Ce matin, une première vraie neige s’abattait sur Montréal. Assis près de la fenêtre, je lisais « La ruelle de Moscou » de Ilya Ehrenbourg. Je suis tombé sur ce passage :
« Elle va à la fenêtre. Pankratoff continue à
peiner. Des chapardeurs partagent leur
butin. À la fenêtre contiguë, Iousik tremble
devant l’esprit infernal. Mais Tania ne voit
que la neige, la bonne neige veloutée. Elle
en devient joyeuse, très joyeuse, comme
dans son enfance. Qui est-ce qui a dit qu’il
fallait vivre en Italie parmi les palmiers ?
Tania ne changerait pas les tas de neige de
la ruelle - les luges, les moineaux, l’orgueil
du coeur. Quel froid ! Oui, ce ne sont pas
les palmiers, c’est notre pur hiver [...] pur
comme le coeur de Tania. »
Mais depuis cette lecture matinale, notre première neige s’est changée en pluie. Nous sommes loin de la ruelle de Moscou et de sa neige veloutée. Et je demeure tout aussi loin des palmiers de l’Italie...
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