vendredi 25 septembre 2009

Compte de mots - 25 Septembre


(Re)vivre sa vie





Pouvoir revivre sa vie ; qui n'y a pas pensé au moins une fois ? Qui n'a pas rêvé de retourner dans son passé, tout en préservant sa connaissance du temps présent ? C'est l'occasion qui est donné à Jean-Claude Normand. Pianiste mais surtout grand nostalgique de la belle époque, Normand est approché par deux scientifiques qui vont lui permettre de retourner dans le passé, où il pourra retrouver celle qu'il a aimée et qu'il va effectivement retrouver. Comment ? Par l'esprit : c'est l'esprit (ou le conscient) du pianiste qui va se retrouver dans son corps passé alors que son corps demeure inerte dans son présent réel. Mais rien ne se déroule comme il l'a souhaité. À partir du moment où il«sauve» la vie de sa fiancée qui «devait» mourir, plus rien n'est pareil ; l'histoire qui se déroule sous ses yeux se modifie au point ou il ne reconnaît plus rien ou presque.

«Dès lors, j'avais cessé de prévoir, je vivais dans un monde
que je ne connaissais pas, un monde qui ne m'appartenant plus !
»
- P 94

À partir de là, on tombe en plein délire uchronique : Hitler a gagné la guerre, les premières bombes atomiques sont tombées sur San Francisco, l'Europe est sous le joug du totalitarisme hitlérien, l'Amérique du nord appartient au Japon, etc.
Remarqué pour ses «dons prémonitoires», Normand est vite fait prisonnier par Hitler et sa garde rapprochée car le dictateur désire connaître l'avenir pour mieux diriger son empire. Malheureusement pour Normand, comme plus rien ne se déroule comme dans «son temps», il ne sait pas ce qui va arriver. Prisonnier dans un camp de réforme, Normand parvient à s'échapper avec l'aide d'un autre détenus. S'en suit une traversée de l'Europe pour rejoindre un groupe de résistants.

À la fin du roman, par une «pirouette» prévisible, Normand réintègre son corps présent.... trente ans plus tard : tous ceux qu'il a connus et aimés sont morts. Toujours nostalgique du temps passé, il préfère redevenir un pianiste anonyme dans un club et jouer les chansons d'antan.


Une histoire intéressante donc, mais qui n'a pas la finesse de «Replay» de Ken Grimwood (Replay qui demeure à mon avis un summum dans le domaine).

Un mot sur l'auteur :
Il faudrait parler ici... d'auteurs ; Richard-Bessière est le pseudonyme de deux auteurs français de science-fiction écrivant à quatre mains : François Richard, à l'origine directeur littéraire aux éditions du Fleuve noir, et Henri Bessière, imprésario. Cette collaboration s'échelonne de 1951 à 1985. Ensemble, ils ont écrits plus d'une centaine de titres.


«L'homme qui vécut deux fois» (Science-fiction)
Richard-Bessière
Fleuve noir, N° 852, collection Anticipation
1978, 221 pages.
ISBN : 2265006564
CCR :13.sf/RIC

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