mardi 30 décembre 2008

Compte de mots - 30 décembre

«Ma chienne de vie» de James Thurber



J'ai découvert l'univers loufoque de James Thurber (1894-1961) au début des années 70, par un article dans le Reader's Digest. Jusqu'à tout récemment encore, j'avais conservé cet article dans mes archives personnelles. Difficile de décrire Thurber : il est tout à la fois chroniqueur, illustrateur, humoriste, journaliste et.... excentrique.

«Selon Benvenuto Cellini, tout homme devrait avoir atteint au moins l'âge de quarante ans
avant de s'essayer à une entreprise aussi noble que de coucher sur le papier l'histoire de
sa vie. Il a ajouté que l'auteur d'une autobiographie se devait d'avoir excellé en quelque
manière. De nos jours, nul quidam possédant une machine à écrire ne tient le moindre
compte des préceptes surannés du vieux maître. Personnellement, je n'ai excellé en aucun
domaine, si ce n'est une remarquable et - aux dire de plusieurs amis - inexplicable
aptitude à atteindre des bouteilles de ginger ale vides avec des petits cailloux, a une
distance de trente pas
»
(p. 9)

L'humour de Thurber est particulier, pour ne pas dire unique. Son autobiographie l'est tout autant. L'auteur s'attache plus a décrire l'excentricité de sa famille que sa propre excentricité. Et quelle famille en plus ! Tous le monde est un peu détraqué. Même le chien ! En fait, en refermant le livre un peu plus tôt cette semaine, j'avais le sentiment que rien - ou presque - dans cette autobiographie était vraie. J'avais l'impression que Thurber nous menait en bateau. Parfois, dépeindre à gros traits n'est pas la meilleure des solutions. C'est la voie qu'a emprunté l'auteur toute sa vie. C'est parfois drôle mais parfois, pas du tout.

«My Life and Hard Times» fut publié en 1933 et est dédié à sa mère, Mary Agnes Fisher Thurber


James Thurber
«Ma chienne de vie»
Titre original : My Life and Hard Times
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jeanne Guyon
Rivages.
2008 pour cette édition. 143 pages
ISBN : 9782743618209
CCR : 112.au/THU

lundi 29 décembre 2008

Compte de mots - 29 Décembre

«Howards End» de E. M. Forster



Comme j'ai pu aimer ce roman qui dans sa facture, doit beaucoup a Jane Austen et ce, même si le roman de E.M. Forster fut publié près de 100 ans après «Orgueil et préjugés». J'ai pris tout mon temps pour savourer ce coté vieille Angleterre, cet affrontement entre deux familles, deux mondes que tout oppose : l'humanisme des Schlegel et le matérialisme des Wilcox. Mais c'est surtout dans la difficulté à communiquer avec autrui que se construit cette histoire.

«Après le petit déjeuner, elle lui demanda un bref entretien»
- «Mais oui, dit-il. Bien sûr, j'ai du temps, ma chère amie. Que demandez-vous ?»
- «Rien.»
(page 242)

Le livre s'ouvre avec une lettre d'Helen, qui séjourne à Howards End et le livre se termine à Howards End : mais entre les deux, que de détours, que d'aventures, de déchirements aussi. Un beau portrait de la société anglaise d'avant guerre, dans ce qu'elle avait de plus noble et de plus détestable. À lire et à relire.

Mais fidèle à son exécrable habitude, 10/18 aura su être médiocre jusque dans les 19 petites phrases de la C4 en écrivant «En devenant la seconde Mrs. Wilcox, Helen Schlegel...» Tous le monde sait bien que ce n'est pas Helen qui deviendra la seconde épouse de Mr. Wilcox, mais bien Meg (Margaret). Et si sur la C4 on écrit le nom de Helen à l'anglaise, à l'intérieur du livre, on francise son nom en Hélène : c'est pas sérieux, c'est un ou l'autre. Cette maison d'éditions fantoche ne mérite plus que j'achète ne serait-ce qu'un seul livre neuf ; je vais me contenter - comme pour ce livre - d'acheter usagé. Ainsi, cette médiocre maison d'éditions n'aura plus un seul sous de moi.

On dit de «Howards End» que c'est le véritable chef d'oeuvre de Forster, plus que «La route des Indes». Au lecteur d'en juger...

E. M. Forster
«Howards End» (roman)
Traduit de l'anglais par Charles Mauron
10/18, collection Domaines étrangers
1992 pour cette édition. 379 pages
ISBN :9782264017932
CCR : 121.r/FOR



dimanche 28 décembre 2008

Compte de mots - 28 Décembre

La douceur des hommes



Ne dit-on pas que «dans les petits pots les meilleurs onguents» ? En tout cas, ça s'applique à merveille a ce tout petit roman - son premier en fait - de Simonetta Greggio et intitulé «La douceur des hommes». Le roman de format poche fait tout juste 154 pages et mise à part pour la dernière partie du roman qui est à mon avis de trop (mais ça se rattrape pour les toutes dernières pages), tout le roman est d'un grand bonheur. C'est un roman qui nous parle de l'amour de la Vie et de l'Amour tout court. C'est une histoire tout en douceur et tout en désir.

- «Vous lui avez dit [...] que vous l'aimiez ?»
Non, c'était trop tôt... et puis tout d'un coup, ça été trop tard».
(page 141)

«La douceur des hommes» c'est l'histoire de Fosca qui, au seuil de sa vie, se raconte. Ce qu'elle raconte ? Essentiellement, son rapport avec les hommes qu'elle a aimé. Mais c'est aussi un ode à la vie. À l'importance de croquer le présent. Et c'est Constance, sa petite fille «adoptive», qui l'écoute, le temps d'un «road trip» vers l'Italie. Après la mort de Fosca, Constance découvre des lettres, un journal et la vérité sur ce qui l'unit à Fodca.

Un très beau roman donc, qui nous réconcilie avec la Vie et L'Amour, avec les hommes et les femmes. Du moins, durant 154 pages...



Simonetta Greggio
«La douceur des hommes»
Le livre de poche, 153 pages
2007 pour cette édition
ISBN : 9782253116073
CCR :143.r/GR

Église - 28 décembre

Église de la paroisse Saint-Vincent-Ferrier


Photo de l'auteur - 28 décembre 2008

Tout juste derrière le parc Charles Sandwith Campbell, se trouve l'imposante église de la paroisse Saint-Vincent-Ferrier. Située sur la rue Jarry [1], L'église fut construite en 1930-1931, selon les plans de l'architecte Ludger Lemieux. La bâtiment, qui reprend la forme d'une croix latine, est de la taille d'une cathédrale. À l'intérieur de l'église, on retrouve un orgue magnifique qui fut construit par la maison Casavant Frères de Saint-Hyacinthe [2]. Malheureusement, l'orgue, qui n'a jamais été restauré et qui n'a fait l'objet que d'entretiens sporadiques, est très fragile.

Des photos de l'église (intérieur et extérieur) de même que de l'orgue sont disponibles ici.


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[1] 301 rue Jarry Est, tout à coté de la station de Métro Jarry, dans le quartier Villeray.
[2] http://www.uquebec.ca/musique/orgues/quebec/svincentfm.html





De retour... 28 Décembre

De retour de vacances... 

Je ne suis pas allé bien loin ; je suis resté à Montréal en fait, mais j'avais grandement besoin de me reposer et de me tenir loin de tout. Même de mon blogue. Me voici de retour, reposé et en grande forme (je passe sous silence quelques maux dû au fait que je vieillis). Et je suis en vacances pour encore plus d'une semaine !

Beaucoup de musiques, de lectures, de photos aussi sont au programme de mes vacances. Tiens, une petite photo faite cet après-midi de grands vents dans le parc Charles Sandwith Campbell (1858-1923) dans Villeray.


Chêne avec ses feuilles en plein hiver, dimanche 28 décembre 2008


Un mot ou deux sur Charles Sandwith Campbell :

Né en 1858 a Kingston en Ontario, Campbell a passé la plus grande partie de sa vie au Québec. Il a fait ses études au collège Bishop à lennoxville puis à l'université Laval à Québec, ou il fut reçu avec «grande distinction».

Philanthrope, avocat et humaniste, il devait fonder le plus grand et le plus influent cabinet d'avocats de Montréal de son temps : Campbell, Meredith & Allan.

À sa mort en 1923, l’avocat montréalais (célibataire) laissa un important fonds (1, 000,000 $) destiné à la présentation de concerts gratuits dans les parcs, et ce, à perpétuité. Ce don par testament avait pour but de faire la promotion des artistes d’ici, tout en permettant à la population des quartiers populeux d’assister à des concerts gratuits. Et encore aujourd'hui, la tradition se poursuit ; plus de 5 000 concerts en plein air ont été présentés par la Succession Charles S. Campbell.

Anecdote : il existe trois parcs au nom de Charles Sandwith Campbell à Montréal.