lundi 7 mars 2011

Livres - 07 Mars



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Donner au suivant

Au bureau, un collègue nous a quitté il y a quelques semaines, pour vivre une demi-retraite. Il va maintenant travailler de chez-lui, à son rythme, quelques jours par semaine, jusqu'à la retraite complète. Je suis bien heureux pour lui. C'est une belle façon de «ralentir» sans tout arrêter brutalement. Mais il se trouve qu'avec le départ du collègue en question, je n'aurai à peu près plus personne avec qui parler littérature. En effet, nous étions tous deux de grands «lecteurs» ; à nous deux, nous lisons plusieurs centaines de livres par année. Nous échangions beaucoup sur nos lectures passées, présentes et à venir. Nous échangions aussi des livres à l'occasion. En plus, le collègue (je n'arrive pas à dire l'ex collègue) était non seulement un grand lecteur, mais aussi un intellectuel curieux - oui, oui, ça existe. Sa présence et nos échanges vont me manquer. Mais ce n'était pas un ami. Du moins, dans l'acception du terme. C'est du moins ce que je croyais jusqu'au moment de son départ ; nous nous sommes longuement serré la main puis il m'a dit:

- «Passe dans mon bureau : il y a tout un rayon de livres que j'ai laissé à ton attention ; tu sauras trouvé...»
Et il est parti.

Je suis passé à son bureau que le sur-lendemain de son départ. Pour toutes sortes de raisons, j'ai retardé ma visite de son bureau vide. Lorsque je me suis finalement décidé à m'y rendre, je me suis immédiatement dirigé vers ses bibliothèques. Et j'ai trouvé au premier coup d'oeil ; il me laissait ses livres de poésies française. Et quelques autres aussi, principalement des Haïku. En tout, deux tablettes de livres de poésies.

Depuis son départ, je lis un recueil de poèmes par semaine. J'ai débuté avec les Haïkus - que je n'ai pas encore terminé car constitué de plusieurs livres (introduction, anthologie, recueils, etc.). Puis, la semaine dernière, j'ai lu «Paroles» de Jacques Prévert. Cette semaine, je débute «Il n'y a pas de paradis » d'André Frénaud (un fonctionnaire poète). La semaine prochaine, ou l'autre après, je pigerai un autre recueil de poésie : j'ai encore quelques mois de belles lectures et de belles découvertes devant moi. Qui sait, avec plus de temps devant nous, une amitié aurait pu naître. À défaut de l'avoir connu comme ami, il restera tout de même présent à travers ses livres.

Donner des livres, quelle belle façon de donner au suivant ...

2 commentaires:

Mélanie a dit...

Ah! C'est triste ça.
Mais dis donc "nous lisons plusieurs centaines de livres par année"
C'est pas rien ça!

Bob August a dit...

>C'est pas rien ça!
L'année dernière, j'ai lu quelque chose comme 179 livres ... C'est une moyenne de 3 par semaine, ce qui n'est pas exceptionnelle à mon avis.