vendredi 6 juillet 2007

Compte de mots - 06 juillet



Bush s’en va-t-en guerre

Avec ce livre, Bob Woodward raconte ni plus ni moins que l’histoire, heure par heure, des cent premiers jours qui ont suivi les attaques du 11 septembre 2001 aux États-Unis et de la mise en place de la formidable machine de guerre américaine en Afghanistan. Cette guerre, la seconde de l'histoire contemporaine de l’Afghanistan opposa, d’octobre à novembre 2001, les États-Unis, l'Alliance du Nord et plusieurs nations occidentales - dont le Royaume-Uni, la France et le Canada - contre le régime Taliban en place.

Livre fascinant pour quiconque est intéressé par l’histoire qui s’écrit au jour le jour depuis les événements de septembre 2001. Woodward n’est pas avare d’informations de toutes sortes ; interviews, notes, propos, mémos, transcriptions et documents divers. On sort de ce livre un peu étourdit de tous ces noms, lieux et dates. Étourdit, mais un peu plus riche sur la connaissance du déroulement de la guerre en Afghanistan. Woodward lève aussi le voile sur une question essentielle à mon avis : pourquoi envahir l’Irak si les attaques du 11 septembre furent commandés de l’Afghanistan. On en apprend un peu plus aussi sur le rôle du Pakistan et sur le président du Pakistan, le Général Pervez Musharraf, de même que sur Hamid Karzaï, le président actuel de l’Afghanistan.

Une chose qui m’a étonné ? de constater tous ces gens importants qui gravitait dans l’entourage du président et qui sont, aujourd’hui, tombés en disgrâce : Donald Rumsfeld, Carl Rover, Colin Powell, Jon Ashcroft, Lewis, « Scooter » Libby, George Tenet…

Dans ce livre, Woodward fait la belle part à Bush ; c’est trop beau pour y croire - et cela lui fut très durement reproché. Comment croire qu’un type qui, tous les jours, nous démontre sa profonde stupidité, ait pu dire ceci, à propos de l’Afghanistan :

« Je m’oppose à ce que l’armée serve
à construire une nation. Une fois
terminé, nos forces ne sont pas chargés
du maintien de la paix. Nous devrions
mettre en place une force de protection
des Nations unies et partir…
»

Non, franchement, c’est trop beau pour être vrai.


Pour ce qui est de la traduction, l’utilisation des mots anglais se généralise chez nos amis français (et dire qu’ils nous reprochent de féminiser à outrance). Pourtant, il existe des mots simples dans la langue de Molière :

Highjackers (p.62) pour pirates de l’air
Sponsorisaient (p. 65) pour commanditaires
Prime time (p. 369) pour heure de grande écoute

Et j’en passe et des meilleurs ! Et que dire de l’utilisation abusive de mots anglais pour des expressions du monde du sports (principalement du base-ball). Comme si les équivalents français étaient inexistant !

Conclusion
Ce livre, le premier d’une trilogie maintenant disponible en français, est assurément a ajouter à vos lectures d’été si l’actualité vous intéresse - et si vous aimez le style de Bob Woodward.

Tome 1 : Bush s'en va-t-en guerre
Tome 2 : Plan d'attaque
Tome 3 : Mensonges d'Etat. Bush en guerre


WOODWARD, Bob
Bush s'en va-t-en guerre
Traduction de Bush at War
Folio, collection Folio Documents
2003, 560 p.
ISBN : 9782070313013
CCR : 412.p/WOO

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