mercredi 12 septembre 2007

You Bet Your Life ! - 12 septembre


Groucho who ?

Je suis un fan fini des Marx Brothers et surtout de Groucho Marx (2 octobre 1890 - 19 août 1977). Récemment, j’ai installé un petit écriteau à l’entrée de la Médiathèque

« From the moment I
picked your book up
until I laid it down, I
was convulsed with
laughter. Some day
I intend to read it.
»
- Grouche Marx


(traduction maison : Du moment que j’ai pris votre livre entre mes mains jusqu’à ce que je le dépose, j’ai été tordu de rire. Je compte bien le lire un jour).

Fallait bien que ça arrive : on vient de me demander qui est Groucho Marx... Je ne suis définitivement pas de mon temps...

Compte de mots – 12 septembre

François Villon – Oeuvres complètes



… « Ils raconteront plus tard qu’ils furent les derniers à voir Villon […] et que dès lors, personne n’eut plus jamais de nouvelles de moi. » Villon (1431-?)
Jean Teulé, « Je, François Villon »










Relire ses classiques, quel beau programme en ces premiers jours d’automne. J’aime bien relire certaines oeuvres, certains auteurs (classiques ou non). Je n’en ai nulle honte voyez-vous. Et ne cherchons pas à savoir pourquoi, mais c’est principalement en automne que j’aime relire*
C’est ainsi que depuis trois jours, je relis avec un grand bonheur « Oeuvres complètes de François Villon », ouvrage publié chez Garnier en 1942. Pour la petite histoire, j’ai acquis ce livre il y a une douzaine d’années au moins, dans une petite boutique de livres usagés dans le village de Wakefield, en Outaouais, pour la modique somme de 5$
Le livre, en très bon état malgré ses 65 ans, est d’un poids considérable ; c’est que l’on imprimait pas les livres sur du papier journal en ces temps-là (et ce, même si nous étions au coeur de la guerre en France). L’autre chose qui étonne, c’est le nombre de pages du livre : 308 pages. Pourtant, l’oeuvre avérée de Villon est fort mince. Mais comme le rappel Louis Moland dans l’avertissement au lecteur ;

« Les poésies de maître François Villon formeraient un très mince volume si on les réduisait à ce qui lui appartient authentiquement. Le Petit Testament, le Grand testament, quelques pièces détachées et le Jargon. Le volume a été, d’édition en édition, grossi, sous la rubrique complaisante : Œuvres attribuées à Villon, de pièces accessoires qui dépassent en étendue l’élément principal. Nous avons suivi l’exemple de nos devanciers, en les reproduisant, sans vouloir plus qu’eux en imposer au lecteur. »

Peut-être avons-nous découvert d’autres textes de Villon depuis la publication de ce livre ? Faudrait sans doute que je me mette à la recherche d’un ouvrage un peu plus récent. Mais en même temps, j’aime bien l’idée de (re)lire les poèmes de Villon dans cet ouvrage d’un autre temps.

François Villon passe pour un poète ardu ; la barrière de la langue (le moyen français c’est pas évident), le peu d’historicité des personnages et situations évoqués par Villon... Même pour les spécialistes, des pans entiers de l’oeuvre de Villon demeurent inaccessibles. Mais il ne faut pas bouder pour autant son plaisir.
Et vous, vous aimez Villon ?


La ballade des pendus (extrait)

La pluye nous a débuez et lavez,
Et le soleil desséchez et noirciz:
Pies, corbeaulx nous ont les yeulx cavez
Et arraché la barbe et les sourciz.
Jamais nul temps nous ne sommes assis;
Puis ca, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charie,
Plus becquetez d'oiseaulx que dez à couldre.
Ne soyez donc de nostre confrarie;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre !


_____
* le temps que je consacrerais à m’expliquer
1. pourquoi j’aime relire
2. pourquoi l’automne
ben je le passerais pas… à lire ! je laisse donc à l’amateur de psycho pop le soin de trouver une explication sur la satisfaction et le besoin de relire pour exister. Moi, je n’ai pas besoin de justificatif pour vivre et (re)lire ; vivre me suffit amplement. (re)lire aussi.


François Villon
Oeuvres complètes[1]
Garnier, collection Classiques Garnier
Format in-16. Impression en caractères Garamond sur papier beau vélin blanc
dans une édition de 1942 (édition originale : 1937)
CCR : 131.po/VIL

[1] titre complet : « Oeuvres complètes de François Villon publiées avec une étude sur Villon, des notes, la liste des personnages historiques de la bibliographie par M. Louis Moland »

mardi 11 septembre 2007

Compte de mots – 11 septembre




Au suivant...

« Regardez autour de vous ! D’un geste de la
main, il indiquait un cabinet cossu, l’hévéa nain,
le bégonia rex, les murs tapissés de livres et, pour
finir, avec un mouvement du poignet qui à la fois
disait sa candeur et insistait sur les revers de son
costume de bonne coupe, il a ajouté : pensez-vous
réellement que je serais arrivé où je suis si Freud
avait tort ?
»
Ian McEwan – Psychopolis et autres nouvelles

C’est ennuyeux comme la soirée canadienne, prétentieux comme Donald Trump et inutile comme Stephen Harper. Aucune finesse dans l’écriture, des personnages sans âme, des histoires sans intérêt.

Et dire que j’avait adoré « Expiation »...

Ian McEwan – Psychopolis et autres nouvelles
Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Françoise Cartano
Gallimard, Collection Folio
Poche, 132 pages.
ISBN : 9782070422098
CCR : 121.n/MCE

dimanche 9 septembre 2007

Compte de mots – 09 septembre



Un mystère qui tombe à plat

- (Nasir) C’était lui Sahib… Le chauffeur ! L’espion
- (Mortimer) Encore ! By Jove ! Tu vois des espions partout ! Décidément, je commence à croire que le secret de l’espadon t’a mis la tête à l’envers !… Allons, au lit !



Un ami – Merci Martin – m’a prêté les deux tomes de « Le mystère de la grande pyramide », les aventures de Blake et Mortimer, de Edgar P. Jacobs. Martin avait raison ; c’est pas d’un grand intérêt. Une histoire banale et sans rebondissement avec une fin plus que prévisible : découverte d’un manuscrit perdu, secret d’un trésor magnifique, Olrik, Blake victime d’un attentat, Mortimer floué par plus malin que lui, chasse au trésor dans la pyramide, les bons contre les méchants, Blake ressuscite, trésor sauvé mais, perte de mémoire chez Blake et Mortimer…
Mais le plus pénible à mon avis, c’est le ton infantilisant du début (j’avais l’impression de lire un guide du professeur version réforme). Jugez-en vous même :
« Oui, deux mots avant que ne se lève le rideau sur l’histoire que je vais te raconter. En effet, pour bien goûter et mieux comprendre ce qui va suivre, j’aimerais que tu lises ces quelques lignes destinées, comme on dit, à planter le décor…. »
Pfft ! N’importe quoi ! Et puis, plus que dans tout autre album de Blake et Mortimer, le trait de crayon rappel trop Hergé*. On pourrait même parler de calquage (pour ne pas dire copiage) dans le cas du Dr. Grossgrabestein, qui est le frère jumeau d’un des professeurs dans Tintin et Les 7 boules de cristal.

Déception oui, mais heureux tout de même d’avoir pu lire de nouvelles aventures de Blake et Mortimer.


* Jacobs a travaillé avec Hergé sur quelques albums de Tintin – ils étaient amis en fait.

Edgar P. Jacobs
« Le mystère de la grande pyramide », les aventures de Blake et Mortimer.
Tome 1. ISBN : 9782870970089
« Le mystère de la grande pyramide », les aventures de Blake et Mortimer.
Tome 2. ISBN : 9782870970096

Compte de mots – 09 septembre


Lodge l’impitoyable

« Je ne peux entendre les premières notes de
« La chanson du berger », dans la symphonie
Pastorale de Beethoven, sans que me revienne
en mémoire le plan que j’avais conçu pour
embrasser la Sainte Vierge, C’est-à-dire, en ce
temps-là, Dympna Cassidy, qui jouait le rôle de
Marie. Ce temps-là était celui de Noël au début
des années 50.
»
- Pastorale, David Lodge.

Impitoyable, Lodge l’est. Quiconque a lu « La chute du British Museum » ou encore « Pensées secrètes » sait combien l’écrivain, qui a un réel talent de conteur, arrive à tracer la ligne juste, le dessin parfait, le trait qui tue. Nul n’est épargné dans ses récits – pas même l’auteur, que l’on devine à travers plusieurs de ses personnages.
« L’homme qui ne voulait plus se lever » est un court (trop court ?) recueil de six nouvelles écrites entre 1966 et 1992. Lodge réussit à couvrir à peu près tout les sujets : l’amour, le sexe, la religion, l’ambition, un premier emploi, la compétition, la convoitise, bref, la liste pourrait s’avérer bien longue...

La plus étrange des nouvelles de ce recueil est sans contredit « L’homme qui ne voulait plus se lever . On pourrait dire que c’est une oeuvre à part chez Lodge ; ça frôle le bizarre, le fantastique. Mais pour les cinq autres nouvelles, elles sont typiques du monde onirique et de l’humour British de Lodge.

Signe d’un ouvrage bien fait, l’auteur a écrit une forme d’introduction pas inutile du tout, pour le lecteur francophone*

* nous sommes loin ici des ouvrages de plus en plus souvent bâclés de chez 10/18 et quelques autres aussi…


David Lodge
L’homme qui ne voulait plus se lever (et autres nouvelles)
traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Suzanne V. Mayoux
Rivages poche / Bibliothèque étrangère
122 pages.
ISBN : 9782743601942
CCR : 121.n/LOD

Compte de mots – 09 septembre



Le plus anglais des romans américains

J’ai beaucoup aimé ce roman policier. Beaucoup. L’histoire, la façon de raconter, la vraisemblance des lieux et des personnages font que j’ai passé quelques belles heures avec le sergent Barbara Havers et l’inspecteur Lynley. Le sujet n’est peut-être pas nouveau (meurtre dans une municipalité rurale du Yorkshire, New Scotland Yard, atmosphère confinée des petits villages et des petites mentalités humaine, l’horreur de certains secrets, etc.). De plus, le lecteur attentif devinera assez tôt ce qui se trame, mais n’empêche, j’ai déjà hâte de mettre la main sur d’autres romans policiers de cette romancière.

« Enquête dans le brouillard » (Grand Prix de la littérature policière en 1988) est le premier roman de cette romancière qui est sans doute, avec Alison Lurie, la plus anglaise des auteurs américains et la plus américaine des auteurs de romans anglais.

J’ai puisé dans l’édition intégrale du « Journal » de Jean-René Huguenin la phrase suivante, qui décrit assez bien le roman d’Élizabeth George :

« Les grands romanciers sont ceux qui
savent faire du mystérieux avec du
quotidien, de l’extraordinaire avec du
banal, du divin avec de l’humain – ceux
qui savent faire quelquer chose avec rien,
comme l’espoir.
»


Elizabeth George
Enquête dans le brouillard
titre original : A great deliverance
traduit de l’anglais (États-Unis) par Dominique Wattwiller
Pocket, 446 p.
ISBN : 9782266117562
CCR : 112.rp/GEO