mardi 21 décembre 2010

Compte de mots - 21 Décembre





«sachez-le pour être bibliothécaire il faut aimer
le classement et être obéissant...»
Sophie Divry - La cote 400

Alors, pris dans la tourment des courses de dernières minutes ? moi aussi ! Et je trouve pas facilement ce que je cherche... Et en attendant de trouver, question d'oublier mes angoisses existentielles, j'ai lu avec beaucoup de plaisir un tout petit livre (65 pages) pour initié seulement ; «La cote 400» de Sophie Divry. Pour initié seulement ? Oui. J'insiste. Premier roman de cette jeune femme vivant à Lyon, «La cote 400» raconte l'histoire d'une bibliothécaire qui jette un regard amer sur une profession qu'elle pratique par dépit depuis vingt-ans ans. Par dépit car refusée au concours de professeur.

Une femme seule parmi les livres.
Voilà qui aurait pu figurer comme sous-titre au roman. Car seule, l'héroïne de ce roman l'est ; seule parmi les livres et ignoré par les usagers de sa bibliothèque. Oubliée aussi de l'administration qui l'a reléguée au sous-sol, dans un endroit oublié de tous, avec des livres oubliés de tous - la géographie - qui s'intéresse à la géographie aujourd'hui !
«Régulièrement, ils font des bêtises. C’est inévitable.
Ils déclassent, ils volent, ils écornent, ils dérangent.
Il y en a même qui arrachent des pages. [...] Ce sont
toujours des hommes. Comme les maniaques du surlignage,
toujours des hommes. Il n’y a que les hommes pour
légitimer ainsi leurs interventions sur un livre, leurs
corrections ou leurs avis dans la marge.»
Sophie Divry - La cote 400


Bibliothécaire ; un métier ou un calvaire ?
À lire «La cote 400», on imagine que le métier de bibliothécaire est un calvaire. Tous les jours. Surtout la faute des usagers - oui, vous. Et vous encore. Par moment, on dirait Tatie Danielle tellement elle semble détester son métier. portant, elle aime les livres. Mais que les livres bien rangée sur une tablette.
«au fond, un lecteur vient dans une bibliothèque
que pour y mettre du désordre. Donc, si on veut
limiter la casse, il faut les surveiller de près.
Ma mission peut se résumer à cela : empêcher les
lecteurs de pervertir le grand ordonnancement de
mon sous-sol. Je n’y arrive pas toujours.»
Sophie Divry - La cote 400

Mais encore ?
le roman est drôle, touchant même. Un long monologue un peu trop stéréotypé tout de même : j'ai des amies bibliothécaires et elles ne ressemblent en rien au personnage de Sophie Divry. Ce qui ne veut pas dire qu'un tel personnage n'existe pas. Le roman sera particulièrement apprécié par les initiés ; les habitués des bibliothèques et ceux et celles qui y travaillent. Pour les autres, pour vous autres, se ne sera qu'un long monologue d'une femme invisible, perdus entre les livres de géographie.


La cote 400
Sophie Divry
Les allusifs. 2010
15.50$
9782923682136
CCR : 131.r/DIV


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