jeudi 6 décembre 2007

Le goût de la lecture – 06 décembre

« Comment transmettre le goût de la lecture si, à la maison, les bibliothèques ne contiennent que des bibelots ? Quel espoir subsiste-t-il de transformer nos enfants en lecteurs boulimiques si la tenue d'un livre est platement associée, dans l'esprit des parents, à une activité imposée dénuée de tout délice ? Pourquoi rêver de générations qui brûlent de lire quand le Québec gagne le championnat des bibliothèques scolaires dégarnies ? »
- Marie-Andrée Chouinard
La lecture en cadeau, Le Devoir, édition du lundi 03 décembre 2007
http://www.ledevoir.com/2007/12/03/167009.html




> Comment transmettre le goût de la
> lecture si, à la maison, les bibliothèques
> ne contiennent que des bibelots ?

J’ai eu la chance de grandir dans une maison où il y avait peu de bibelots, mais beaucoup de livres. Je me souviens qu’il y avait un mur complet de livres tout en haut de l’escalier qui menait aux chambres à coucher. Dans le salon, il y avait des livres (et des disques aussi). Dans le « boudoir », il y avait aussi des livres (encyclopédies Grolier et jeunesse, de même qu’une série de gros livres sur l’histoire de la psychanalyse. Je me souviens aussi de livres de la collection Time Life sur la nature).

> Quel espoir subsiste-t-il de transformer
> nos enfants en lecteurs boulimiques si la
> tenue d'un livre est platement associée, dans
> l'esprit des parents, à une activité imposée
> dénuée de tout délice ?

Ma mère avait toujours un ou deux livres « en chantier » sur la table de chevet de sa chambre. Je l’ai toujours vue lire. Elle n’avait jamais l’air de s’ennuyer. Je sais qu’elle lit encore beaucoup et je demeure persuadé qu’elle ne s’ennuie pas. Nos lectures sont assez dissemblables, Portant, nous nous sommes découvert un même goût pour les romans policiers de Elizabeth George.

> le Québec gagne le championnat des
> bibliothèques scolaires dégarnies ?

Dans « mon jeune temps », si nous n’avions pas toujours de belles grandes bibliothèques dans nos écoles, du moins, il y avait un « local » avec des livres, des tables et des chaises. Plus vieux, j’ai découvert qu’à l’université, la bibliothèque servait surtout de dortoir aux étudiants/antes ; j’ai vite fait de fuir ce lieu...

L’amour de la lecture (et de la musique, et de l’écriture), voilà le plus bel héritage que pouvait me laisser ma mère.

6 commentaires:

Mrs Pillsbury a dit...

Il y avait aussi des livres chez moi. Pas de grands classiques, mais je lisais tout ce qui me tombait sous la main, incluant la grande encyclopédie médicale de maman (qui était alors infirmière !).

Pas étonnant que je puisse épater les médecins par mes connaissances maintenant !!

Je souhaite à tout enfant, et au mien surtout, de découvrir le plaisir de la lecture. On n'est jamais seul quand on aime lire. On peut voyager, oublier sa réalité, améliorer son orthographe et sa grammaire, se cultiver quoi !

J'ai abonné mon fils à la bibliothèque du quartier alors qu'il n'avait pas encore un an ! Les livres sont toujours dans mon lit, dans le salon, partout ! On les regarde ensemble et j'espère qu'il apprendra quelle merveille est la littérature.

Bob August a dit...

> j'espère qu'il apprendra quelle
> merveille est la littérature.
En tout cas, c'est bien parti ; avec des livres partout dans la maison, il pourra difficilement s'imaginer "vivre" autrement lorsqu'il sera plus vieux. Mais il aura toute une surprise lorsqu'il va mettre les pieds dans la maison des parents de ses amis pour la première fois : point de livre, quelques disques et quelques DVD sans doute, mais sans plus.

Jules a dit...

Du côté de maman, que des livres de recettes et de tricots, je crois (à 99.9%) qu'elle n'a jamais lu un roman de sa vie... Du côté de mon père, des bandes dessinées (Astérix, Tintin) et quelques romans policiers... Mon rêve d'un mur plein à craquer de livres, c'est chez ma grand-mère paternelle que je l'ai trouvé! Une bibliothèque vitrée du plancher au plafond et remplie de livres des années 40 et 50, des encyclopédies et des livres de médecine. Je n'osais pas les lire, parce qu'ils ont appartenu à mon grand-père que je n'ai pas connu et j'avais presque peur d'abîmer ses souvenirs... Plus tard, ma grand-mère et moi nous nous sommes abonnées à Québec Loisirs et on s'échangeait nos livres! Quand je pense au fait que je n'aurai probablement jamais d'enfants, je pense à ça, au fait que je n'aurai pas poussé mes p'tits poussins vers ce magnifique loisir... Mais je compte bien me venger sur les futurs enfants du p'tit frère!!! ahah

Blanche a dit...

Comme tu as raison, Bob August!
Pour ma part, chez mes grands-parents, il y avait des cartons pleins de vieux livres avec leur pages jaunies, qui étaient comme une chasse au trésor à laquelle nous jouions avec mes cousins, et chacun choisissait sa couverture préférée...

Bob August a dit...

>comme une chasse au trésor
Chère Blanche, tu as raison de parler de chasse aux trésors car je crois que nous avons tous un peu oublié nos premiers émois de jeunes lecteurs face à la découverte de tel ou tel livre.

>je compte bien me venger sur les
>futurs enfants du p'tit frère
C'est effectivement une très belle façon de transmettre quelque chose aux futurs générations. En plus, c'est un investissement.

Mrs Pillsbury a dit...

Bob, tu connais l'association des grands frères et grandes soeurs ? Il y a plein de petits garçons qui cherchent un grand frère et qui aimeraient sûrement apprendre à aimer les livres.