«Les deux» Claudel
Moi qui ne suis pas amateur du genre biographie, mais alors là pas du tout, je me suis laissé convaincre de lire «Camille et Paul, la passion Claudel»* de Dominique Bona. Comment j'ai trouvé ? J'ai pas tellement aimé ça finalement. C'est pas mal écrit mais c'est pas superbement bien écrit non plus. Il y a des redites (nombreuses), des erreurs, etc. Bref, il manque à ce livre un véritable boulot d'édition [1].
Je ne doute pas un seul instant de la passion de l'auteure de cette biographie pour les Claudel, mais le «message» ne passe pas, tout simplement. On lit ça sans véritable émotion. J'ai tout de même appris quelques trucs, essentiellement sur la vie passablement dissolue de Paul Claudel : encore un autre qui cite la bible et Dieu à tout moment, mais qui entretien des maîtresses - toujours les mêmes !
En jetant un oeil en librairie l'autre jour, j'ai constaté que Paul Claudel s'efface tranquillement du paysage de la littérature française - non mais sérieusement, vous avez lu du Claudel récemment vous, ou assisté à une représentation du « soulier de satin» ? Alors que Camille, qui était tombée dans l'oublie le plus profond, refait surface depuis près de vingt ans. Au point de passer au premier plan, d'être le Claudel le plus souvent cité dans les conversations, ainsi que l'avait prédit Eugène Blot, un ami de Camille Claudel : le temps a «tout remis en place» ; aujourd'hui, nul ne doute de l'immense talent de Camille Claudel.
On pourrait dire que le nom de Claudel a désormais deux visages, celui de Paul et celui de Camille.
* Grand Prix littéraire des lectrices de Elle France 2008
Camille et Paul, la passion Claudel
Dominique Bona
Éditions France-Loisirs
Paris, 403 pages. 2007 pour cette édition.
131.b/CLA
97822298004649
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[1] éditer un livre, c'est un métier. Un métier qui se perd. Forcément car les maisons d'éditions, qui sont de plus en plus la propriété d'actionnaires, sont beaucoup plus avides de gains monétaire que de qualité littéraire. Alors bien sur, pour donner plus de sous aux actionnaires, on coupe ça et là dans le personnel qualifié. Couper dans le travail d'édition, ça veut dire entre autres ne faire qu'une relecture rapide de la première - et souvent seule - épreuve , ne pas corriger telle ou telle faute en se disant que l'on corrigera lors d'une réimpression, etc. Résultat : des livres sans saveurs, comme vos aliments en épicerie : vous savez, comme le goût de vos fraises en janvier... Bref, je m'égare. Mais essentiellement, cette biographie souffre d'un mal de plus en plus répandu : l'absence d'un véritable travail d'édition...
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