dimanche 2 décembre 2007

Compte de mots – 02 décembre




Chronique de la ruelle Prototchni

Pour Blanche...

Je termine la lecture de « La ruelle de Moscou » de Ilya Ehrenbourg. Quel beau roman, quelle belle fresque aussi. Ehrenbourg nous invite à découvrir la vie moscovite, vue à travers une pléiade de personnages colorés qui ont tous en commun d’habiter ruelle Prototchni à Moscou.
La ruelle Prototchni, c’est un peu le microcosme de la vie dans les grandes villes russe de l’après révolution. Mais cette « fameuse » révolution a laissé un goût amer :
« De nos jours, tout rapetisse : les jupes, les livres et même les coeurs. » (P. 14)

Les choses toutes simples semblent avoir fuit la ruelle :
« Citoyens, citoyens, ce qui manque à notre ruelle, c’est un peu de bonheur ! » (P . 48)

Non, tout n’est pas rose ruelle Prototchni ; la vie, les rêves et même l’amour s’achète à crédit. Il y a l’amour vue par les hommes :
« Voyons Iousik, on voit bien que vous ne connaissez pas les femmes ! L’amour ? En réalité, tout est beaucoup plus simple. Pour commencer, on se dit des choses tendres, puis on se couche, et puis on paie. » (P. 49)

Puis l’amour vue par une femme :
« Hier il est encore venu. Je ne voulais pas. Il s’énervait. Il a cassé le cendrier. Il a eu une conduite méprisable et faisait pitié à voir. J’ai cédé. Et, dix minutes plus tard – j’ai regardé ma montre exprès – il allumait tranquillement une cigarette et cherchait un prétexte pour filer. Je lui ait soufflé moi-même : Va, tu dois avoir un travail pressant ! » (P. 66)

Pourtant, tout n’est pas noir. Glauque. Le roman est parsemé de courts instants de joies. Et puis, l’espoir n’est pas mort. Et tant qu’il y a de l’espoir, il y a de la place pour la vie.

Je connaissais l’auteur pour avoir vu son nom à maintes reprises dans des ouvrages spécialisés sur la littérature russe. Avec « La ruelle de Moscou », j’ai abordé son oeuvre romanesque la plus marquante. J’ai adoré le roman. Sa façon de présenter un a un les personnages, à travers une ruelle de Moscou aura de quoi charmer quiconque est sensible à l’âme russe, cet indéfinissable désire d’exister dans la douleur.

2 commentaires:

Blanche a dit...

Merci beaucoup, Bob August! Cela me donne envie de lire le livre... Même si les personnages sont tristes... Mais cela fait partie de l'âme russe, pour sûr...

Quant à la fameuse ruelle dans Moscou, je ne sais pas si elle est réelle ou inventée, en tout cas je n'en ai jamais entendu parler... Je me renseignerai.

Bob August a dit...

>je ne sais pas si elle est
>réelle ou inventée
Qui sait si cette ruelle n'est pas un souvenir de l'auteur de plusieurs ruelles et rues de Moscou...