lundi 5 juillet 2010

Musique - 05 Juillet





Si certains rêvent de grimper l'Everest, de franchir l'atlantique à la nage ou de voyager dans l'espace, mes rêves à moi sont pas mal plus terre à terre : Tellement en fait que j'ai pu en réaliser un hier : assister à une représentation du «Don Giovanni» de Mozart. Et chanceux, j'ai assisté à une représentation que je pourrais qualifier de parfaite : des voix sublimes, un orchestre (le Métropolitain) en pleine forme, un chef dynamique comme toujours (Yannick Nézet-Séguin), une mise en scène efficace, une foule de 2,600 personnes attentive et très silencieuse et une soirée parfaite en plein air, au théâtre Verdure du parc La Fontaine. Bon, allons-y dans l'ordre :

L'opéra
C'est dans le cadre champêtre du théâtre verdure, au parc La Fontaine, que fut donné l'opéra Don Giovanni. Un spectacle gratuit qui a fait «salle» comble (et même plus).

Les voix chez les femmes
Qu'il s'agisse de Kimi McLaren (émouvante Zerlina), Marianne Fiset (la très crédible Donna Elvira) ou Kyra Folk-Farber (la puissante Donna Anna), toutes les trois furent parfaites, rien de moins ! Trois noms à retenir absolument.

Les voix chez les hommes
Chapeau a Taras Kulish (Leporello) et Alexander Dobson (Don Giovanni), absolument parfait pour les rôles. Stephen Hegedus (Mazetto) s'en tire très bien. Ibidem pour Alain Coulombe, en Commendatore très crédible. Mon bémol - et c'est un bien petit bémol - conserne Colin Ainswort (Don Ottavio) ; sa voix, un peu faible par moments, se perdait avec le son des instruments.

L'orchestre et son chef
L'orchestre Métropolitain n'est plus, depuis longtemps, un orchestre de deuxième ordre ; et il l'a prouvé encore une fois hier. Et Yannick Nézet-Séguin n'a plus besoin vraiment de présentation (http://www.yannicknezetseguin.com/biographie.html) ; un grand chef toujours aussi passionné par son métier et qui communique très bien son enthousiasme au public.

Mise en scène et choix
Pour la version «concert» de l'opéra (sans décor et avec un minimum d'accessoires), la mise en scène fut admirablement montée par Alain Gauthier. Le choix du chef de s'en tenir à l'édition originale de l'opéra (sans la fin «heureuse») est à mon sens LA chose à faire. L'opéra se termine donc avec la chute de Don Giovanni jeté aux enfers. La scène de l'opéra Don Giovanni dans le film «Amadeus» de Milos Forman donne une idée précise de cet scène finale *
Confidence : même si j'ai vu ce passage mille fois, c'est toujours avec beaucoup d'émotions que je regarde cette finale de l'opéra («terrifying and wonderful to watch» - Salieri).

La foule et le théâtre
Le «théâtre» en plein air affichait complet (2,600 places. Pour voir un opéra !) ; tous ceux et celles qui n'ont pu entrer ont tout de même pu entendre l'opéra a défaut de le voir : le son ne connaît pas les clôtures ;-) Et je n'avais jamais vu une foule si respectueuse, si attentive ; pas un bruit, pas un son, pas une parole pendant prés de trois heures ! Ça m'a réconcilié avec la foule montréalaise, qui à la fâcheuse habitude d'écouter avec sa bouche.

Au final donc, j'ai réalisé un rêve et j'ai passé une soirée extraordinaire sous les étoiles, en écoutant ce que plusieurs considèrent comme le chef-d'oeuvre de Mozart.


Don Giovanni, K. 527. Opéra en deux actes
W. A. Mozart
version «concert» et sans la finale

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* Les prises de vue de l'opéra Don Giovanni furent filmées sur la scène même où eut lieu la première de cet opéra à l'époque.

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