mercredi 24 juin 2009

Compte de mots - 24 Juin

Une ardente patience (le facteur) ou l'improbable rencontre



L'histoire de ce petit livre raconte l'improbable rencontre entre le grand Néruda et un facteur, sur fond de révolution chilienne. Petit roman ou longue nouvelle ? Un petit chef d'oeuvre de poesie et d'humour en tout cas.

Dans ce livre, l'auteur nous conte une histoire qui se déroule en 1969 sur l'île Noire au Chili où Mario Jimenez, trop paresseux pour les corvées de la pêche, accepte le poste de facteur ; il n'aura pour seul client que le grand poète en exil Pablo Neruda.
Très vite, la relation d'affaire se change en amitié. Le facteur, vite fasciné par la poésie du poète, va demander à Neruda de lui enseigner la magie du verbe et du mot, pour lui permettre de conquérir le coeur de Béatrice, la fille de l'aubergiste.

Le roman, qui débute dans le bonheur et le lyrisme va, tranquillement, s'assombrir. Mais que de beauté dans le pourvoir des mots et des métaphores. Peut être un peu trop lyrique aux yeux de certains cependant.


Une ardente patience (le facteur)
Antonio Skarmeta
155 pages
Seuil, collection Point virgule
ISBN : 9782020103305
CCR : en cours de classification

lundi 22 juin 2009

Bell - 22 Juin



Source de l'illustration



Qui n'a pas son histoire d'horreur avec Bell ! Je pensais être à l'abri. Je pensais que j'étais un des rares qui n'avait pas d'histoire d'horreur à raconter sur cette compagnie de téléphone : erreur ! j'ai moi aussi mon histoire d'horreur. Mais elle se termine très bien. Je vous épargne les détails pour entrer dans le vif de l'histoire : il y a un peu plus d'un mois, paf ! plus de téléphone (mais notre accès Internet fonctionnait !). Téléphone chez Bell, un technicien passe... à la mauvaise adresse ! Le pire, c'est qu'il laisse à la mauvaise adresse un papier comme quoi il est passé mais qu'il n'y avait personne - et sur le papier, il inscrit... la bonne adresse ! Le type est pas foutu de faire la différence en une adresse se terminant par un 10 et un 08 - et en en plus, il sait pas lire ! Rappel Bell via mon cellulaire, le ton monte («impossible de vous envoyer un technicien aujourd'hui»). Finalement, on nous envoi un autre technicien la journée même. Le technicien a fait un boulot de merde : un enfant de 5 ans aurait fait mieux. Mais au moins, le téléphone semble fonctionner.
Ça, c'était il y a un peu plus d'un mois. Samedi (en fin de semaine donc), de retour de peinturer chez des amis, plus de téléphone (mais encore une fois, Internet fonctionne !). Téléphone chez Bell et rendez-vous est pris ce matin, lundi. Heureusement, je ne perds pas totalement ma journée de boulot car j'ai quelques dossiers à lire, quelques rapports à faire, etc.

8h58 - un camion de Bell passe, ralentit mais ne s'arrête pas. Mais je remarque qu'il y a une interdiction de stationner jusqu'à 10h.
9h15 - le technicien est sur le balcon en arrière - il a dû sauter par dessus la clôture !
9h30 - le technicien est au téléphone depuis 12 minutes avec... un technicien !
9h34 - je viens de parler avec le technicien : il m'avoue être nouveau (il n'occupe cet emploi que depuis trois jours) mais c'est un type super sympa. Et je ne doute pas de sa compétence. Il avoue candidement que le boulot du technicien il y a un mois c'est de la merd...
9h41 - mon accès Internet ne semble plus fonctionner.
10h24 - le problème est majeur : une partie du filage extérieur devra être changé. Le technicien demande le support d'un autre technicien car l'opération risque de prendre quelques heures...
11h36 - arrivé du 2e technicien. Remplacement du filage extérieur
12h56 - les deux techniciens sont dans la maison
13h12 - une partie du filage intérieur est remplacé
13h20 - test de toutes les prises de téléphone de la maison
13h30 - tout fonctionne sauf Internet
13h44 - tout fonctionne sauf Internet
13h55 - tout fonctionne sauf Internet
14h02 - tout fonctionne, même Internet ;-)

Alors voilà, le technicien qui est passé il y a un mois a fait un très très mauvais boulot. Heureusement, je suis tombé sur deux professionnels qui n'ont pas hésité à passer plusieurs heures pour tout remettre en place et s'assurer que tout fonctionnait. Ça me réconcilie avec la compagnie de téléphone. Et je me disais que ça prendrait tellement peu de choses pour remettre cette compagnie sur les rails : un bon service, des techniciens professionnels, des prix compétitifs...



Le piratage des livres - 22 Juin




Cette fois, ça parait sérieux : le piratage par Internet ne s'arrête plus qu'a la musique, aux films et séries de télévision : on pirate maintenant des livres. Le piratage de livres, encore marginal hier, semble le nouvel eldorado des pirates d'aujourd'hui ! C'est pas moi qui le dit mais le P-DG d'Hachette Book Groupe USA (HBG) David Young, dans un article paru dans le New York Times :
«Le piratage sur Internet est en croissance exponentielle».
Dans un mémo adressé le 27 mai aux auteurs et agents, HBG dévoile son plan d'attaque : tolérance zéro. Et HBG n'est pas seul ; Simon & Schuster, par la voie de son porte parole Adam Rothberg, sonne aussi l'alrme :
«Nous prenons le problème très au sérieux. Nous collaborons
avec des sites tiers pour que les livres piratés soient retirés
des sites. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour
défendre le droit d'auteur.
».
Et comme si ce n'était pas assez, l'association des éditeurs américain (AAP) a mis en place un groupe de travail (au Québec on dirait une table de concertation ou une table de pilotage) pour coordonner les initiatives anti piratages des éditeurs.

Encore une industrie qui se réveille trop tard, qui attaque et tirant dans le vide et qui pense s'en tirer et criant «sus aux pirates ! Vous irez tous en prison !». Vous trouvez pas ça incroyable vous de voir que l'histoire se répète ? Nous sommes passé par là avec l'industrie de la musique, des films et maintenant, c'est au tour du monde du livre. Plutôt que de trouver des solutions innovantes (on dirait le maire de Montréal), l'industrie du livre préfère plonger tête première dans les mêmes travers que l'industrie du disque et du film avant elle (avec les résultats que l'on connaît, c'est-à-dire, l'absence de résultat concret).

Le problème n'est pas simple même si il est connu de tous : le droit d'auteur. Mais personne n'ose véritablement en parler, en débattre, car se serait ouvrir une boite de pandore : le droit d'auteur ne s'arrête pas qu'aux auteurs, mais aussi aux ayants-droits, aux maisons de productions. Et ça ne se limite pas qu'à la musique, aux livres et aux films ; pensons au droit sur les images, la reproduction d'oeuvres d'arts... Un problème infiniment complexe donc, mais qu'il faudra aborder un jour ou l'autre.



Compte de mots - 22 Juin



Compte de mots au pluriel ; quelques livres lus entre deux coups de marteau, deux coups de pinceau.

The Greedy Bastard Diary
Si vous êtes allergique à l'humour anglais, ce livre n'est pas pour vous. Écrit par Eric Idle (ex Monty Python), il raconte dans le détail, sous forme de journal, les péripéties de sa tournée nord américaine de six mois avec son spectacle The Greedy Bastard Tour. J'ai adoré. Mais pour être honnête avec vous, pour apprécier le texte à sa juste valeur, mieux vaut connaître et aimer les Monty Python...

The Greedy Bastard Diary - A Comic Tour of America
Eric Idle
Harper Collins
ISBN : 9780060758653
CCR : 721.h/IDL



La peur du mal. Le conflit science et religion au Québec : l'affaire Laurendeau.
Un livre qui aurait dû faire l'objet de deux livres distincts, mal (ou pas du tout) édité, des photos inutiles, des répétitions, bref, un texte bâclé qui prouve encore qu'il est difficile de se passer d'un vrai boulot d'édition. Pourtant, l'auteur (Marcel Sylvestre) tenait là un sujet en or : au début du XXe siècle au Québec, un médecin de la région de Joliette se «frotte» à l'église - et risque l'excommunion - au sujet de... la théorie sur l'évolution des espèces vivantes (que l'Église rejetait du revers de la main). Malheureusement pour le lecteur, l'histoire du docteur Laurendeau n'est qu'un prétexte pour l'auteur pour mieux déverser son fiel sur les religions. Mauvais, très mauvais livre avec un bon sujet, ou comment ruiner les efforts de plusieurs années d'écriture avec un texte mal édité et la haine des religions au coeur.

La peur du mal. Le conflit science et religion au Québec : l'affaire Laurendeau.
Marcel Sylvestre
Les Presses de l'Université Laval
ISBN : 9782763786506




Voir l'invisible avec Robert Silverberg
Silverberg n'écrit pas réellement de la SF ; ses histoires ne se déroulent pas dans le futur mais souvent au présent. Dans un présent qui nous ressemble étrangement, avec juste une petite touche d'étrangeté. Dans sa nouvelle «Bon pour le service des organes», Silverberg nous décrit une société vieillissante avec une génération au pouvoir (les baby-boomers ?) qui refusent lâcher prise et surtout, qui refusant de vieillir. Pour se maintenir en vie, cette «société» de vieux instaure le don d'organe obligatoire chez les jeunes : les organes sains sont transplantés dans les corps vieillissants de cette génération au pouvoir.
Avec «Voir l'homme invisible», Silverberg imagine une société comme la nôtre qui, pour punir les anti-sociaux, imagine une peine machiavélique : pendant leur peine, aucun être humain ne peut entrer en contact avec un invisible, sous peine de lui-même se voir condamner à l'invisibilité.
L'invisibilité social comme mode de répression, fallait y penser !
Très bon recueil de nouvelles pour qui aime le genre.

Voir l'invisible
Robert Silverberg
Presses Pocket
Collection Le grand temple de la science-fiction
ISBN : 9782266126179
112.sf/SIL

Fin des travaux - 22 Juin



Non, je n'ai pas abandonné ce blogue : il a suffit de quatre semaines et demi de travaux de rénovations, deux semaines à donner un coup de main un coup de main à des amis pour des travaux de plâtre et de peinture et beaucoup de boulot pour que je ne trouve plus le temps pour ce blogue - et pour bien d'autres choses aussi. . Bonne nouvelle cependant, les travaux de rénovations sont maintenant choses du passé, le couple d'amis en question déménage la semaine prochaine dans un bel et grand appartement frais peint et moi, je compte bien vous retrouver plus souvent.