dimanche 10 janvier 2010

Compte de mots - 10 Janvier






L’équilibre sacré ; la déception.

- Mise en garde -
Je m’attendais tellement à autre chose en abordant ce livre que je ne pouvais faire autrement que d’être déçu au fur et à mesure que je tournais les pages. Ce n’est donc pas le livre qui est mauvais, mais l’idée que je m’en faisait.


«Les étoiles, la terre, les cailloux, toutes formes de vie, en relation les unes avec les autres, forment un tout dans un rapport si intime qu’on ne peut comprendre un caillou sans avoir quelque compréhension de l’immense soleil.»

- Maria Montessori (P. 25)


Pendant les fêtes, je me suis tapé la lecture de «L’équilibre sacré : redécouvrir sa place dans la nature» (nouvelle édition) de David Suzuki. Un mot sur l’auteur : la réputation du scientifique n’est plus à faire je crois. Moins connu au Québec* que partout ailleurs au Canada, éminent environnementaliste, généticien et vulgarisateur scientifique (voir la série «The Nature of Things» télédiffusée sur la chaîne anglaise de la télévision de radio-Canada - la «CBC»), David Suzuki est célèbre dans le monde pour sa promotion des sciences et son activisme écologique.

Avec son livre «L’équilibre sacré...», je m’attendais à trouver un ouvrage sur la place de l’humain sur terre - et dans l’univers. Sa relation avec et dans la nature. Un ouvrage de réflexion quoi. Erreur ! Il s’agit plutôt d’une odyssée scientifique : du corps humain en passant pas l’astronomie ou la première loi de la thermodynamique, l’auteur nous entraîne sur les chemins de la science. De toutes les sciences en fait. Et plus qu’un survol, l’auteur entre parfois dans des explications passablement longues (quatre pages pour nous parler de la chaleur du corps humain !).
Mais par dessus tout, ce qui m’a agacé dans le livre, c’est le mythe de «l’indien** écolo» qui revient constamment ; comment l’indien vivait en accord avec la nature, comment l’indien ne faisait qu’un avec la nature, etc. : foutaises ! On le sait aujourd’hui, l’indien était nomade essentiellement parce qu’il souillait son environnement ; pollution des cours d’eau environnant, appauvrissement des ressources (terres, animaux, etc.). Nos indiens étaient donc contraint de «déménager» au bout de deux, trois ou cinq ans. Pour un livre aux prétentions scientifiques, c’est pas «fort» comme argument pour nous vanter les mérites des sociétés traditionnelles....

Bref, je suis sorti déçu de la lecture de ce livre. Peut-être pour les mauvaises raisons, mais en partie aussi pour sa mauvaise foi à toujours regarder les sociétés traditionnelles comme étant des modèles...



«L’équilibre sacré : redécouvrir sa place dans la nature» (nouvelle édition)
David Suzuki. Avec la collaboration d’Amanda McConnell
Titre original : The Sacred Balance
Fides, 2005. Traduit de l’anglais (Canada) par Jean Chapdelaine Gagnon.
ISBN : 9782762125207
CCR : à venir

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* Pierre Falardeau, cet homme toujours en colère et un brin raciste (je demeure poli), avait qualifié David Suzuki de «petit japanouille à barbiche» dans un hebdomadaire montréalais (le «Ici» en d’octobre 2008).

** je n’y arrive pas ; impossible pour moi de dire autochtones, peuple des premières nations ou autres mots forgés par les bien pensants de la langue. Pour moi, un indien ça demeure un indien. Eux-mêmes se définissent comme des indiens : un petit tour a Kanesatake ou Akwesasne vous le prouvera : à l’entrée du village on retrouve cette annonce: «This is an indian land»...

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Pas trop d'accord, mon cher! Va à Pessamit (Betsiamites sur la carte...) et tu rencontreras des gens fiers d'être Innus (Montagnais à la rigueur), membres des Premières Nations!

Mais les Indiens, y'en a plein... en Inde! ;-)

Bob August a dit...

Et les anglais disent «first nation», mais un ami a moi qui est «amérindien» s'identifie toujours comme un «indien», pas un autochtone ou autre invention du bien perlé...

Anonyme a dit...

Sauf qu'Indien est une invention... de l'ignorance crasse des blancs de l'époque. Tant qu'à moi, autant dire "sauvage" (ce que ma mère a appris dans son obligatoire petit catéchisme!). J'imagine que ce sont des termes qu'il n'appartient qu'aux personnes concernées de catégoriser et de s'approprier si elles le souhaitent. Cependant, comme je travaille avec les langues, j'ai tendance à promouvoir un langage qui "éduque" (renseigne, mettons...) plutôt que des termes qui renforcent l'ignorance (épouvantable quand on comprend qu'il s'agit de peuples chez qui nous nous sommes invités et avec qui nous deviendrons vivre activement!). Et "Indien", justement, est un mot qu'on trouve dans la très raciste et atroce Loi sur les... Indiens de notre magnifique état fédéral (raison de plus, pour MOI, de m'éloigner du terme!).

En lisant le titre, en regardant la couverture puis en lisant ton billet... je suis presque certaine que j'aurais eu la même "déception". Une bonne idée pour... son prochain bouquin? ;-)