mercredi 12 septembre 2007

Compte de mots – 12 septembre

François Villon – Oeuvres complètes



… « Ils raconteront plus tard qu’ils furent les derniers à voir Villon […] et que dès lors, personne n’eut plus jamais de nouvelles de moi. » Villon (1431-?)
Jean Teulé, « Je, François Villon »










Relire ses classiques, quel beau programme en ces premiers jours d’automne. J’aime bien relire certaines oeuvres, certains auteurs (classiques ou non). Je n’en ai nulle honte voyez-vous. Et ne cherchons pas à savoir pourquoi, mais c’est principalement en automne que j’aime relire*
C’est ainsi que depuis trois jours, je relis avec un grand bonheur « Oeuvres complètes de François Villon », ouvrage publié chez Garnier en 1942. Pour la petite histoire, j’ai acquis ce livre il y a une douzaine d’années au moins, dans une petite boutique de livres usagés dans le village de Wakefield, en Outaouais, pour la modique somme de 5$
Le livre, en très bon état malgré ses 65 ans, est d’un poids considérable ; c’est que l’on imprimait pas les livres sur du papier journal en ces temps-là (et ce, même si nous étions au coeur de la guerre en France). L’autre chose qui étonne, c’est le nombre de pages du livre : 308 pages. Pourtant, l’oeuvre avérée de Villon est fort mince. Mais comme le rappel Louis Moland dans l’avertissement au lecteur ;

« Les poésies de maître François Villon formeraient un très mince volume si on les réduisait à ce qui lui appartient authentiquement. Le Petit Testament, le Grand testament, quelques pièces détachées et le Jargon. Le volume a été, d’édition en édition, grossi, sous la rubrique complaisante : Œuvres attribuées à Villon, de pièces accessoires qui dépassent en étendue l’élément principal. Nous avons suivi l’exemple de nos devanciers, en les reproduisant, sans vouloir plus qu’eux en imposer au lecteur. »

Peut-être avons-nous découvert d’autres textes de Villon depuis la publication de ce livre ? Faudrait sans doute que je me mette à la recherche d’un ouvrage un peu plus récent. Mais en même temps, j’aime bien l’idée de (re)lire les poèmes de Villon dans cet ouvrage d’un autre temps.

François Villon passe pour un poète ardu ; la barrière de la langue (le moyen français c’est pas évident), le peu d’historicité des personnages et situations évoqués par Villon... Même pour les spécialistes, des pans entiers de l’oeuvre de Villon demeurent inaccessibles. Mais il ne faut pas bouder pour autant son plaisir.
Et vous, vous aimez Villon ?


La ballade des pendus (extrait)

La pluye nous a débuez et lavez,
Et le soleil desséchez et noirciz:
Pies, corbeaulx nous ont les yeulx cavez
Et arraché la barbe et les sourciz.
Jamais nul temps nous ne sommes assis;
Puis ca, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charie,
Plus becquetez d'oiseaulx que dez à couldre.
Ne soyez donc de nostre confrarie;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre !


_____
* le temps que je consacrerais à m’expliquer
1. pourquoi j’aime relire
2. pourquoi l’automne
ben je le passerais pas… à lire ! je laisse donc à l’amateur de psycho pop le soin de trouver une explication sur la satisfaction et le besoin de relire pour exister. Moi, je n’ai pas besoin de justificatif pour vivre et (re)lire ; vivre me suffit amplement. (re)lire aussi.


François Villon
Oeuvres complètes[1]
Garnier, collection Classiques Garnier
Format in-16. Impression en caractères Garamond sur papier beau vélin blanc
dans une édition de 1942 (édition originale : 1937)
CCR : 131.po/VIL

[1] titre complet : « Oeuvres complètes de François Villon publiées avec une étude sur Villon, des notes, la liste des personnages historiques de la bibliographie par M. Louis Moland »

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