mercredi 18 février 2009

Bad Photoshop - 18 Février





Si c'est un produit pour PC, pourquoi diable photographier un MacBook Pro d'Apple ;-)

Classer ses livres, la suite - 18 Février


Classer ses livres, la suite (mais pas la fin)



Un ami me demandait l'autre jour comment faire pour créer une structure de classification minimaliste de ses livres (pour une distinction entre classification et classement - très important - voir plus bas). Je me suis penché sur le problème - un tout petit problème en fait - et je suis arrivé avec trois propositions :

important : sachant que l'ami en question possède grosso modo 300 livres, il pourrait se conter de diviser ses livres en deux catégories :

Fiction
Non-fiction


À l'intérieur de chacune des catégories, il pourrait tout simplement classer par sujets : Par exemple, dans la catégorie Fiction, il pourrait créer un regroupement pour la «SF et le fantastique», un autre pour le «polar et l'aventure», un autre avec la «littérature», etc.
Pour la catégorie Non-fiction, il pourrait créer un regroupement pour les «sciences», un autre pour les «techniques», un autre pour «l'art», etc.
En fait, tout dépends de ses centres d'intérêts (nombreux ou non ?) et du nombre de livres car si ce même ami avec plus de 500 livres, je lui proposerai plutôt un des deux scénarios suivants :

Fiction
Non-fiction

Arts (ou Science)

ou


Fiction
Non-fiction
Arts
Sciences

Tout comme pour le premier exemple, l'ami en question pourrait regrouper, à l'intérieur de chacune des catégories, des livres par sujets. Mais il pourrait tout aussi bien le faire par couleur, ordre alphabétique d'auteur, etc. Par contre, ce qu'il est important de comprendre c'est qu'aucun système n'est parfait : du plus simple au plus sophistiqué, ils ont tous des failles. Il faut apprendre à composer avec les failles. Et puis, il ne faut pas toujours mettre la faute sur la structure de classification ; c'est parfois nous même, avec notre système de recoupement bien personnel de ce qui devrait et en devrait pas se côtoyer, qui sommes responsables des faiblesses de la structure de classification !

Et n'oubliez pas qu'aucun plan ne saurait complet sans un inventaire (è faire dans dans excel, FileMaker Pro, etc.) avec une localisation pour chacun des livres.




Distinction à faire entre classement et classification.

Le classement et la classification sont deux choses complètement différentes : le classement c'est l'action physique de classer. Ranger un livre dans un bibliothèque c'est classer. La classification elle, c'est l'opération intellectuelle. C'est l'idée. Le concept.

Pas encore convaincu ? un exemple concret pour vous aider a vous y retrouver entre classement et classification ;
chez-moi, la littérature française se retrouve sous la cote 131 :
1 pour littérature et 31 pour la France. Prenons quatre ouvrages d'un même auteur. Prenons le cas de Jean-Paul Sartre. La classification (le concept) de tous les ouvrages de Sartre sont réunis sous une même cote (seul le genre diffère) :

«Le diable et le bon Dieu» a la cote 131.t/SAR
1 = littérature
31 = France
t = théâtre
SAR = Sartre (trois premières lettre du nom)

«Journal de la drôle de guerre» a la cote 131.j/SAR
1 = littérature
31 = France
j = journal
SAR = Sartre (trois premières lettre du nom)

«Les chemins de la liberté» a la cote 131.r/SAR
1 = littérature
31 = France
r = roman
SAR = Sartre (trois premières lettre du nom)

«Les mots» a la cote 131.ab/SAR
1 = littérature
31 = France
ab = autobiographie
SAR = Sartre (trois premières lettre du nom)

Ça, c'est la calssification. Mais par choix, les quatre livres ne sont pas classé physiquement au même endroit. J'ai classé «Le diable et le bon Dieu» avec le théâtre français (cotoyant ainsi les oeuvres de Beaumarchais, Voltaire, Molière, Marivaux, etc.). Le «Journal de la drôle de guerre» est classé avec les «journaux» (avec Simone de Beauvoir, Saint-Denys Garneau, etc.). De même que «Les chemins de la liberté» est classé avec les romans français du XXe siècle et enfin, «Les mots» avec, vous l'aurez deviné, les autobiographies.

Donc, pour résumer, la classification réunit (intellectuellement) dans mon exemple, l'oeuvre de Jean-Paul Sartre. Mais pas le classement physique.

En fait, pour être parfaitement honnête avec vous, j'ai regroupé physiquement l'oeuvre de et sur Sartre en Corpus. Donc, physiquement, tout est ensemble - contrairement à ce que je viens de démontrer ! perdu ;-)


Compte de mots - 18 Février


La pomme pourrie du panier




Deuxième roman réussit pour cette auteure qui fut à la tête de MI5* pendant cinq ans (de 1992 a 1996). Et on nage toujours en plein complot avec le roman, mais cette fois-ci, la menace vient de l'intérieur : une taupe au sein du MI5.

L'action débute à Londres, dans une librairie où des mouvements suspects et surtout, la présence d'un imam fondamentaliste laisse présager des jours sombres. Une surveillance étroite de l'endroit est mise en place, deux pièges sont tendus mais malgré tout, le plan échoue lamentablement, avec mort d'homme. Comment en est-on arrivé là ? En même temps, en Irlande, un des chefs de l'IRA confesse, sur son lit de mort, l'existence d'une taupe dans les services secrets anglais. Deux histoires qui finiront par n'en faire qu'une. Et c'est Liz Carlyle qui au bout du compte, et avec l'aide de ses collègues, est chargée d'élucider le cauchemar : l'identité de la taupe.
Mais il y a plus ; on découvre bientôt que la taupe, aidé de trois jeunes indo-pakistanais, va tenter de commettre un attenta dans Oxford, lors d'une cérémonie officielle. Mais où, quand et surtout, comment ?

Si le rythme du roman est un peu lent au début, la tension monte tout au long du roman pour culminer jusqu'à la conclusion. Mais si la taupe est démasqué, les motivations sur son geste ne sont pas tout à fait résolus au yeux de Liz Carlyle.

Stella Rimington a réussi à faire de son personnage (Liz Carlyle) un être crédible, bien ancrée dans la modernité, tout en s'inspirant ouvertement du personnage de George Smiley, le principal héros de John le Carré, ainsi que de sa propre carrière.

Mais avant de vous lancer dans la lecture de ce livre, je vous recommande plutôt de débuter par le premier de cette «série», intitulé «L'invisible» et maintenant disponible en version poche.



«L'un des nôtres»
de Stella Rimington
Traduit de l'anglais (Royaune-Uni) par Maryvonne Ssossé
Édition du Masque, collection Grande diffusion
Paris, 2007 pour cette édition. 382 pages.
ISBN : 9782702433126
CCR : 121.rp/RIM

_____________
* MI5 pour Military Intelligence, section 5 est le service de renseignement britannique, responsable principalement de la sécurité intérieure du Royaume-Uni et du contre-espionnage. Source : Wikipédia



Acquisition - 18 Février



Acquisitions de livres




Courte visite chez Gallimard samedi dernier - en l'absence de mon ami et libraire (qui est en vacances) je ne me suis pas attardé ; je vous expliquerai peut-être un jour pourquoi ma fidélité à la librairie Gallimard ne survivra pas au départ de cet ami. Bref, j'ai acquis onze livres : dix pour moi et un cadeau.

01. Bob Woodward «Mensonges d'État : Comment Bush a perdu la guerre» (essai) E.U.
02. Jacques Bonnet «Des bibliothèques pleines de fantômes» (essai) France
03. John Updike «Jour de fête à l'hospice» (roman) É.U.
04. James Thurber «La vie secrète de Walter Mitty» (roman) É.U.
05. Emmanuèle Bernheim «Le cran d'arrêt» (roman) France
06. Patrick Modiano «Dans le café de la jeunesse perdue» (roman) France
07. Ruddy Doyle «La femme qui se cognait dans les portes» (roman) Irlande
08. Tobias Hill «Le cryptographe» (roman) R.U.
09. Joanne Harris «Classe à part» (roman) R.U.
10. Nadine Bismuth «Êtes-vous marié à un psychopathe ?» (nouvelles) Québec

Le onzième ? Pfft ! vous saurez-pas puisque c'est un cadeau ;-)


mardi 17 février 2009

Compte de mots - 17 Février


Une histoire américaine, dieu en moins.




De par sa façon déroutante a raconter une histoire et à cause de l'absence d'un fil conducteur dans cette même histoire (du moins, au début), j'aurai dû détester le roman ; j'ai plutôt aimé finalement. Ce qui sauve la mise c'est l'humour de l'auteur - et la fin du roman - qui vient racheter les faiblesses générales du livre.

L'histoire est fort simple, mais un brin tordu : en 1969, dans une petite ville universitaire de la Californie, la famille Wright et quelques proches s'apprêtent à vivre une suite de bouleversements qui aura des conséquences graves dans le futur : c'est qu'un écrivain prometteur, de passage dans la famille Wright pour l'action de grâces, va «perdre» le manuscrit qui lui aurait permit de voir sa carrière d'écrivain enfin confirmé. À partir de là, le monde tranquille de cette famille tordue va s'effriter. La «perte» du manuscrit aura des conséquences dans la vie de tous les individus sur place pour l'action de grâce, même de pour l'unique narratrice du roman, Judith Denham (dit Denny), «amie» de la famille et surtout, secrétaire (et accessoirement) maîtresse du père.

Si l'histoire se déroule sur 30 ans, on ne sens pas le poids des années qui passe, pas plus que les changements - c'est qu'entre 1969 et 1999 il s'est passé beaucoup de choses dans la société américaine. Mais pas dans le roman ! Même les personnages n'ont pas l'air de vieillir. Mais l'auteur brosse tout de même un bon portrait sur la société et le moeurs d'une certaine intelligentsia universitaire et ce, même si son humour et sa description du milieu universitaire n'est pas aussi caustique qu'un David Lodge par exemple.

Il faut garder en tête que la traduction d'un ouvrage se déroulant dans la société étasunienne n'est pas toujours aisée ; les mots pour le dire manquent cruellement parfois. C'est le cas avec le roman de David Leavitt. Ainsi, les quelques renvois en bas de pages ne sont pas superflus. Mais traduire un «tv dinner» par un «plateau-télé»* c'est pas la trouvaille du siècle !

La fin surtout réserve une surprise. Je ne m'y attendais pas.


En résumé, c'est pas un grand roman, mais j'ai passé un bel après-midi en compagnie de la famille Wright et de sa narratrice, Judith «Denny» Denham


Le manuscrit perdu de Jonah Boyd
de David Leavitt
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Philippe Rouard
Titre original : The Body of Jonah Boyd
10/18 Domaine étranger
Paris, 2008 pour cette édition. 270 ages.
ISBN : 9782264044686
CCR : 112.r/LEA


___________
* pour les moins de 30 ans - ou pour nos lecteurs européens - un «tv dinner» était supposé représenter une avancée dans l'art de manger. C'est un concept qui est né aux États-Unis : un repas congelé et présenté dans une assiette d'aluminium et compartimenté : un compartiment pour les pommes de terre, un autre pour la viande, un autre pour un légume et un quatrième pour le dessert. Il suffisait de réchauffer le plat dans la cuisinière (c'était avant l'arrivé des fours à micro-ondes). C'est un plat qui se mangeait devant la télévision, d'où le nom de «tv dinner». Cliquer ici pour une photo d'un tv dinner...

lundi 16 février 2009

Compte de mots - 16 Février




«Je sais seulement que je veux survivre - à l'encontre de toute raison, absurdement, comme une bête.»
P.387



Une femme à Berlin - Journal 20 avril 22 juin 1945.

J'ai lu ce très beau livre - un journal en fait - la fin de semaine dernière. C'est une histoire vraie et très touchante, un témoignage précis sur la libération de Berlin par les Russes, vécue au quotidien par une journaliste et les habitants d'un immeubles en ruines.
«Me revoilà dans notre cave-caverne, lundi, 20 heures. Ce soir nous avons entendu les premiers points d'impact de l'artillerie, juste au coin de la rue.»
P. 51

Ce «journal de guerre» raconte un pan d'histoire absent la plus part du temps de nos livres d'histoires ; c'est l'histoire de la destruction d'une ville, de la famine, des maladies, de morts, de viols aussi (cent milles berlinoises sur une population de 4 millions).
«Je sors vérifier dehors dans le couloir sombre. C'est là qu'ils m'attrapent [...] je crie, je hurle... Derrière moi j'entends claquer la lourde porte de la cave. [...] Tous deux s'emparent de moi, me jettent à terre. [...] En haut, j'aperçois l'un un des deux qui monte la garde [...] pendant que l'autre arrache mes sous-vêtements, force son chemin avec violence...»
P. 91

C'est aussi l'histoire d'un monde qui se désagrègent : la fin d'un règne (le IIIe Reich) et le début d'un autre (l'occupation Russe). Il y a aussi la faim qui vire à l'obsession, les vols (quasi banal), l'absence d'électricité, d'eau, de gaz, les rumeurs les plus folles qui courent. Et la vie qui se poursuit.
«Ici et là, devant une porte, une femme, une jeune fille : les traits bouffis, le regard vide. Leur visage révèle qu'ici la guerre vient de se terminer, il y a quelques jours à peine. Les gens ne sont pas encore ressaisis, ils sont encore sous le choc...»
P. 248

Cette journaliste restera «anonyme» pour toujours ; C'était son souhait, lors de la première parution de son journal en 1954, de demeurer anonyme. Décédée en 2001, elle restera anonyme pour la grande majorité d'entre-nous. Celle qui écrivait vouloir «survivre à l'encontre de toute raison» nous aura laissé un témoignage d'une grande force, d'une grande importance.



Une précision : ce journal n'est pas un faux. La précision n'est pas superflue car n'oublions pas qu'il y a plusieurs années, un journal allemand (le Stern je crois) avait acheter à fort prix - et fait publier en partie, avec la caution d'un éminent spécialiste britannique, des carnets attribué à Hitler. Problème ; les carnets étaient faux ! La même chose est arrivée avec la publication du journal de la femme du dictateur roumain Ceausescu, journal qui s'est avéré être lui aussi un faux.

Une femme à Berlin - Journal 20 avril 22 juin 1945
Traduit de l'allemand par Françoise Wuilmart
Gallimard, Folio no. 4653
Paris, 2008 pour cette édition. 394 pages.
ISBN : 9782070349494
CCR : 141.j/ANO