samedi 1 novembre 2008

Compte de mots - 01 Novembre




L'Amérique profonde

L'Amérique profonde est très bien représentée dans ce recueil de nouvelles de Thomas McGuane. Cette Amérique qui mardi, ne votera pas Obama. Cette Amérique qui vit confortablement le mensonge Américain de Bush et de son administration. Cette Amérique des cols bleus de l'Ohio, des fermiers du Missouri, du Dakota du Nord et du Sud, du Nebraska, du Kansas, de l'Alabama. Cette Amérique profonde du Bible-Belt, des créationnistes, de Battle Mountain au Nevada. C'est de cette Amérique que nous parle McGuane. Des nouvelles très intéressantes mais dur - très dur. Déprimantes même parfois. Comme peux l'être la vie et les êtres dans l'Amérique profonde. Mais en même temps, tellement vraie. Et tellement loin de cette Amérique de la cote est et de la cote ouest...

J'ai beaucoup pensé aux nouvelles de Richard Ford en lisant ce recueil de nouvelles de McGuane. Même pessimiste face à la vie dans l'Amérique profonde.

Mon bémol - toujours le même : la damné traduction qui fait que l'on chasse l'antilope aux États-Unis !!!!!! J'ai peine à croire que le traducteur soient aussi peu au courant de la faune en Amérique. Une antilope dans le Montana, vraiment, n'importe quoi... Je songe de plus en plus souvent de me mettre à lire les livres directement en anglais : ça me coûterait beaucoup moins chers - 60% moins cher dans la majorité des cas - encore plus si j'achetais dans l'usagé. Qui plus est, je n'aurais plus à subir les affres de traducteurs paresseux et ignorants.


Thomas MacGuane
«Comment plumer un pigeon»
Traduction de «To skin a cat».
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent
Christian Bourgois éditeur, 236 pages. 1990 pour cette édition
9782277006957
CCR : 112.r/MCG

6 commentaires:

Grominou a dit...

Une antilope dans le Nevada!! On aura tout vu!

Les livres qui se passent en Amérique du Nord devrait être traduits ici pour éviter ce genre de bourdes!

Bob August a dit...

Ou a tout le moins, devraient-être traduits pas des gens qui connaissent l'Amérique ailleurs que par la télé et les idées toutes faites !!!!

Anonyme a dit...

Pwahahahaha!

J'ai déjà révisé une traduction sur les... potirons. Tsé comme tu as vu partout le 31 octobre? :-)

Et dès qu'on parle des États eux-mêmes, les traducteurs (et locuteurs, j'imagine) se gourrent (par rapport à l'usage québécois): le Utah, l'État d'Ohio, l'État de Maryland... peuvent pas dire l'Utah, l'Ohio, le Maryland, non...).

Bob August a dit...

Tout aussi déplorable sont les traductions des livres de Paul Auster, pourtant reconnu comme un grand francophile. J'ai dû renoncer à lire «Moon palace» en public car je n'avais de cesse de sacrer après le traducteur (sa traductrice attitrée devrai-je écrire). J'ai d'ailleurs délaissé Auster à cause de ça : une traduction tellement épouvantable...

Grominou a dit...

Ha bon? Pourtant j'ai apprécié sa traduction d'Une Histoire de la lecture d'Alberto Manguel. Peut-être qu'elle est meilleure pour les essais que les romans...

Quelqu'un a offert de me prêter un Auster en français et j'ai refusé, préférant attendre d'avoir la VO, on dirait que j'ai bien fait!

Bob August a dit...

>préférant attendre d'avoir la VO
Sage décision. La méconnaissance de l'Amérique par un nombre incroyable de traducteurs «européens» (pour ne pas dire français) me laisse sans... mot.