lundi 26 mars 2007

Compte de notes – 26 mars


Je me suis fais plaisir hier après-midi, en écoutant les « cinq sonates pour violoncelle » de Ludwig Van Beethoven avec Jacqueline du Pré au violoncelle et Daniel Barenboïm au piano. C’est de loin la version la plus satisfaisante que j’ai pu entendre des sonates pour violoncelle. Meilleur même à mon avis que la version légendaire de Pierre Fournier et Wilhelm Kempff, version qui demeure une référence certes, mais qui souffre un peu trop de… classicisme. En mon sens, la version Du Pré Barenboïm l’emporte par la fraîcheur d’exécution, par une espèce de symbiose aussi entre les deux interprètes. Et puis, quelle maîtrise et quel sens de la musicalité de la part de ces deux jeunes musiciens (Jacqueline Du Pré n’avait que 25 ans lors de l’enregistrement « live » de ce récital). Le jeu entre la violoncelliste et le pianiste est tout simplement magique. De plus, le violoncelle et le piano sont deux instruments qui servent très bien Beethoven, son caractère sombre, son âme tourmentée.

Plus tard en fin d’après-midi, j’ai écouté, avec un égal ravissement, le « Concerto pour violoncelle de Joseph Haydn et le concerto pour violoncelle de Luigi Boccherini », avec Jacqueline Du Pré au violoncelle et Daniel Barenboïm au pupitre du English Chamber Orchestra. Là encore, la magie était au rendez-vous. Mais chez Haydn, tout comme chez Boccherini, rien de ténébreux comme chez Beethoven. Non, ici, tout respire la joie - ce qui n’exclut pas la réflexion, l’intensité, la profondeur.


Anecdote : plutôt que d’écouter les versions en disque compact, c’est en version vinyle que j’ai écouté les disques. Pourquoi le vinyle ? Bah ! Vous avez tous – ou presque – un téléphone portable et pourtant, j’imagine que devez aussi utiliser le bon vieux système de téléphone filaire, non ? Mais ça, c’est tenter de justifier une réponse en relançant une question… Et si je disais tout simplement que c’est parce que j’aime ça, sans autre artifice, sans justification aucune !
Et puis, « Les plaisirs démodées... » comme le chantait l’autre, ça vous dit encore quelque chose ?


Au programme :

L. V. Beethoven. Cinq sonates pour violoncelle et trois variations
Enregistrement « live » au Festival d’Édimbourg, 1970
jacqueline Du Pré violoncelle, Daniel Barenboïm piano.
Étiquette EMI/Angel. Coffret de trois vinyles.

J. Haydn. Concerto pour violoncelle No. 1
L. Boccherini. Concerto pour violoncelle en si bémol majeur
Jacqueline Du Pré violoncelle, The English Chamber Orchestra sous la direction de Daniel Barenboïm.
Étiquette Angel Records*

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* la version en disque compact offre un concerto supplémentaire ; le concerto pour violoncelle No. 2 en ré majeur de J. Haydn, avec le London Symphony Orchestra sous la direction de Sir John Barbirolli.
Étiquette EMI Classics/Great Recordings Of The Century

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