samedi 23 février 2008

Compte de mots – 23 Février

Un peu d’histoire : Le colonialisme au Québec




« Que six millions d’hommes, Français
d’histoire et de culture, acceptent en
1966 d’être sujets de la reine
d’Angleterre... voilà qui aux yeux du
monde dépasse l’entendement !
»
- André d’Allemagne, Le colonialisme au Québec

Le colonialisme, faut-il le rappeler a nos lecteurs issue de la réforme scolaire, c’est, grosso modo, la domination d’une société par une autre. À partir de cette définition, André d’Allemagne démontre dans son livre Le colonialisme au Québec que le Québec est (fut ?) colonisé par les méchants anglais du Canada. Je parierais que vous n’avez jamais lu ça dans vos cours d’histoire. Et avec raison ; cette vision colonialiste des rapports Canada – Québec, quoi qu’encore véhiculée par certains (Pierre Falardeau) – n’est plus tellement populaire. Aujourd’hui, il faudrait plutôt parler de l’influence de l’ouverture des marchés (globalisation), de la mondialisation. Mais dans les années soixante, en pleine révolution tranquille, le Québec prenait conscience non seulement qu’il avait été pendant deux siècles sous le joug de l’église catholique, mais qu’en plus, les Maîtres étaient canadians*. C’est donc un peu ce colonialisme que raconte l’auteur. Et pour lui, la seule façon d’y mettre fin, c’est de voter pour le RIN de Pierre Bourgeault. Bon, si vous avez moins de 50 ans et que vous vivez au Québec, le RIN ça ne vous dit sans doute pas grand chose. C’est, pour faire court, l’ancêtre du parti Québécois de René Lévesque.
Donc, ce qui était un ouvrage d’actualité (le livre fut écrit en 1965) s’avère aujourd’hui une simple curiosité historique. J’ai tout de même apprécié replonger dans ce Québec où tous les espoirs étaient permis. Un Québec qui prenait conscience de sa force. Un Québec qui tranquillement, s’ouvrait au monde – nous étions à la veille de l’expo de 1967...

__________
* l’auteur raconte une belle histoire, un peu oublié aujourd’hui : avant la création du Canada (1867), ceux que l’on nommait « les canadiens » étaient en fait les habitants du bas-Canada (les Québécois). Les habitants du haut-Canada (l’Ontario surtout) se considérant encore à cet époque comme Anglais (dans le sens British). Aujourd’hui, un Canadien désigne surtout quelqu’un qui habite à l’extérieur du Québec (le fameux ROC : Rest Of Canada).


Le colonialisme au Québec
André d’Allemagne
Éditions R-B, 1966, Montréal, 191 pages
CCR : 311,1.h/DAL


Les Éditions R-B c’est en fait les éditions Renaud-Bray ! Hé oui, avant d’être le vendeur de bébelles que l’on connaît – et accessoirement de livres – Renaud-Bray était tout à la fois une librairie, une maison d’édition et de distribution.

1 commentaire:

Bob August a dit...

ouvert pour commentaires... test