vendredi 20 avril 2007

Québec City - 20 avril



Mise à jour 24 avril

J'ai lu, d'une couverture à l'autre, dans l'autobus qui me conduisait vers Québec, "Le diable par la queue, suivi de Pourquoi écrire ?" de Paul Auster. Chaudement recommandé par mon libraire, je dois avouer qu'il avait tout à fait raison ; c'est un récit très intéressant à lire pour mieux comprendre la genèse de l'oeuvre de l'écrivain.
Petit problème ; comme j'avais terminé le seul livre qui voyagait avec moi, je me retrouvais sans rien à lire ! Tant pis, j'ai fais un saut au "Comptoir du livre" sur St-Joseph (dans St-Roch). Dans cette caverne d'Ali Baba, j'ai trouvé :



Tom Sharpe "La grande poursuite", Gallimard, Folio

Laura jacobs "New-Yorkaises", Rivages poche / Bibliothèque étrangère


J'ai débuté le Jacobs. Pour l'instant, c'est tout bon.



"Le diable par la queue, suivi de Pourquoi écrire ?", Paul Auster
Le livre de poche
ISBN : 978-2253149200
CCR : 112.re/AUS

jeudi 19 avril 2007

Compte de mots - 19 avril



« il n'est rien de plus noble que de s'accommoder
des quelques désagréments que nous apportent les
serpents et la poussière pour jouir d'une liberté absolue
».
- Jack Kerouac

Je me suis jeté mardi dans la lecture du recueil de nouvelles « Le vagabond solitaire » de Jack Kerouac. C’est inégal mais tout bon. Avec « Le vagabond solitaire », Kerouac donne une bonne idée de son immense talent de conteur. À partir de souvenirs personnel, il arrive à tisser une trame de vie palpitante de l’Amérique d’après-guerre. Pas celle de l’Americain Way of life, mais celle des marginaux, des laissés pour compte, des clochards célestes, du hobo américain*. Le texte qui m’a le plus touché est sans contredit celui intitulé « Le vagabond américain en voie de disparition ». Kerouac y dépeint une Amérique remplis d’interdits pour le « voyageur solitaire ». Je n’imaginais pas que l’Amérique du temps de Kerouac pouvait être si répressive envers ses propres citoyens. La nouvelle « Grand voyage en Europe » nous montre un Kerouac un peu naïf - mais très attachant.

Un bon livre qui m’aura permis surtout de « voyager » à travers l’Amérique, moi qui n’est pas un bon voyageur. Je fais mienne cette phrase du journal de Mauriac :

« Un voyage rapide, même par les voies les plus
ordinaires ne me laisse que des souvenirs de
poussière, de fatigue, d’insommie (sic) et de
dispersion
».
- François Mauriac, Journal, Tome I
page 45, dans l’édition Grasset imprimé pour les Éditions Variétés, en mars 1944, à Montréal.

Jack Kerouac « Le vagabond solitaire »
Gallimard, collection Folio
277 pages
ISBN : 9782070371877
112.n/KER (nouvelles)

_________
* si l’histoire du hobo américain vous intéresse, un article court mais fort intéressant (en anglais) chez Wikipedia
http://en.wikipedia.org/wiki/Hobo

mardi 17 avril 2007

Acquisitions - 17 mars

J’ai fais un saut jeudi dernier chez mon libraire de quartier - si vous êtes un habitué de ce blogue, vous savez que je parle ici de la librairie de livres usagés Delteil, rue Saint-Denis. Je n’avais que quelques minutes, alors impossible de m’attarder longuement dans les allées (soupirs !).
J’ai tout de même mis la main sur trois bouquins prometteurs :

Joseph Roth
« La fuite sans fin »
CCR : 141.r/ROT (roman)

Kressmann Taylor
« Inconnu à cet adresse »
CCR : 112.r/TAY (roman)

Paul Auster
« Le diable par la queue, suivi de Pourquoi écrire ? »
CCR : 112.re/AUS (récit et essai)


Et vous, qu’est-ce que vous avec acquis récemment ?

Édito - 17 mars

Est-ce que nous travaillons trop et trop vite ?
Pourquoi cette question ? Dans mes nombreuses tâches comme archiviste, j’ai la responsabilité de faire parvenir au dépôt légal deux exemplaires des livres que nous publions* Hier, je reçois une lettre - bilingue - du dépôt légal d’Ottawa, m’indiquant que depuis le 1er janvier 2007, il y avait des modifications au dépôt légal. Bon, déjà que la lettre me soit parvenue trois mois et demi après l’entrée en vigueur des modifications dénote un manque flagrant de respect et de laisser allez épouvantable - mais ça, de la part du gouvernement, nous y sommes habitués. Alors pas de surprise.

Dans la lettre, on nous explique en sept (7) petites lignes la teneur des modification. Puis, juste dessous, la phrase suivante :
« Pour de plus amples renseignements,
nous conseillons au lecteur de consulter le
lien suivant
» (suit une adresse Internet).
Bon, déjà dans l’adresse, je décèle une erreur. Comme l’adresse termine la phrase, le fonctionnaire qui a écrit cette lettre a foutu un point (.) à la fin. J’ai assez d’expérience pour savoir qu’une adresse Internet ne se termine pas par un point. Encore là, pas de surprise car même en 2007, c’est encore une erreur courante (soupirs) ! Alors Je tape l’adresse dans Safari (je suis sous Mac OSX au bureau) tout en omettant le point final et... rien ! Safari ne parvient pas à trouver le serveur ! Je retape l’adresse en respectant les 55 caractères (un mélange de lettres, chiffres, barres obliques, traits d’union, points et le point final). Rien à faire, le serveur est introuvable. Je vérifie une autre fois - c’est tellement facile d’oublier un caractère - mais non, tout est là ! Je décide donc d’utiliser Firefox, même si j’ai des doutes. Et effectivement, je ne suis pas plus chanceux avec Firefox. À partir de là, je me pose toutes sortes de question :
- Se pourrait-il que le serveur du gouvernement soit « down » ?
- Un problème de compatibilité avec le MAC ?
- Les fureteurs ne sont pas compatible ?
- J’ai comme le goût d’un espresso - oups, c’est hors sujet ;-)

Je retourne la feuille pour lire la version anglaise et constate que l’adresse du site est identique (au point d’avoir répété l’erreur du point finale dans l’adresse) à l’exception d’un caractère, qui sert de code de langue. Dans l’adresse en français il y a la lettre « f » isolée par un point et un trait d’union (pour french) et en anglais, c’est la lettre... ben oui, vous avez deviné, la lettre « e » pour english. Je décide donc de taper l’adresse Internet en anglais (en me disant qu’une fois dans la page du site, je trouverai bien le moyen de basculer dans le site en français) mais ô surprise, le serveur est encore introuvable !

Pendant quelques secondes, je me retrouve en panne d’inspiration, ne sachant pas trop quoi faire. Puis, l’idée qu’il pourrait y avoir une seconde erreur (la première étant le point final) dans l’adresse Internet devient de plus en plus plausible. Et cette erreur se serait répercuté autant dans l’adresse en anglais qu’en français.
Je décide alors de lancer une recherche via Google. Et Google fut mon ami ; après avoir tapé deux mots contenus dans l’adresse et en faisant suivre des mots "dépôt légal", Google pointe exactement la bonne page. Et mon intuition était bonne :
1. il n’y a pas de point final dans l’adresse (première erreur)
2. il y a deux caractères de trop dans l’adresse inscrite sur le document papier (deuxième erreur).
L’erreur ? On avait ajouté dans l’adresse Internet du document papier l’extension gc (pour gouvernement canada) alors que dans l’adresse réelle, l’extension gc n’existe pas !

La saga aurait pu s’arrêter là - après tout, je n’ai perdu que quinze minutes ! Mais je n’étais pas au bout de mes peines. Comme la lettre indiquait que
« Pour de plus amples renseignements,
nous conseillons au lecteur de consulter le
lien suivant
»
je me disais que se serait une bonne idée d’en savoir un peu plus. Car avouons-le, les sept petites lignes du document ne disaient pas grand chose. Alors quel ne fut pas mon étonnement de constater que l’information dans le site Internet était identique au contenus de la lettre ! Identique au point d’avoir respecter exactement la même mise en page avec les points de formes, etc. !
Tabarn... Je me suis tapé tout çà pour rien ! Tout çà, sans avoir une miette d’information supplémentaire ! Grrrr !

Alors je relance la question du début :
Est-ce que nous travaillons trop et trop vite ? Pour moi il est clair qu’au dépôt légal :
1. personne n’a pris la peine de relire la lettre
2. personne n’a pris le temps de tester le lien Internet suggéré
3. personne ne s’est rendu compte que le site Internet était une copie conforme de la lettre - et que dans un cas semblable, on ne devrait jamais inciter les gens à se rendre sur le site Internet pour "de plus amples renseignements".

Pour moi, il est clair que quelqu’un au dépôt légal a travaillé trop vite. Beaucoup trop vite. Et c’est une « maladie » qui se propage partout, au nom de la sainte productivité : en son nom, il faut produire et encore produire (et toujours à moindre coût) même si en bout de ligne, le résultat est bâclé.

_____
* deux exemplaires au dépôt légal à Québec et deux autres exemplaires au dépôt légal à Ottawa. C’est la loi et nous ne pouvons nous y soustraire.