vendredi 20 novembre 2009

Société - 20 Novembre



Toute une vie au rebut




Toute une vie (ou presque) au rebut - c’est du moins tout ce qui reste des biens de ce voisin dont je vous parlais il y a quelques jours seulement : un maigre butin de meubles brisés, de souvenirs que en veulent pus rien dire à personne. L’histoire d’une vie qui s’arrête ici brusquement, au bord du chemin, en attendant. En attendant quoi au fait ? Le triste sort que l’on réserve aux vieux meubles et aux souvenirs passés ; l’oublie...

Vous me permettrez de citer l’ami Éloi qui, dans un commentaire, décrit de façon magistrale (si ! si !) l’absurdité de la chose :

«Tous ces objets qui ont été importants
pour quelqu'un, qui ont signifié quelque
chose pour lui, et qui sont jetés aux
ordures, c'est triste. Et sinistre. Il me
semble que ça résume bien l'horreur de
la mort. J'aime l'idée que quelques-uns
de ces objets ont été sauvés
[...]»

C’est exactement ça que je voulais écrire. Éloi l’a fait plus vite et mieux que moi. C’est pourquoi j’ai placé son commentaire ici. Merci Éloi.



3 commentaires:

Éloi a dit...

C'est moi qui te remercie, Bob. Tu exagères (si! si!) mais ça me fait d'autant plus plaisir. Je profite de l'occasion pour te dire que j'aime beaucoup la combinaison textes et photos de ton blogue... Les photos ajoutent beaucoup.

Bob August a dit...

Merci Éloi.

vieux bandit a dit...

Je ressens aussi cette nostalgie, mais voyez plutôt comment je m'en suis guérie... Un bon soir (façon de parler puisque j'étais à Ottawa...), ma belle-mère s'est mise à parler d'un tas de rebuts du même style, venu de la résidence d'une femme âgée du quartier récemment décédée. Ses enfants ont pris ce qu'ils voulaient et mis le reste à la rue (ça, ça me dérange, vaudrait vraiment mieux donner!). Et là ma belle-mère est partie dans une longue tirade qui se résume ainsi: quand elle va mourir, elle va tenir (bien que morte...) absolument à ce que ses enfants prennent TOUS ses meubles. Des antiquités probablement belles, mais dont je n'ai rien à cirer ni son fils non plus. Bravo pour la culpabilité pré-décès! (Non, elle n'est pas près de la tombe.)

Depuis ce temps, je me détache de tout ce que j'aime et qui est non vivant. Là où iront mes chats et mon chien, c'est important. Mes meubles? Ils pourront rejoindre ceux de la belle-mère.