s’est éclaté et a laissé place à des influences multiples, y gagnant peu mais en y perdant beaucoup (essayez donc d’écouter ne serait-ce que 10 minutes de free jazz, d’acid jazz ou de punk jazz sans devenir fou...)

Donc, nous assistons au retour du jazz standard. Et encore mieux, avec des pièces originales qui sauront satisfaire autant l’amateur que l’amateur avertis. Et pas étonnant de retrouver un jazz d’une si grande qualité du coté de l’Europe lorsqu’on sait que les États-Unis, à cause d’une politique de replis sur soi (peur de tout ce qui est « autres ») sont condamné à répéter toujours les mêmes choses (oui, c’est une prise de position et je l’assume).

Ne boudez pas votre plaisir et plutôt que de vous rendre au FIJM (festival international de Jazz de Montréal) qui n’a de jazz que le nom, rendez-vous chez votre disquaire et faite l’expérience d’un jazz standard contemporain.

Des extraits audio de « Metropoli » sont disponibles ici, en format MP3 et WMA :
http://www.juno.co.uk/products/201401-02.htm

« Metropoli », de Idea 6
Étiquette Deja Vu (Italie) via une importation japonaise

lundi 14 mai 2007

Compte de notes - 14 mai


Eric Legnini Trio, « Miss Soul »


La musique jazz d’Eric Legnini est rayonnante et irrésistiblement entraînante. Parfois douce et mélancolique, parfois bien rythmique, le mode trio est le véhicule par excellence de cette musique. Entouré du batteur français Franck Agulhon et du contrebassiste italien Rosario Bonaccorso (remplacé par Mathias Allamane sur les pistes 1, 2, 12), le pianiste Éric Legnini (italo-belge) nous convit a de très beaux moments de jazz, comme il s’en fait de plus en plus du coté de l’Europe et de moins en moins du coté des États-Unis !

Le jazz de Legnini demeure fidèle aux valeurs fondamentales du jazz, tout en mariant une touche de modernité que même l’amateur de jazz standard fini ne pourra renier.

Enregistré du 1er au 4 septembre 2006 à Amiens, en France et sorti en janvier 2006, « Miss Soul » de Legnini est un disque que je recommande chaudement à l’amateur de jazz.

Et je vous met au défi de ne pas claquer des doigts en écoutant certaines pièces !



Eric Legnini Trio, « Miss Soul »
Label Bleu