Il y avait longtemps que je n’avais lu un aussi bon roman policier. Français de surcroît. On l’oublie facilement, mais quelques uns des très bons romans policiers sont français. N’oublions pas aussi que c’est un français qui a inventé le genre[1]. Bref, j’ai lu quasiment d’un trait, «Que d’os !» de Jean-Patrick Manchette (1942-1995). Et j’ai adoré. Il y a chez Manchette un humour pas toujours évident de prime abord. Humour oui, mais un humour subtil, intelligent. La lecture de romans policiers ne m’avait pas habitué à ça. On trouve aussi un sens de la répartie, mais sans en abuser. Et il y a chez Manchette une violence omniprésente (du moins dans ce roman) qui surprends un peu au début, mais qui ne dérange pas.
Difficile de bien résumer cette histoire qui débute avec une sourde qui disparaît et qui se termine dans une sorte d’apothéose avec une secte, de la drogue et des fous. Difficile de raconter une histoire avec des personnages aussi bien campé, presque des archétypes (un ancien flic devenu détective privé, des flics ripoux, une fille canon, etc.) sans tomber dans la description caricaturale. Bref, une histoire classique, avec des bons et des méchants, mais avec un «ton» franchement intéressant.
De cet auteur, je ne connaissais que ce qu’en avait dit Pierre Assouline dans son blogue consacré à la littérature[2]. Curieux, j’avais mis son «journal» et surtout «romans noirs» chez Quarto/Gallimard, dans ma liste de livres à acquérir. Forcément, comme j’oublie toujours de regarder ma liste de livres à acquérir, j’ai oublié jusqu’à l’existence de Manchette. Mais voilà, il y a quelques temps, j’ai mis la main sur «Que d’os !». Et je me suis souvenu des articles d’Assouline, mon désir d’acquérir «Journal» et «Romans noirs» ; après la lecture de «Que d’os», ce désir n’est est que plus grand. Un petit détour chez Raffin ou Gallimard s’impose...
Jean-Patrick Manchette
«Que d’os!»
Folio Gallimard no. 1992
France, 1996 pour cette édition.218 pages.
ISBN : 9782070380800
CCR: 131.p/MAN
_________
[1] Émile Gaboriau (1832-1873) avec «L’Affaire Lerouge» (1865). Le terme de roman policier n’existait pas encore. Gaboriau parlait de roman judiciaire.
[2] http://passouline.blog.lemonde.fr/?s=Jean-Patrick+Manchette
vendredi 21 mai 2010
Compte de mots - 21 Mai
Libellés :
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2 commentaires:
Avant même de voir la note no. 2, j'avais pensé au billet d'Assouline sur Manchette, du temps où je fréquentais ce blog sous le pseudo d'Inukshuk. C'est là que j'en avais entendu parler la première fois.
Pourtant, en googlant "Manchette" + "Assouline" + "Inukshuk", je tombe sur un autre billet intitulé "Tabarnak ! et la littérature".
http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/02/10/tabernacle-et-la-litterature-francaise/
Le véritable billet sur Manchette est celui-ci, "Noir comme Manchette":
http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/05/02/noir-comme-manchette/
Et là, tu me le remets en mémoire. Il faudra (!) que j'explore Manchette un jour ou l'autre...
Autre détail qui me frappe dans ton billet: moi aussi j'oublie toujours de consulter mes listes, de sorte que j'en établis plusieurs et que je ne m'en sers qu'occasionnellement.
Listes de livres et de films qui traînent dans mes tiroirs. Lorsque je les retrouvent, je suis curieux de voir si les documents listés valent encore le coup!
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