mardi 11 janvier 2011

Commentaires - 11 Janvier



Source de l'image.


Retour sur commentaires.

Petit retour sur le Kodachrome ou plus précisément, sur les deux commentaires qui ont suivit la publication de mon billet sur la disparition du Kodachrome. Comme j'ai le privilège d'avoir un lectorat éclaté et informé, ça donne souvent lieu a des commentaires très intéressants (même si ils sont parfois très succincts - les commentaires, pas mon lectorat ;-)). Nayez crainte, je vous lis et prends bonne note de vos commentaires. Et pour une rare fois, je vais commenter les commentaires.

Deux commentaires donc ;
Tout d'abord, l'amie Mélanie (avec qui j'irai écouter les peupliers nous murmurer des «choses» à Lachine cet été - mais ça, c'est une autre histoire) Mélanie dont j'admire en envie secrètement le talent de photographe (je ne m'en suis jamais caché ; je suis le PDG de son Fan Club) écrit :

«Merci pour ces infos. Moi qui ne connais rien à rien à l'argentique.»
Mélanie

Je ne suis qu'à moitié surpris de cette affirmation ; le numérique a permis - et permet encore - a toute une génération de gens de s'initier à la photo, sans les contraintes de l'argentique*. Tous n'ont pas le talent de Mélanie, j'en conviens. Et Mélanie aurait assurément fait un aussi bon boulot si elle avait connue la photo argentique. Mais l'explosion du numérique permet une certaine «démocratisation» de la photographie et n'en déplaise à ceux qui aurait préféré conserver un aura de «mystère» autour de la photo, cette démocratisation aura permit l'éclosion de nouveaux talents comme celui de Mélanie. Ne serait-ce que pour ça, je considère que c'est déjà beaucoup.


Ensuite, l'ami Trader, que je n'ai pas le privilège de bien connaître (c'est un de mes regrets car il écrit des choses aussi intéressantes que ses photos sont belles) et qui écrit :


«Dommage que je sois revenu à l'argentique alors que le Kodachrome tire sa révérence.»
Trader

Je suis bien d'accord avec les doléances de Trader ; sans tomber dans la sauce toute faite du «c'était mieux dans mon temps», la photo argentique possède toujours cet aura de magie.** Il est surtout triste de constater qu'au moment où l'argentique fait un retour en force auprès des photographes «sérieux» (souvent après un détour en numérique), que Kodak retire un film phare de sa production - le Kodachrome aura existé pendant soixante-quinze ans ! La nouvelle de Kodak ne pouvait pas plus mal tombée pour les photographes. Car le retour à l'argentique, c'est plus qu'un simple phénomène de mode : de plus en plus de photographes reviennent à l'argentique. Pourquoi ? Faudrait effectivement poser la question - et pourquoi pas, la poser à Trader ?


Deux photographes donc et deux approches de la photographie. Le tout numérique pour l'une et le retour à l'argentique pour l'autre (après un détour avec le numérique ne l'oublions pas). Mais est-ce vraiment deux approches ? Car comme le souligne si bien Chase Jarvis***, ne serait-il pas temps que l'on parle uniquement de photo, peut importe si on utilise un appareil numérique ou argentique. Je suis bien d'accord avec lui.
Mais ça va pas ressusciter le Kodachrome pour autant...

______________________
* le numérique a aussi sa part de contraintes. Mais entre vous et moi, pour avoir évolué dans les deux monde (argentique et numérique) je considère le numérique comme pas mal plus «friendly user»...

** Anagramme du mot magie ? ben oui, image... Puis-je me permettre une longue anecdote ? En visite chez une amie à la campagne il y a deux ans et demi, j'ai fais un rouleau de 36 poses en noir et blanc avec mon appareil photo argentique (olympus OM-10). Armé de mon seul 50mm, j'ai rapidement passé à travers mon 36 poses. L'amie en question a une fille - Juliette, qui devait avoir un peu moins de 5 ans à l'époque. Une jeune fille très vive et brillante comme sa mère. Bref, me voyant photographier des arbres [ce qui ne surprendra pas Mélanie - inside joke !], Juliette me demande ;
- «Est-ce que je pourrais voir tes photos».
Bien sur, elle voulait voir les photos sur l'écran arrière de l'appareil. Mais en argentique, un tel écran n'existe pas. Vous auriez du voir son visage ; un mélange d'incompréhension et d'incrédulité. Pour elle, il était inconcevable qu'un appareil photo ne soit pas munit d'un écran pour «regarder» les photos ;-)

*** photographe de la cote Ouest des États-Unis
Son site internet : http://www.chasejarvis.com/
son blogue : http://blog.chasejarvis.com/blog/


8 commentaires:

Mélanie a dit...

Merci bob pour se retour sur le sujet et de la paranthèse que tu fais à mon égard :)
Suis flattée et suis bien contente d'apprendre que j'ai un PDG au fan club lol!

"la photo argentique possède toujours cet aura de magie." Ne connaisant que trop ce domaine, je peux quand même y remarquer en effet cette magie, ce "je ne sais quoi" qui démontre bel et bien une différence entre ces deux mondes à la fois similaires et parralèles. Les résultats sont là, la touche particulière qui fait toute la différence.

Maintenant que je fais de la photo plus sérieusement, je dis pas non à essayer un de ces jours un modèle argentique. Du fait qe je connais beaucoup mieux le mode manuel que par le passé. Ça serait maintenant plus facile de s'y retrouver :)

Merci encore bob et j'ai très hâte à cet été pour aller "écouter" les peupliers. Lecteurs, nous ne sommes pas timbrés en passant :)

Mélanie a dit...

P.S.
J'ai bien aimé la petite histoire de Juliette.

Bob August a dit...

>Lecteurs, nous ne sommes pas timbrés
;-)

Trader a dit...

Intéressant résumé de l'approche des deux mondes, Bob.

Sur le Net, le débat entre l'argentique et le numérique ne cessera pas de sitôt pour la bonne raison qu'elle oppose souvent deux tendances profondes dans le domaine de l'image, soit l'efficacité immédiate (numérique) et l'artisanat (argentique). Je suis effectivement fasciné par le côté artisanal de l'argentique. Mais, d'un autre côté, je ne suis pas un fanatique non plus. Je me sers volontier de mon Powershot S5, malgré les limitations inhérentes au modèle compact.

Je suis content que Bob souligne un retour notable à la pratique de l'argentique. Je ne crois toutefois pas que ce sera un retour à l'âge d'or mais ce retour permet sans aucun doute l'affermissement d'un noyau dur qui assurera la présence du matériel argentique sur le marché. Et c'est l'essentiel.

Quant à l'exemple de Juliette, je dirais que c'est très symbolique d'une génération qui n'a pas été initiée à l'argentique. Elle voulait voir la photo tout de suite! L'argentique exige de la patience - quoique dans une même journée, je peux facilement développer et scanner le négatif - et stimule l'imagination, d'où la juste utilisation du mot "magie" par Bob.

Ce qui m'a fait revenir à l'argentique, comme je le dis souvent, c'est le besoin de participer à la fabrication d'une image du début à la fin. Je voudrais aussi ajouter que la texture de l'argentique - le grain - ne cesse de me plaire.

Mais il y a aussi ce besoin de manipuler le film, ne serait-ce que dans la simple préparation des cartouches et, plus tard, en chambre noire à faire des tirages. Et c'est sans compter les "odeurs" d'une chambre noire, qui me renvoient à mes premières expériences en photo quand je découvrais les produits chimiques essentiels au processus (révélateur, bain d'arrêt et fixateur)...

À Mélanie, je dirais que si l'association "manuel" et "argentique" peut être considéré comme naturel, il n'est pas interdit de fonctionner en mode automatique, selon les besoins du moment. ;)

Trader a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Mélanie a dit...

@ Trader:
En effet, le mode automatique peut parfois nous venir en aide. Mais je ne l'utilise pas. Il me sera que de dernier recours

Bob August a dit...

Mélanie, j'ai deux boitiers «argentique» Olympus OM-10 chez-moi, ainsi que quelques films au congélo ; une sortie cet été en argentique, chacun un OM-10 entre les mains, tu serais partante ?

Mélanie a dit...

oh lala!
Ça serait un excellent défi!
J'ai envie de le relever.