jeudi 23 juillet 2009

Compte de mots - 23 Juillet





Genre, tsé...

Je viens de terminer la lecture de «La lettre volée et autres contes» de Edgar Allan Poe, publié chez ERPI en 2007. Le livre, qui fait un peu moins de 100 pages, s'adresse à la clientèle du niveau Cégep. Présenté par Johanne Charbonneau (du Cégep Marie-Victorin) et dans une traduction de Charles Baudelaire, le recueil est composé de cinq contes extraits des «Histoires extraordinaires» et des «Nouvelles histoires extraordinaires». Ayant lu les deux livres étant adolescent (je crois que je possède toujours mon exemplaires des «Nouvelles histoires extraordinaires»), il s'agissait donc plus d'un exercice de relecture que de lecture. Disons que j'étais curieux de voir si j'allais me rappeler des histoires que j'avais lu au «siècle dernier» - ben oui, c'est au XXe siècle que j'ai vécu mon adolescence moi ;-)

Mais avant de m'attaquer aux cinq contes, j'ai débuté ma lecture par le texte de présentation de Johanne Charbonneau. Dans l'avant-propos, à la page XII (amis de la réforme, XII est un chiffre romain qui indique qu'il s'agit de la page 12...) je tombe sur le paragraphe suivant :

«Il continue d'habiter chez sa tante, Maria Clemm, et de donner
des conférences sur la philosophie de la composition et sur le
principe poétique, essai qu'il publiera en 1850. Bien que ses
conférences soient très courues, sa situation financière demeure
très précaire ; ses épisodes alcooliques s'intensifient et, le
3 octobre 1849, il est retrouvé très mal en point sur un trottoir
de Baltimore, près d'un bureau de vote. Hospitalisé, il meurt
quelques jours plus tard d'une crise de delirium tremens
».
(P. XII)

Ainsi donc, Poe publiera son essai sur «le principe poétique» en 1850, mais meurt quelques jours après le 3 octobre... 1849 ! (plus précisément le 7 octobre 1849). Et après ça vous vous plaignez que nos jeunes ont une connaissance «wikipédiesque» des choses ! Faudrait peut-être commencer par bien leur enseigner les choses, non ! Les choses ? Oui, genre tsé que jusqu'à preuve du contraire nous ne pouvons pas publier un texte après notre mort !

Encore une fois, un texte de présentation sans doute écrit à toute vapeur, sans relecture de la part de l'éditeur. Bof ! pas important j'imagine puisque ce texte de 12 pages s'adresse à nos étudiants......


Pour ce qui est des cinq contes, rien à redire sinon que j'aime toujours relire les textes de Poe - et que je n'avais pas oublié les histoires ni les intrigues, malgré la distance dans le temps. Et ça me donne le goût de relire Poe, mais en évitant cette fois-ci les mauvaises présentations de textes...

«La lettre volée et autres contes»
Edgar Allan Poe
Présentation de Johanne Charbonneau
ERPI éditeur, collection Littérature
ISBN : 9782761322911
CCR : 112.n/POE
5,95 $

Technologie - 23 Juillet

Lu cet après-mid, cette dépêche de l'agence France-Presse :

Internet haute vitesse arrive en Afrique orientale
Agence France-Presse (Johannesburg)
23 juillet 2009 | 13 h 17
Les pays africains ayant une façade avec l'océan Indien, à l'exception de la Somalie,
ont désormais accès à l'internet haute vitesse via un câble sous-marin de fibre
optique, ce qui va réduire le coût d'accès à l'internet, a annoncé jeudi la société qui
a installé ce câble. C'est un jour historique pour l'Afrique, qui marque le début d'une
nouvelle ère pour les communications entre le continent et le reste du monde», a
déclaré Brian Herlihy, le directeur général de la société de télécommunications
SEA Cable System (Seacom) qui a posé le câble.



Bravo, mais quid de la Gaspésie ? Faudrait sans doute demander à la société de télécommunications SEA Cable System de venir brancher la Gaspésie, ce que Bell et les autres compagnies de téléphonies canadiennes semblent incapables de faire... Quelqu'un a le numéro de téléphone de Brian Herlihy ?


Consommation - 23 Juillet

L'objet de mes rêves ? Ceci...






Le Nikon D90. Est-ce que le rêve deviendra réalité ? On verra en septembre... Mais tout compte fait, je pourrais avoir le rêve plus modeste et me contenter du D80...

Traduction - 23 Juillet




Les limites d'un traducteur.

J'ai débuté hier la lecture du roman «Le monde de Barney» («Barney's version» en anglais) de Mordecai Richler. J'ai longuement hésité avant d'acheter la version traduite car «Le monde de Barney», qui est un roman très touffu et très ancré dans Montréal, est un piège pour quiconque voudrait s'attaquer à sa traduction : un piège car il fallait à tout prix éviter une traduction tout parisienne et en même temps, éviter une traduction frisant le parler de la rue typiquement montréalais. C'est pourquoi, avant d'acquérir le roman, j'ai lu plusieurs pages ça et là. Et je dois avouer que la traduction de Bernard Cohen me paraissait plus qu'honnête. Et après avoir lu une cinquantaine de pages du roman, je le pense encore. Mais même un bon traducteur a ses limites. Et c'est évident, Bernard Cohen n'est pas un traducteur d'ici. Autrement il n'aurait pas commis autant de bourdes ;

«Avec Maurice Richard, dit "la fusée"...»
(p. 12)

Pardon ? La fusée ? Mais il n'y a pas une seule personne au Québec pour traduire le surnom de Maurice Richard (le Rocket) en... fusée ! Merde ! le Rocket c'est... le Rocket. Même moi qui ne connaît rien au hockey - et au sport en général - je sais ça !

Et à traduire sans vraiment connaître, ça donne parfois des phrases surréalistes :

«...perdirent par "quatre jeux à un" face aux Rangers de New York lors des demi-finales de la "Stanley Cup". Pour "la fusée" toutefois, l'année n'avait pas été si mauvaise...»
(p. 12)

ou encore

«... l'arbitre Dalton McArthur, ce faux drêche patenté, infligea "un carton rouge" a Dickie Moore...»
(p. 31)

Un carton rouge, au Hockey !?! Sacrement ! Heureusement, il n'a pas traduit les «Rangers de New York» par «les Forestiers du nouveau York» ;-) J'ai aussi lu «Saint-Urbain street» (mais j'ai pas noté la page...). Ouate de phoque* comme dirait l'autre ;-)


Je me souviens que la traductrice française de Paul Auster (Christine Le Boeuf), dans le roman «Moon Palace» avait commis le même genre d'impair mais cette fois-ci, pour le base-ball.


En lisant «Le monde de Barney», j'ai compris pourquoi notre amie Jules m'écrivais, le 3 mai dernier que «Le monde de Barney m'avait énormément déçue...» ; c'est effectivement très montréalais, un Montréal que notre amie Jules n'a pu connaître et que je n'ai connu qu'en partie ; l'autre partie m'ayant été raconté surtout par ma mère, qui a un peu vécut ce Montréal de Barney.

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* traduction libre de «What the f...»

mercredi 22 juillet 2009

Compte de mots - 22 Juillet




Toujours de sang froid

Tout petit roman - ou longue nouvelle, c'est selon - de Truman Capote (1924-1984), «Cercueils sur mesure» est un parfait compagnon pour tuer une heure ou deux de pluie un samedi après-midi.

L'histoire pourrait se résumer ainsi : dans un petit village du mid-west américain, un mystérieux tueur en série envoi des cerceuils miniatures par la poste à ses futurs victimes. Détail intéressant et intriguant : à l'intérieur du cercueil on retrouve souvent une photo très récente de la futur victime, ce qui laisse penser que le tueur est de la place. Et justement, Jack Pepper qui enquête sur cette série de meurtres a sa petite idée sur l'identité du meurtrier : Bob Quinn, un grand propriétaire terrien qui a eut maille à partir avec toutes les victimes. Mais voilà, Pepper n'a aucune preuve direct qui pourrait incriminer Quinn. Et le roman se termine sans que le coupable ne soit démasqué. On pourrait croire que c'est un gros bémol, mais il n'en est rien car avec «Cercueils sur mesure», le roman va bien au delà du «who dunn it» traditionnel ; des zones d'ombres persistent et c'est au lecteur de tout démêler. De trouver le coupable.
Vraiment, un texte unique et écrit avec beaucoup de maîtrise. Je recommande fortement ; pendant une heure ou deux, vous en oublierez même la pluie !

Un fait intéressant sur le livre :
Contrairement à son livre le plus connu sans doute («In Cold Blood»), la lecture de «Cercueils sur mesure» se conjugue au «je».


Cercueils sur mesure
Truman Capote
Gallimard, Collection Folio 2€
ISBN : 9782070422029
CCR : 112.n/CAP


Compte de mots - 22 Juillet


- photo à venir -

Le libraire

Je ne parle pas ici de l'excellente revue Le Libraire (http://www.lelibraire.org/) mais bien du «classique» de Gérard Besette (1920-2005) écrit en 1960 et que toute une génération d'étudiants dû lire à une certaine époque au Québec. Avec «Le libraire», Bessette dénonce l'hypocrisie d'une époque et d'une société, celle d'avant la «révolution tranquille»*

Raconté sous forme de journal, Hervé Jodoin, personnage principal du roman, y décrit sa vie de libraire (le jour) et de grand buveur de bière (le soir) et règle ses comptes avec ses semblables (qu'il n'aime pas), avec le clergé (qu'il juge ennuyeux et inutile) et avec une société qui se refuse aux changements. L'action se déroule dans un village fictif, dans un Québec que bien des jeunes aujourd'hui auraient peine à reconnaître : un Québec qui vit sous le joug et la peur du clergé, présent dans toutes les sphères de la vie. Dans un Québec «né pour un petit pain» et obligé de se taire, de baisser les yeux et de dire «yes boss».

Le roman a beau avoir été écrit il y a tout près de 50 ans, j'ai senti moins de distance entre moi et le livre (écrit en 1960) qu'avec «Le retour des oies blanches» de Marcel Dubé (écrit en 1968) que j'ai lu plus tôt cette semaine (et qui fera l'objet d'un billet sous peu).
Je recommande la lecture du roman de Bessette à tous ceux et celles qui ne connaissent pas bien cette période un peu sombre du Québec, période que certains historiens appellent «la grande noirceur» ou encore «le duplessisme».

Un fait intéressant sur le livre :
Pour éviter la censure du clergé, Gérard Bessette doit passer par la France pour faire imprimer son livre.



Le libraire
Gérard Bessette
Cercle du livre de France, collection Poche Canadien
153 pages. 1968 pour cette édition.

Drôle : j'ai acquis ce livre en usagé en décembre 1986 au prix de 1 $ ; c'est le prix qu'on en demandait en 1968...

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* qui ne fut pas une révolution et qui fut loin d'être tranquille, mais ça, c'est une autre histoire...


Découvertes - 22 juillet




Je suis vraiment impardonnable : j'ai fais le plein de musiques et j'ai lu plusieurs bons livres en juillet, mais je ne trouve pas le temps pour vous faire partager mes découvertes. Mais patience, j'arrive....