vendredi 6 mars 2009

Compte de notes - 06 Mars



Photo de l'auteur. Orgue de l'oratoire St-Joseph, Montréal. 1er mars 2009.


Je suis un passionné de musique pour orgue. Je n'ai jamais vraiment compris comment la musique pour orgue était arrivé dans ma vie ; du baroque de Buxtheude en passant par le mysticisme de Max Reger, du groupe Harmonium (si ! si ! )* en passant par Pachelbel, Bach, ou la musique en phases de Steve Reich et répétitive de Philip Glass, la musique pour orgue me fascine depuis toujours. Pourtant, d'aussi loin que je me souvienne, il n'y avait pas de musique pour orgue à la maison. Je crois que ma mère, qui possédait pour l'époque une quantité assez incroyable de vinyles, n'avait pas un seul disque dédié à la musique pour orgue. Encore plus drôle : je n'ai assisté qu'a deux concert d'orgue dans ma vie, dont un était.... une répétition (je ne devais donc pas être là en principe) ! Donc, le mystère demeure entier ! Bref, en feuilletant la revue «À rayons ouverts» de la BAnQ (qu'un copain m'a fait parvenir en PDF sans savoir que j'étais déjà abonné à la version papier) je suis tombé sur un article très intéressant - quoi que trop court - de Élisabeth Gallat-Morin sur «Le livre d'orgue de Montréal». «Le livre d'orgue de Montréal» c'est le plus volumineux manuscrit de musique d'orgue française de l'époque de Louis XIV à nous être parvenu. Et c'est à Montréal, dans le fonds Jean-Joseph Girouard conservé à la fondation Lionel-Groulx, que fut découvert le manuscrit de 540 pages, en 1978. On sait fort peu de chose de ce manuscrit : il fut apporté de France en 1724 part un jeune clerc sulpicien du nom de Jean Girard. Seuls 16 des 398 pièces ont pu être identifiées ; elles sont de Nicolas Lebègue, un des quatre organiste du Roi. Le reste demeure anonyme.

Une partie de ce manuscrit a fait l'objet d'un enregistrement sur deux CD en 1983, avec Kenneth Gilbert à l'orgue, et paru en 1994 chez Analekta. À ma connaissance, personne n'a enregistré ce volumineux livre d'orgue au complet et c'est bien triste car c'est une musique tellement belle et accessible aussi. C'est souvent avec «Le livre d'orgue de Montréal» que j'initie mes amis à la musique pour orgue - oui, oui, avant Bach ! Je possède ce coffret depuis 1995 ou 1996 et je ne me lasse pas de l'écouter encore et encore.

On peut consulter le fac-similé du manuscrit original ou son édition moderne - et même écouter les enregistrements sonores d'une sélection de pièces ici (pour mordus seulement !)


«Le livre d'orgue de Montréal»
Coffret de deux CD
Kenneth Gilbert, orgue.
AN 2 8214-5

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* «Lumière de vie», album «l'Heptade» à 13'29'' jusqu'à la fin


mardi 3 mars 2009

Compte de mots - 03 Mars


«Les deux» Claudel

Moi qui ne suis pas amateur du genre biographie, mais alors là pas du tout, je me suis laissé convaincre de lire «Camille et Paul, la passion Claudel»* de Dominique Bona. Comment j'ai trouvé ? J'ai pas tellement aimé ça finalement. C'est pas mal écrit mais c'est pas superbement bien écrit non plus. Il y a des redites (nombreuses), des erreurs, etc. Bref, il manque à ce livre un véritable boulot d'édition [1].

Je ne doute pas un seul instant de la passion de l'auteure de cette biographie pour les Claudel, mais le «message» ne passe pas, tout simplement. On lit ça sans véritable émotion. J'ai tout de même appris quelques trucs, essentiellement sur la vie passablement dissolue de Paul Claudel : encore un autre qui cite la bible et Dieu à tout moment, mais qui entretien des maîtresses - toujours les mêmes !

En jetant un oeil en librairie l'autre jour, j'ai constaté que Paul Claudel s'efface tranquillement du paysage de la littérature française - non mais sérieusement, vous avez lu du Claudel récemment vous, ou assisté à une représentation du « soulier de satin» ? Alors que Camille, qui était tombée dans l'oublie le plus profond, refait surface depuis près de vingt ans. Au point de passer au premier plan, d'être le Claudel le plus souvent cité dans les conversations, ainsi que l'avait prédit Eugène Blot, un ami de Camille Claudel : le temps a «tout remis en place» ; aujourd'hui, nul ne doute de l'immense talent de Camille Claudel.

On pourrait dire que le nom de Claudel a désormais deux visages, celui de Paul et celui de Camille.



* Grand Prix littéraire des lectrices de Elle France 2008


Camille et Paul, la passion Claudel
Dominique Bona
Éditions France-Loisirs
Paris, 403 pages. 2007 pour cette édition.
131.b/CLA
97822298004649

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[1] éditer un livre, c'est un métier. Un métier qui se perd. Forcément car les maisons d'éditions, qui sont de plus en plus la propriété d'actionnaires, sont beaucoup plus avides de gains monétaire que de qualité littéraire. Alors bien sur, pour donner plus de sous aux actionnaires, on coupe ça et là dans le personnel qualifié. Couper dans le travail d'édition, ça veut dire entre autres ne faire qu'une relecture rapide de la première - et souvent seule - épreuve , ne pas corriger telle ou telle faute en se disant que l'on corrigera lors d'une réimpression, etc. Résultat : des livres sans saveurs, comme vos aliments en épicerie : vous savez, comme le goût de vos fraises en janvier... Bref, je m'égare. Mais essentiellement, cette biographie souffre d'un mal de plus en plus répandu : l'absence d'un véritable travail d'édition...

Radio - 03 Mars





Je m'ennuie de Marie-France Bazzo...