«Instruit par Musset, je savais que les amoureux romantiques
choisissent toujours une matinée froide et ensoleillée de
décembre pour se séparer à jamais… »
- Au temps du fleuve amour.
C'est avec «Le testament français», lu il y a plusieurs années déjà, que j'ai découvert ce grand auteur Russe (et un peu Français) qu'est Andreï Makine. Depuis, je n'ai de cesse de lire ses livres. Je n'ai pas été déçu une seule fois encore. Et avec «Au temps du fleuve Amour», la magie opère toujours, avec autant d'éclats.
Le roman, dont l'action se déroule dans un petit village de la Sibérie orientale, s'ouvre sur une scène un peu déroutante ; un espèce de fantasme à l'occidentale. Puis cette histoire disparaît pour ne trouver son sens qu'à la toute fin. Entre les deux, une très belle histoire d'amour, d'amitié, de neige et de froid entre le narrateur du texte et ses deux amis. À eux trois, ils nous font partager l'expérience de ce passage si tenue entre l'enfance et l'adolescence et des découvertes qui en découle. Les éléments sont très présent dans cette histoire : l'hiver, nécessairement long. Le printemps, toujours trop court. L'eau (le fleuve Amour) qui purifie, mais qui peut-être tragique. Le train aussi joue un rôle très important : espérance de fuite vers ailleurs.
Autre découverte très importante pour nos trois adolescents : l'occident, qui se fait par le biais du cinéma et plus précisément, par le cinéma de Jean-Paul Belmondo.
Au total, un parcours de découvertes qui va mener les trois adolescents à embrasser chacun une carrière bien différente, une vie bien différente. Et une très belle histoire.
Je recommande. Vivement.
Au temps du fleuve Amour
Andreï Makine
Le Félin éditeur,
collection La nouvelle bibliothèque
Paris, 210 pages. 1993 pour cette édition
ISBN : 9782866451608
CCR : 151.r/MAK
Aussi disponible en livre de poche chez Gallimard/Folio
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