lundi 26 avril 2010

Théâtre - 26 Avril





J’ai complètement oublié de vous dire que j’ai assisté à une représentation de la pièce «Huis clos» de Sartre, le vendredi 2 d’avril ! Oublié; et... pas eu le temps de vous en glisser un mot ou deux (le temps passe et coule...).

Depuis que j’avais lu cette pièce, alors que j’étais jeune adulte (cherchez pas, ça remonte au siècle dernier) je rêvais d’assister à une représentation de Huis clos. Je n’ai pas été déçu car dans l’ensemble, j’ai bien aimé le «Huis clos», sous la direction de Lorraine Pintal. Pascale Bussière était parfaite dans son rôle de Inès. Julie Le Breton (Estelle) aussi. Pas de réserve non plus pour Patrice Robitaille (Garcin). Mais j’ai deux grandes réserves : la première, c’est sur le choix de Lorraine Pintal d’exiger des acteurs qu’ils empruntent l’accent français. Patrice Robitaille avec l’accent français, c’est pas la trouvaille du siècle. Ça passe tout juste pour Julie Le Breton. C’est Pascale Bussière qui s’en tire le mieux ici. Mon autre réserve, c’est dans la présence sur scène de garçon (joué par Sébastien Dodoge) : alors qu’à l’origine, garçon n’apparaît qu'épisodiquement, Lorraine Pintal a décidée qu’il serait présent à peu près tout le temps. Et cette présence inutile dérange (on voit garçon se promener en arrière plan avec.... une télé !). ou parfois, à l’avent scène. Cette inutile «mise en scène» de garçon n’apporte rien de nouveau à la pièce.


«L’enfer, c’est les autres»
- Jean-Paul Sartre

Qui ne connaît pas cette célèbre phrase, tirée de Huis clos ? Mais on connaît un peu mois la pièce. Ça raconte l’histoire de trois morts. Tous les trois ont mérité l’enfer. Tous se retrouvent dans un salon. Tout d’abord, il y a Garcin, un journaliste révolutionnaire. Ensuite, Inès, une employée des postes aigrie. Enfin, la jeune et riche Estelle, séductrice. C’est ça l’enfer ? Un salon fermé et décoré avec mauvais goût ? Non, l’enfer c’est l’horreur de se retrouver enfermé, à trois, et se faire souffrir les uns les autres. Pour l’éternité. Comme le décrit si bien Paul Lefebvre, dans l’argument de la pièce ;

«Avec Huis clos, Sartre a conçu une brillante
mécanique théâtrale pour montrer que si l’on
préfère la séduction à la franchise et que
l’on laisse au jugement d’autrui le soin de
définir sa vie, alors oui, il y a un enfer,
et c’est les autres.
»


N’en déplaise à l’athé que je suis, l’enfer existe donc bel et bien - et c’est peut-être sur terre que certains d’entre-nous le vivions, avec les autres...

2 commentaires:

Éloi a dit...

Il me semble que les gens qui préfèrent la séduction à la franchise (des manipulateurs, finalement) sont de plus en plus nombreux. Mais bon, c'est peut-être juste moi qui ai cette impression. Quant aux gens qui s'estiment selon l'opinion des autres, les pauvres, c'est vrai qu'ils sont condamnés à beaucoup souffrir. Je trouve le propos de la pièce terriblement pertinent.

Bob August a dit...

>Je trouve le propos de la pièce
>terriblement pertinent.
Je suis tout a fait de ton avis. La pièce en elle-même n'a pas pris une ride. C'est la façon de rendre la pièce qui m'est apparu comme «vieillot». Mais bon, comme le propos est encore très actuel, peut-être qu'il n'est pas utile de revamper la pièce après tout...