samedi 12 mars 2011

Compte de mots - 12 Mars






Encore de la poésie !

Avant la semaine dernière, je ne connaissais absolument pas le nom du poète André Frénaud. Comme je l'ai expliqué dans un texte précédent, ce livre, ainsi qu'une vingtaine d'autres livres de poésies, m'ont été donné par un collègue au bureau. J'avais hâte de découvrir les textes de Frénaud. ; il y a toujours quelque chose d'exaltant à découvrir un auteur, non ? Et bien j'ai été déçu. Ps des tonnes, mais déçu tout de même. Pendant toute la semaine, j'ai lu son recueil «Il n'y a pas de paradis», publié chez Gallimard/Poésie, mais sa poésie ne me touche pas - ou si peu ; quelques phrases prises isolément dans un poème obscure, mais jamais un poème au complet.

«J’ai maintenant deux corps,
le mien et le tien,
miroir ou se fait beau
celui que je n’aimais pas».
Un par deux. P. 59


«La vie va où je veux,
c’est moi qui la promène
sans la perdre de vue,
dans la foule qui me gagne,
dans ma voix qui s’abrite ... »
Bienveillance. P. 19

«Passage de la Visitation, si l’être y passe quelquefois, c’est sans bruit»
Passage de la Visitation. P. 97


Il n’y a pas que sa poésie qui me soit inaccessible ; sa prose aussi :
«ce n’est pas une victoire si médiocre que, du milieu de notre épaisseur infranchissable, se trouve surgi, issu de l’Unique pour nous en faire souvenir.»[1]
Au risque de passer pour un ignare (et je m’assume entièrement), je dirais ceci : De kessé !

Hormis des fragments de poèmes donc, sa poésie est souvent obscure. Fermée. Inaccessible. Et contrairement au poète qui affirme que «Suivant les occasions et la chance, chaque poème se constitue son langage comme il le peut», pour moi la poésie doit exprimer quelque chose de plus près de l’universel que des «occasions et [de] la chance».[2] Et de chance je vais lui en donner une seconde en conservant son livre dans ma bibliothèque et en re-visitant à l’occasion son oeuvre.



Sur le poète.
Né le 26 juillet 1907 à Montceau-Les-Mines, France. Frénaud fait des études de philosophie et de droit à Paris. Lecteur de français, par volonté d'exil, à l'Université de Lwów, en Pologne, en 1930, fonctionnaire de l’administration au ministère des transports de 1937à 1967. Mobilisé en 1939 et fait prisonnier, il passe deux ans en captivité et revient en France avec de faux papiers. Récipiendaire du Grand Prix national de Poésie en 1985. Il meurt le 21 juin 1993 à Paris.


Il n'y a pas de paradis
André Frénaud
Gallimard, Poésie
1967 pour cette édition
Paris. 254 pages.

__________________________
[1] Fragment inédit sur la poésie. Extrait de l’ouvrage «André Frénaud» par G.-E. Clancier paru chez Seghers, dans la collection «Poète d’aujourd’hui».
[2] «Notes sur l’expérience poétique». André Frénaud. P. 237


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